Le marché du ciment toujours sur la corde raide en 2015

Avec la crise de la construction, le marché du ciment se porte au plus mal, affichant une nouvelle baisse au premier trimestre 2015. Le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC) reste pessimiste quant à l’avenir du secteur.

« Nous ne percevons aucun signe de redémarrage pour le secteur et nous maintenons notre pessimisme », a déclaré Jean-Yves Le Dreff, le président du Syndicat Français de l’Industrie Cimentière. Et pour cause, le marché du ciment a encore baissé par rapport aux chiffres de 2014 à la même période, affichant un recul de 10 %. La série noire continue, confirmant la lente chute du secteur du bâtiment.

En effet, face à la crise évidente, 2014 a enregistré des chiffres record représentant un marché du ciment à son plus bas niveau depuis 50 ans. Seulement 18,2 millions de tonnes de ciment ont été vendues l’année dernière en France, avec une chute de 5,5 % sur un an et 30 % depuis 2007. Selon le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière, le marché du ciment « n’avait pas connu de consommation aussi basse depuis 1964, sachant qu’à l’époque, la population française était de 48 millions contre 64 millions aujourd’hui ».

Paradoxalement, bien qu’étant « le plus générateur de valeur et d’emploi », comme le souligne M. Le Dreff, le marché du ciment est bien le dernier à redémarrer en France. Afin de booster le marché, les acteurs concernés avancent des solutions. Ils en appellent au gouvernement pour l’accès à « un prix de l’énergie compétitif », car le secteur ne profite pas du statut d’électro-intensif même si elle consomme beaucoup d’électricité. Des mesures concrètes pour le développement du report ferroviaire et fluvial sont aussi réclamées, ainsi que la valorisation des combustibles solides de récupération.

Alors que le marché du ciment est en perdition, il faut savoir que le secteur concerne 40 sites industriels et environ 5 000 emplois directs. Pour l’instant les chiffres ne sont guère glorieux, mais le SFIC annonce un petit redressement au deuxième trimestre. La chute annuelle du marché du ciment se limiterait ainsi 3,5 % sur l’année.