Interview exclusive : Isabelle Aubret raconte Jean Ferrat

 

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Isabelle Aubret raconte Jean Ferrat

 

Isabelle comme fidèle. À sa passion, la chanson. Et à ses amitiés. Celle de Jean Ferrat. Alors qu’elle apprenait sa mort avant son entrée en scène pour chanter ses chansons à Tours lors de la tournée Âge tendre et têtes de bois, nous l’avons rencontrée à sa sortie de scène où elle a fait montre d’une grande force comme toutes les épreuves qu’elle a traversées. “Isabelle, c'est un petit mec” disait d'elle Jacques Brel. Il ne s'était pas trompé. Entretien exclusif.
Propos recueillis par Dominique Parravano.

 
 
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I.Aubret, G.Meys et J.Ferrat (1992) © Meys / Lecoeuvre Photothèque

Comment avez-vous appris la mort de votre ami Jean Ferrat ?
Je l’ai appris par sa femme Colette samedi en tout début d’après-midi. Elle m’a dit : “Ça y est, c’est fini, Jean est parti”.

Une phrase que vous avez repris quelques heures après pour l’annoncer au public - qui ne le savait pas encore - sur scène à Tours alors que vous étiez en tournée avec le spectacle Âge tendre et têtes de bois...
Oui, je l’ai annoncé de la même manière que sa femme me l’a appris. Il y a eu un grand “Ah !” de désolation dans la salle. Depuis un an, où je suis sur cette tournée d’Âge tendre et têtes de bois, avant d’entrer en scène, c’est Jean Ferrat qui me présentait sur un écran vidéo. J’y chante ses chansons tous les soirs car il mérite qu’elles accèdent au plus grand nombre. Et, je me suis toujours évertuée à ce qu’elles soient bien véhiculées.

Vous avez eu le courage de monter sur scène deux fois dans la même journée devant 14 000 personnes. Comment puise-t-on la force en pareille circonstance ?
C’est toujours dur dans de telles circonstances. Toutefois, je voulais partager ma tristesse avec le public à qui il devait tant et qui a toujours eu une grande ferveur à l’égard de son œuvre. Même si le chagrin est très violent et si c’est dur, ma place était de lui rendre hommage en interprétant ses chansons en live qui prennent véritablement leur dimension, notamment en finissant avec C’est beau la vie qu’il m’avait offerte en 1964.

 
  Il m'avait demandé de rajouter "Ma France" qui lui avait valu une censure de près de deux ans.  

Vous aviez supprimé La Montagne de la saison 2 d’Âge tendre et têtes de bois et là, vous l’avez spécialement remis. Pour quelle raison ?
Car, je voulais entendre le public reprendre en chœur ce titre, à cette occasion de communion et de ferveur émotionnelle particulière. Je voulais ressentir leur dévotion. À chaque fois, c’est un moment de communion magique et qui, ce jour-là, faisait encore plus sens.

Comment réagissait-il au fait que depuis un an vous le chantez sur cette tournée ?
Il en était très honoré. Il trouvait que je chantais certaines chansons mieux que lui. Il m’avait juste demandé pour cette nouvelle session de chanter Ma France qui lui avait valu une censure de près de deux ans et qui lui tenait à cœur. Et, je le ressentais comme un devoir de le faire.

Quand l’avez-vous rencontré ?
En 1962, quand j’enregistrais Deux enfants au soleil mais surtout en 1964 quand il m’a écrit C’est beau la vie et ce fut un véritable coup de foudre artistique et non pas amical car il a fallu que je l’apprivoise avec le temps. Il me proposa de faire la première partie de la tournée qu'il démarrait alors. Moi, j’étais tout en noir et, lui, tout en blanc. Par la suite, j’ai fait la première partie de Jacques Brel à l'Olympia avec qui, pour le coup, j’ai eu un vrai coup de foudre amical.

Pourquoi cela ne fut pas un coup de foudre d’emblée amical ?
Parce que, contrairement, à ce qu’on sait ou croit, moi, j’étais un chien fou et lui était un berger plus serein, beaucoup plus tempéré que moi. Avec le temps, on s’est apprivoisés et aimés. Il me donnait confiance en moi. Il me disait toujours : “Ne doute jamais de toi”.

