Dossier : Les surprises du Mondial de l'Auto 2010
Pour fêter dignement ses 75 ans, Jaguar a voulu mettre en avant le style légendaire de ses modèles tout en levant une partie du voile sur les technologies automobiles de demain.
Le résultat, c’est cette sculpturale C-X75 dont les lignes sobres mais extrêmement travaillées sur le plan de l’aérodynamisme s’inspirent de certains modèles mythiques de la marque comme la XJ13, la Type E ou la XJ220 (la seule supercar jamais construite de série par Jaguar) tout en préfigurant le design des Jaguar de demain.
Pour Ian Callum, directeur du design de Jaguars Cars, la C-X75 est l’incarnation de tout ce que doit être une Jaguar. Elle combine donc les valeurs cardinales de la marque, à savoir les performances, le design et le luxe.
Depuis la présentation de la Porsche 918 Spyder au dernier salon de Genève, on sait que les hybrides peuvent être résolument sportives. Jaguar va cependant plus loin dans la recherche de nouvelles solutions. Alors que la Porsche fait appel à un gros V8 essence de 500 ch associé à deux moteurs électriques (placés sur les essieux avant et arrière) qui lui apportent une puissance supplémentaire de 218 ch, la C-X75 est équipée de quatre moteurs électriques qui se chargent, seuls, de sa propulsion.
Une fois ses batteries lithium-ion chargées via une bête prise murale, elle est ainsi capable de parcourir environ 110 km sans émettre un seul gramme de CO2, de passer de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et de grimper jusqu’à 330 km/h grâce au couple phénoménal de ses quatre moteurs électriques : 1600 Nm au total. A titre de comparaison, une Porsche 911 Turbo se « contente » de 700 Nm !
Bon, il va de soi qu’en abusant de la pédale de droite, les batteries vont bien vite se retrouver « à sec ». Pas de problème ! La Jaguar C-X75 est en effet une supersportive électrique à autonomie étendue.
Dès que le besoin s’en fait sentir, des générateurs sont à même de recharger ses batteries, lui procurant ainsi une autonomie de 900 km.
Mais alors qu’une Chevrolet Volt ou une Opel Ampera (ce sont les mêmes autos !) ont recours à un classique moteur à essence en guise de générateur, la Jaguar recharge ses batteries via deux microturbines à gaz.
Issues de la technologie aéronautiques, ces microturbines offrent un certain nombre d’avantages par rapport aux bons vieux moteurs à piston. Elles ne pèsent que 35 kilos chacune, possèdent beaucoup moins de pièces mobiles et des paliers lubrifiés par air. Elles ne nécessitent aucun système de lubrification ni de refroidissement, autant d’atout permettant de réaliser de substantiels gains de poids. En outre, elles peuvent fonctionner avec une vaste gamme de carburants parmi lesquels le gazole, les biocarburants, le gaz naturel et le gaz de pétrole liquéfié.
L’énergie produite par les turbines et emmagasinée dans les batteries est transmise à la route au moyen des quatre moteurs électriques qui sont indépendants.
Chaque moteur ne pèse que 50 kg et chaque roue est entraînée par son propre moteur électrique.
La C-X75 est donc une transmission intégrale qui offre l’avantage de pouvoir envoyer la puissance idéale à chaque roue, ce qui renforce l’efficacité d’un système de contrôle de la traction et de la stabilité réglable instantanément et à l’infini !
AUCUN APPENDICE AÉRODYNAMIQUE
Pas question pour les concepteurs de la C-X75 de l’affubler de becquets, de spoilers ou d’ailerons disgracieux. Pour ne pas s’envoler à 330 km/h, la Jaguar C-X75 fait donc appel à une aérodynamique active.
Le diffuseur arrière en fibres de carbone – un élément essentiel pour acheminer le flux d’air sous la voiture et créer une force d’appui – intègre une surface portante active qui s’abaisse automatiquement dès que la vitesse augmente. Les orifices d’échappement des deux microturbines sont munies d’ailettes qui modifient la direction du flux des gaz d’échappement afin d’accroître encore l’efficacité du « tunnel de Venturi ».
Dès que le conducteur s’approche de la voiture, l’habitacle s’illumine comme une salle de spectacle ! Une fois à bord, les lampes bleues électroluminescentes qui illuminaient le périphérie de l’habitacle et le compartiment des turbines cède la place à toute une série de LED qui diffusent une douce lumière, également bleutée, dans les cavités de haut-parleur des portes et du tablier.
Mais si vous activez le mode « circuit » cette ambiance ouatée (sans jeu de mot !) cède la place à une atmosphère qui s’apparente à celle d’un avion de chasse en configuration de combat. L’interface à écran tactile passe alors en mode furtif et tout l’éclairage ambiant de l’habitacle diminue d’intensité afin de réduire la distraction du conducteur. A lui d’actionner alors un sélecteur de vitesses qui s’inspire directement de la commande des gaz d’un avion de chasse et qui intègre une commande de passage en mode manuel pour les turbines. Celles-ci fonctionnent alors continuellement au maximum de leur charge, apportant alors un surcroît de puissance aux moteurs électriques.
A vous les 330 km/h promis... sans arrière pensée. Calculés selon le cycle de test EU qui, soit dit en passant, favorise tout particulièrement les hybrides pouvant fonctionner en mode électrique seul, votre belle C-X75 ne rejette en effet que 28 g de CO2 par kilomètre !
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