Si le segment du cabriolet a été dopé par l’arrivée massive de coupés-cabriolets tous plus séduisants les uns que les autres, on a bien cru un moment que cette formule qui combine idéalement passion et raison allait avoir la peau du classique cabriolet toilé, beaucoup moins pratique ne serait-ce que par le fait qu’il impose de posséder un garage fermé.
Or il n’en est rien, comme le prouve le retour en force de vrais
cabriolets comme l’
Audi A3 ou la
BMW Série 1 Cabriolet, ou l’engouement que suscite toujours l’archétype du cabriolet 4 places, la
Saab 9-3 cabriolet. Ce renouveau s’explique par des raisons qui confortent l’idée que l’achat d’un cabriolet reste un achat passion suscité avant tout par l’envie de posséder un bel objet. Or, les ingénieurs ont beau faire preuve de la plus grande ingéniosité, les toits « en dur », une fois repliés, tiennent beaucoup plus de place qu’une capote, même à triple épaisseur. En résultent des parties arrière souvent boursouflées, imposées par la nécessité d’avaler le toit tout en conservant un minimum de place pour les bagages. De plus, pour que la partie supérieure du toit ne soit pas trop longue, les designers sont souvent obligés d’affubler leurs coupés-cabriolets de pare-brise d’une longueur telle qu’ils recouvrent pratiquement la tête des passagers avant. Le plaisir de rouler cheveux au vent est alors réservé aux occupants des (très souvent) minuscules places arrière. Rien de tel avec une classique capote qui permet de préserver sensations et esthétique et qui, de plus en plus souvent, bénéficie d’une parfaite isolation phonique et d’une commande entièrement automatique.
Comme le prouve les chiffres de vente des cabriolets en France, les coupés-cabriolets trustent les premières places mais cette domination pourrait bien être sensiblement chamboulée durant cette année 2008 par le retour du vrai cabriolet.
Le marché du cabriolet n’aura pas attendu les beaux jours pour enregistrer une forte progression. L’effet « nouveautés » joue en effet à plein dans ce segment où les acheteurs sont tout particulièrement sensibles aux nouvelles tendances stylistiques. Acquérir un cabriolet reste donc un achat passion. Un achat « passion-passion » pour les pur(e)s et dur(e)s qui entendent rester fidèle à la bonne vieille capote en toile, un achat « passion-raison » pour ceux et celles qui veulent profiter des avantages de la formule coupé-cabriolet qui tend à devenir la norme aujourd’hui. La preuve avec
Volkswagen et son
Eos,
Volvo avec sa
C70,
Ford avec sa Focus Coupé-Cabriolet et même BMW qui équipe sa quatrième génération de Série 3 cabriolet d’un toit rigide rétractable. Très attendue, la
Peugeot 207 CC reste bien entendu fidèle à la formule démocratisée par la
206 CC et on peut compter sur elle pour faire grimper un peu plus encore les chiffres des ventes d’un segment en constante expansion.
Mais, moins encombrante que le toit « en dur » repliable, la traditionnelle capote a encore les faveurs de certains constructeurs qui ne veulent pas alourdir la ligne de leurs modèles. C’est le cas d’Audi avec son nouveau roadster
TT ou de Rolls Royce avec sa fabuleuse Drophead Coupé, même si, dans ce cas précis, c’est certainement plus une question de tradition que de style. Il n’y a que chez
Mazda où l’on n’a pas voulu trancher ! Le sympathique roadster
MX-5 est donc disponible avec l’une ou l’autre des deux formules, ce qui nous permet en passant, de saluer le talent des stylistes de la marque japonaise qui ont réussi à intégrer un toit fixe escamotable sur la jolie MX-5 sans en altérer la féline silhouette.