 
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© Groupe Hersant Media/D.Parravano

Plus tard, alors que vous êtes pressentie par Jacques Demy et le musicien Michel Legrand pour tenir le rôle principal du film Les Parapluies de Cherbourg, vous êtes victime d'un grave accident de voiture. Jacques Brel vous fait alors le don à vie des droits de la chanson La Fanette et Jean Ferrat vous écrit C'est beau la vie...
Oui, c’est mon plus beau cadeau le legs de cette chanson. Elle est magnifique. C’est la chanson de ma résurrection et je la chante en fin de tour de chant et, forcément, elle prend encore un tout autre relief alors qu’il vient lui-même de perdre la vie.

Vous l’appeliez Tonton, pour quelle raison ?
Je n’aimais pas son prénom, je trouvais que ça ne lui allait pas alors ce surnom s’est imposé naturellement.

Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?
Ferrat, Brel et Aragon ont été mes parrains. Ce n'était pas rien d'avoir leur affection et leur soutien. Cela m’a donné confiance pour avancer dans ce métier. Toutefois, à titre personnel, c’est l'Eurovision de 1968 qui a été l'événement le plus important pour moi. Interpréter La source fut un événement car je me relevais de mon accident de voiture qui m'avait contrainte à rester alitée pendant un an et demi. C'étaient mes premiers pas, mon retour à la vie. Le soir de la première à l'Olympia avec Brel est aussi un beau souvenir ainsi que récemment quand je lui ai offert son disque de platine chez lui pour ses 250 000 exemplaires vendus en un mois et que m’avait remis Michel Drucker sur la scène du Palais des Congrès.

Quel homme était-il dans l’intimité ?
Un grand sensible. Un grand fragile et un grand humaniste. Il est ce qu’il a écrit.

Vous êtes aux côtés de Gérard Meys, son producteur et éditeur. Quel regard portez-vous sur son œuvre ?
Il y avait une grande pureté, une grande sincérité dans son écriture qui parlait de nous. C’est pourquoi les gens l’aimaient tant. Il n’avait pas la passion de la scène. Je fais de la scène pour lui. Lui, il aimait avant tout écrire, il aimait les gens. C’est une déchirure pour moi, un grand vide et surtout une grande perte pour la chanson. Je continuerais à le chanter jusqu’à mon dernier souffle.

 

 

Rencontre avec Gérard Meys, producteur et éditeur de Jean Ferrat

Comment avez-vous connu Jean Ferrat ?
Je l’ai rencontré en 1959. Il m’a donné ses chansons à éditer dans les années 60 et une confiance s’est établie. Mais, entre nous, il n’était pas question d’argent, de contrat. C’est l’amitié qui nous guidait. En 1963, il était un gros vendeur de disques. C’était l’époque de Nuit et brouillard. Il pouvait me quitter pour céder aux sirènes d’une major, il ne l’a jamais fait. En 1968, j’ai monté ma maison de disques et il est venu tout naturellement chez moi. C’était un fidèle. Notre premier disque fut La femme est l'avenir de l'homme et qui n’est pas une chanson d’Aragon comme on a pu le dire. Enfin, je me suis occupé également de ses galas.

D’ailleurs, il a fait peu de scène...
Il n’a jamais fait l’Olympia car Bruno Coquatrix lui a refusé mais il a fait Bobino, l’Alhambra. Toutefois, il n’a jamais fait ses adieux. Sa dernière scène est le Palais des Sports en 1973. Nous avions évoqué son retour, il y a quatre ans. On s’est posé la question.

Vous aviez de ses nouvelles récentes ?
Oui, je le savais affaibli. Nous devions nous voir pour sortir en DVD une émission qu’il avait faite avec Bernard Pivot et que France Télévision, trop frileuse, avait refusé de diffuser.

Quels souvenirs garderez-vous de lui ?
C’était un bon ouvrier qui défendait bien sa profession et qui s’est engagé contre l'asservissement et la censure. C’était un militant de la justice. D’ailleurs, son âne s’appelle justice sociale !

