Dossier : Conduite citoyenne
En attendant des voitures électriques dont on nous promet qu’elles ne coûteront que 2 euros aux 100 km, c’est toujours au super ou au gazole que carburent nos autos. Et comme le prix de ces carburants fossiles n’est pas près de baisser, bien au contraire, apprendre à réduire sa consommation présente un double intérêt, celui de ne pas faire exploser votre budget carburant tout en produisant moins d’émissions nocives.
Réduire sa vitesse : un début, pas une fin !
En roulant moins vite, on consomme moins, c’est une évidence. Mais même en roulant moins vite on peut encore consommer beaucoup trop comme en témoignent les consommations enregistrées lors d’un test organisé par un pétrolier avec différents cobayes sur le même parcours urbain effectué en respectant scrupuleusement les limitations de vitesse : de 9 à… 22 litres !
Aussi est-il bon, avant d’aborder la conduite économique proprement dite de se (re)mettre en tête quelques notions de base.
Deux valeurs caractérisent les performances d’un moteur : la puissance et le couple. On oublie la puissance puisque c’est elle qui permet de rouler vite (et ce n’est pas le but de l’éco-conduite !) pour se pencher sur le couple, une notion inconnue d’une grande majorité des automobilistes.
Dans le manuel d’utilisation de votre auto figure forcément une fiche technique sur laquelle est indiqué à quel régime son moteur délivre son couple maximal, autrement dit à quel régime il offre son meilleur rendement, autrement dit encore à quel régime il offre le plus de « force »… sans forcer. Sur la plupart des moteurs Diesel, le couple maxi se situe aux environs de 2.000 tr/min. Ce couple maxi est un peu plus haut « perché » sur les mécaniques essence, aux environs de 4.000 tr/min.
Quand moins consommer rime avec plus de sécurité
En ville, rouler au dessus du régime du couple maxi ne sert qu’à consommer plus puisque, au-delà, le rendement du moteur baisse rapidement. Il convient donc de rester dans une plage de régime allant de 1.000 à 2.000 tr/min et, pour cela, faut surveiller le compte-tours (un rapide coup d’œil suffit) et exploiter à bon escient les rapports de la boîte de vitesse.
Les autres règles de base concernent le comportement du conducteur : proscrire les accélérations brutales en première qui font consommer plus de 30 l/100 km (j’ai bien dit trente litres !), ne pas continuer à accélérer lorsqu’on voit, au loin, un feu passer au rouge, mais plutôt lever le pied pour venir « mourir » doucement jusqu’à l’arrêt complet en utilisant le frein moteur, ne pas suivre de trop près le véhicule qui précède pour ne pas avoir à freiner brutalement en cas de manœuvre surprise de sa part, chaque freinage devant être suivi d’une remise en vitesse forcément « énergivore ». Bref, consommer moins réclame une conduite attentive et un maximum de prévoyance, deux notions qui ont aussi le mérite de participer grandement à la sécurité.
Allez, avant de partir, tordons le cou à une idée reçue. Beaucoup de conducteurs pensent encore qu’en se mettant au point mort dans une descente ou à l’approche d’un obstacle (feu rouge, stop…), ils vont moins consommer. Grave erreur ! Pour tourner au ralenti, un moteur à toujours besoin de carburant alors que lorsque une vitesse est engagée et que vous levez tout simplement le pied de l’accélérateur, le système d’injection électronique coupe totalement l’arrivée du carburant.
Pied droit léger indispensable !
Pour vous aider à vous maintenir au régime idéal... et ne pas le dépasser, livrez-vous à ce petit test. Contact mis, et boîte de vitesse au point mort, calez l’aiguille du compte-tours à 2.000 tr/min pendant quelques instants puis descendez à 1.500 tr/min avant de remonter à 2.000 tr/min. Un bon test pour tester la sensibilité de votre pied droit... qui n’est pas aussi évident que ça !
Allez, il est temps de vous lancer pour votre premier parcours urbain « éco-citoyen ».
Au démarrage, passez le plus vite possible en seconde, la première ne devant servir qu’à « décoller » la voiture. Efforcez-vous ensuite de ne jamais dépasser 2.000 tr/min et adoptez une conduite la plus coulée possible en effleurant la pédale d’accélérateur et en utilisant même parfois le quatrième rapport. Autant dire que vous ne vous traînerez pas pour autant lamentablement dans le trafic, l’éco-conduite n’ayant pas pour but de vous transformer en chicane mobile ! Et vous verrez que, comme par magie, et sans avoir perdu de temps, vous allez réussir à économiser sans trop forcer plus d’un litre de carburant aux 100 km, et même plus l’habitude aidant.
L’éco-conduite, c’est aussi…
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D. Allignol