Et si les plantes contribuaient à lutter contre la pollution des sols ? C’est la question que tente de résoudre la communauté d’agglomération de Creil (Oise), qui, en 2013, a lancé une expérience sur la phytoremédiation, un procédé utilisant les plantes pour dépolluer le sol. C’est une ancienne usine de camping-cars qui a été choisie pour ces expériences sur la pollution.
Détrompez-vous, les saules des vanniers et les arabettes de Haller plantés au bord d’un rond-pointne sont pas là uniquement pour faire office de décoration. Ces plantes ont un objectif bien plus important, car elles aident à lutter contre la pollution des sols par le zinc et le cadmium, des métaux toxiques. Selon Valérie Bert, une chercheuse de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Inéris), « à chaque fois que les plantes refont des feuilles et des tiges, elles absorbent une partie de la pollution ».
En effet, le sol du site choisi pour l’opération était très touché par la pollutioncausée par l’usine et aussi par d’autres activités. C’est ce qu’indique Hervé Coudière, directeur général adjoint des services de la Communauté d’agglomération de Creil, chargé de l’environnement. Heureusement, les résultats obtenus au cours de ces deux ans d’expérimentation sont très encourageants. Il semblerait que, par rapport à 2014, le taux d’absorption des plantes pour le zinc soit quatre fois plus élevé, et pour le cadmium, deux fois.
La phytoextraction présente de nombreux avantages, mis à part la lutte contre la pollution. Comme l’explique Mme Bert, les métaux qui auront été absorbés dans les tiges et feuilles des plantes pourront être utilisés comme des « éco-catalyseurs » dans les domaines pharmaceutiques et chimiques. Mais ce n’est pas tout ! L’utilisation des plantes pour contrecarrer la pollution présente aussi des avantages économiques.
Cependant, il faut savoir que ce système de dépollution par les plantes est efficace uniquement quand le taux de pollution est « moyennement intense » et que la surface des sols contaminés est plutôt petite. Selon un enseignant-chercheur en écologie végétale à l’Institut polytechnique La Salle de Beauvais, la raison à cela est le fait que les plantes ont de petites biomasses. Ainsi,il faudrait des centaines d’années pour purifier les sols très contaminés par la pollution.
avec AFP-Relaxnews
Florence Dupré