 

 

Manu Katché, un destin sur mesure

 

Ce batteur Français d’origine Ivoiriene s’est imposé dans un monde où l’excellence n’explique pas tout. Après avoir été un des sidemen les plus respectés et demandés, notamment par Peter Gabriel ou Sting, Manu Katché revient avec un troisième album solo vers sa passion première, le jazz.
Élevé au rang de Chevalier des Arts et des Lettres, homme de télé avec One Shot Not sur Arte, il prépare aussi ses débuts sur France Inter, dès la fin du mois. Ses prises de positions tranchantes comme juré lors de la Nouvelle Star, ont révélé au grand public ce caractère fort mais Manu Katché reste avant tout un homme qui a conservé une totale liberté de penser et de s’exprimer. Ce qui au final reste un très grand luxe dans le monde artistique parfois trop lisse.
Une rencontre tambour battant !
Propos recueillis par Eric Balvay.

 
 
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© VISUAL

Comment est né Third Round, votre troisième album ?
En totale liberté. Avec Manfred Eicher - fondateur d’un des plus importants labels de jazz ECM - je n’ai pas de contrat particulier. Pas d’obligation de sortir un album tous les deux ans. Je suis revenu de tournée avec des choses à dire et envie de les exprimer en musique. Je l’ai appelé pour lui donner la direction que je voulais prendre, il a écouté les démos, il a dit ok, tout simplement.

Onze titres qui n’excèdent pas cinq minutes. C’est assez loin des “diktats” du jazz, avec ces impros qui tournent autour d’un thème ?
On dit que je fais du jazz mais je n’aime pas trop ce terme. Je le trouve un peu restrictif. Le jazz est un mouvement en perpétuelle évolution. C’est vrai que c’est une musique qui laisse une grande place à l’improvisation, mais pour Third Round comme sur mes précédents albums, les morceaux sont très écrits d’un point de vue structurel. C’est joué de manière instrumentale avec une direction jazz de par l’harmonie. J’ai passé plus de vingt ans à faire de la musique structurée et cet album est construit autour de ce que j’aime. Des morceaux concis, des petits voyages et effectivement quand il y a 150 mesures d’intro, oui ça me gonfle ! Je n’ai jamais été fan de l’improvisation pour l’improvisation. Il faut avant tout capter l’attention de l’auditeur autour d’une histoire. On peut le faire avec de l’impro, mais alors, ça devient un album d’essayiste ce qui n’est pas le cas ici.

Est-ce un combat de sortir un album en pleine crise de l’industrie musicale ?
On nous parle de crise du fait qu’il y a moins de ventes d’albums, mais d’un autre coté, il y a de plus en plus de gens qui écoutent de la musique. J’y vois surtout là un modèle économique en pleine mutation. Certes, c’est une réalité, la baisse des ventes physiques est visible chez les distributeurs mais avons-nous des chiffres précis liés aux plateformes de téléchargement ? Il y a sur des sites comme MyMajor.com, une émergence d’artistes signés par le fils de Jean-Jacques Goldman qui fonctionnent plutôt bien. Alors dire qu’il y a une crise du disque, oui, mais une crise sans statistiques vérifiables pour le moment !

En connaissez-vous les raisons ?
Cela fait vingt ans que je dis que les disques sont trop chers. Le prix d’un vinyle “export” dans les années 80 n’excédait pas 100 francs et actuellement je reste convaincu qu’un disque à 22 euros, ça n’existe pas, même en tenant compte du passage à l’euro, grâce auquel on s’est tous pris 30% dans les dents.

 
  Si j'avais été mauvais, je me serais fait lourder au bout de deux jours...  

Visez-vous certaines maisons de disques ?
C’est important comme question. Je ne vais pas encenser la politique de certaines majors, qui a été de faire du fond de catalogue pendant des années, rééditant des trucs mille fois entendus, le tout emballé avec de pauvres pochettes faites à la va-vite. Je pense qu’ils ont fait plein d’erreurs et se rendent compte, au final, qu’ils sont en train de perdre leur pouvoir.

Quel est selon vous l’avenir pour les artistes émergents ?

Là c’est édifiant parce que, pour le coup, j’ai les chiffres via mon émission One Shot Not. Aujourd’hui, la production de la nouvelle génération est faite à 92% par des indépendants. Ces groupes partent en tournée, font des albums. L’avenir se trouve plus vers cette voie, surtout quand on voit les contrats de certains artistes en place revus à la baisse parce qu’ils touchaient trop de royalties sur les ventes.

C’est Peter Gabriel, un des poids lourds de la musique, qui a propulsé votre carrière vers l’international. Y a t-il eu un facteur chance ?
Au début, il y a toujours une part de chance mais en même temps, il faut être là au bon moment et saisir l’occasion. C’est Tony Levin -son bassiste- qui a fait la connexion et vous pensez bien qu’avec son statut, Peter pouvait choisir dans une liste extrêmement longue de postulants. Je suis arrivé sur l’album So, sans qu’il y ait vraiment d’audition et j’ai fait l’affaire. Je dirais qu’à partir de ce moment là ce n’est plus vraiment de la chance mais plutôt que j’ai bien fait le job. Si j’avais été mauvais, je me serais fait lourder au bout de deux jours... Et si cela a pu froisser certains batteurs que je sois retenu par Peter Gabriel, tant pis pour eux !

 
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Vous avez accompagné les plus grands aux quatre coins du monde. Pourquoi avoir accepté ce rôle de juré dans La Nouvelle Star en 2004 ?
Une tournée mondiale, c’est très long, ça peut vous prendre deux ans de votre vie, loin de votre famille. À ce moment là, j’avais décidé de ne plus accompagner ces grands artistes, de pouvoir enfin rouler un peu pour moi et revenir vers mes premières velléités de jazz. Mais, comme dans tout travail, quand on commence quelque chose de nouveau, même avec 20 ans d’ancienneté, ça prend du temps. J’étais conscient qu’économiquement ça risquait de devenir difficile. M6 me proposait pour ce rôle des chèques importants, ce qui me permettait de partir en tournée sans gagner une thune ! Et ça, c’est une position vraiment confortable. La Nouvelle Star m’a permis de faire ce que j’aime.

Le concept n’était il pas éloigné des choses que vous cautionnez ?
Mais je ne cautionne rien du tout, c’est vous, les médias, qui cautionnez les choses pour moi ! J’ai toujours eu le même discours. La Nouvelle Star, j’ai adoré, je me suis vraiment marré pendant ces quatre superbes années, alors je ne cracherai pas dans la soupe. Quant aux détracteurs qui pensent que cette émission est “populaire”, je leur pose la question : “Il est où le problème ?” Soyons honnête, si je leur propose de faire cette émission avec les chèques que j’ai reçus en fin de mois, quelle serait leur réponse ? A priori, je pense la connaître ! (rires)

Vous y avez aussi laissé une empreinte très forte, celle d’un juré plutôt “cash”.
La seule condition que j’avais imposée à M6, était d’avoir les mains libres et de pouvoir dire les choses au moment où j’avais envie de les dire. Comme je suis plutôt direct, parfois cassant, j’ai vite eu l’image du méchant. Mais au final, je pense avoir fait gagner du temps à certains candidats. Chanteur c’est tout sauf un job facile, alors rendez-vous compte, un môme de 17 ans qui arrive en s’imaginant que demain il va faire une carrière internationale et qui à l’arrivée n’en met pas une dedans, c’est peut-être lui rendre service que de lui dire les choses. Même si je n’ai pas la science infuse, j’ai de par mon métier, la capacité de discerner qui a du potentiel et qui n’en a pas ! On a découvert des talents comme Amel Bent, Christophe Willem, Julien Doré qui sont toujours en place, qui vendent des disques, ce qui prouve que les quatre membres du jury ne se sont pas plantés. Ce qui n’est pas le cas d’autres émissions de téléréalité.

Cette aventure vous a-t-elle permis d’asseoir un peu plus votre notoriété ?
Avoir eu l’énorme privilège d’accompagner d’immenses artistes et avoir fait plus de 300 albums dépasse le cadre de la notoriété. J’étais déjà connu dans le monde entier et je n’ai aucun souci avec ça ! Je dirais que je suis devenu plus populaire mais encore une fois, ce n’était pas calculé.

 
  Si je leur propose de faire cette émission avec les chèques que j'ai reçus en fin de mois, quelle serait leur réponse?  

Cette émission vous a-t-elle ouvert les portes de la télévision ?
Avec M6, j’ai appris le fonctionnement de la télé que je ne connaissais pas et personne ne le savait à ce moment là, mais j’avais déjà en tête de faire une émission. Ce n’était pas innocent.

Vous animez One Shot Not depuis 2007 et sa programmation est depuis peu hebdomadaire. Comment expliquez-vous ce succès ?
Certainement grâce à la pluralité musicale proposée entre folk, rock, indies et même hip-hop avec des invités que l’on voit rarement à la télé. Étant musicien, je ne tiens pas le rôle d’animateur mais plutôt l’invité de ces artistes. C’est une vraie famille avec des rencontres qui se créent, on sent une vraie envie d’être là, de faire des jam pour échanger, le tout devant un public amateur.

Qu’est-ce qui la différencie d’une émission comme Taratata ?
Quand Taratata est arrivé, je trouvais le concept génialissime. Depuis son retour en 2006, il est devenu un peu plus promotionnel. Mais Nagui a ouvert la voie. En ce qui concerne One Shot Not, je dirais que la programmation est plus pointue, mais c’est aussi ce qu’on disait au début de Taratata. Il y avait un créneau à prendre dans le paysage musical audiovisuel. Arte me l’a offert, nous avons chacun notre place.

 
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Vous allez remplacer Julien Delli Fiori aux commandes de la tranche 22h/minuit des dimanches de France Inter...
Philippe Val, le directeur de France Inter, me laisse pour ça une totale liberté. Ce ne sera pas une émission de jazz dans la programmation et dans l’ouverture musicale. Je dis ça avec tout le respect que j’ai pour Julien. On va toucher au folk, à la world, mais pas au classique ou au hip-hop, qui ont leur place ailleurs. Il y aura une petite batterie dans le studio qui me donnera l’occasion de faire des jam avec les invités entre deux interviews. Ce sera un One Shot Not transposé à la radio.

Deviendriez-vous boulimique ?
Pas du tout, je suis un passionné de musique. On me donne des moyens médiatiques importants, alors j’essaye de transmettre cette passion au plus grand nombre.

Pourquoi avez-vous refusé de faire l’album Wandering Spirit de Mick Jagger ?
Faire un album pour Mick Jagger, c’est une chose pour laquelle je n’avais pas le droit de me rater. Le problème, c’est qu’en écoutant les maquettes, je n’y voyais pas ma place. Ma manière de jouer ne correspondait pas au style de l’album et Mick en aurait eu une perception négative. Au final, nous aurions été déçus tous les deux. Cette situation n’était pas simple mais je suis resté honnête en lui disant : “Mick, ce n’est pas pour moi, ça ne m’est pas destiné, je ne pense pas être le genre de batteur qu’il te faut”.

Vous en a-t-il voulu ?
Je n’ai pas eu de nouvelles jusqu’au jour où je l’ai croisé au bar d’un hôtel New-Yorkais. On s’est fait un hug-friend, cette étreinte pleine d’affection comme le font les Américains et il m’a dit : “Tu sais, tu es quand même le seul à m’avoir dit non !”, le tout avec un grand sourire. Mick Jagger est quelqu’un d’extrêmement sympathique.

Vous accompagnez à la batterie une grande partie de vos invités sur One Shot Not. Avec quel artiste disparu auriez-vous rêvé de jouer ?
(Sans l’ombre d’une hésitation) Miles...

 
 

 

 

CONCERT
Théâtre des ChampsÉlysées,
15 avenue Montaigne - 8e.
Quand ? Le 22 mars à 20h.
Réservations : 01 49 52 50 50.

 NOUVEL ALBUM
Third Round sorti chez ECM

 À SAVOIR !
Retrouvez Manu Katché sur Arte tous les jeudis à 23h et les dimanches sur France Inter de 22h à minuit.

 
 

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Interview exclusive : Isabelle Aubret raconte Jean Ferrat

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