La Volkswagen Golf : l’archétype de la berline compacte

GOLF 1 (1974- 1983)

Lancée le 9 mars 1974, la Golf 1 va connaître un succès immédiat, d’abord dans son pays d’origine où elle prend presque instantanément la première place des ventes puis dans l’Europe entière, ainsi qu’aux Etats-Unis où elle est lancée en 1978 sous le nom de Rabbit. Dessinée par le styliste italien Giuigiaro, la Golf se distingue par les lignes carrées de sa carrosserie compacte (3,80 m) dont le style bicorps (coffre à hayon) a été initié par la Renault 5 en 1972. La Golf se situe cependant nettement plus haut en gamme… et en prix que la petite française.
La Golf débute sa carrière avec deux moteurs essence de 50 et 70 ch. La première Golf Diesel arrivera en juillet 1976 avec, sous son capot, un 1471 cm3 atmosphérique de 50 ch et il faudra attendre 1982 pour qu’elle bénéficie du premier turbo Diesel de sa longue histoire.
Mais l’événement majeur de la carrière de la première Golf est l’arrivée, en 1976, de la toute première GTI dont l’engouement immédiat qu’elle suscite va entraîner dans son sillage l’apparition de petites « énervées » comme la Peugeot 205 GTI ou la Renault 5 GT Turbo.
Uniquement proposée en carrosserie 3 portes, la première Golf GTI se distingue de ses sages petites sœurs par un filet rouge qui entoure sa calandre, par un autocollant noir qui encadre sa lunette arrière, par ses élargisseurs d’ailes, par ses bacs de caisse plus imposants et par son châssis abaissé. A l’intérieur, elle se démarque par son volant trois branches, par l’ajout d’un manomètre de température d’huile et par un pommeau de levier de vitesses qui, kolossale finesse, prend la forme d’une balle… de golf.

La légère GTI (810 kg, ça fait rêver aujourd’hui !) accueille d’abord sous son capot un 1600 cm3 de 110 ch accouplé à une boîte manuelle à 4 rapports et dont l’alimentation par injection (d’où le « I » de GTI) signe le déclin des bons vieux carburateurs. Son prix de vente est alors de 32.260 F. (Ca fait rêver aussi !). A l’été 1979, la boîte de vitesses gagne un cinquième rapport ce qui permet de faire passer la puissance fiscale de 9 à 8 CV. Le prix de la Golf GTI est alors de 43 850 F.
En aout 1981 Volkswagen France fait appel au préparateur Oettinger pour booster sa GTI. Au menu, un kit carrosserie BBS, des élargisseurs d’aile couleur carrosserie, un imposant spoiler avant, des jantes alu de 14’’ et, surtout, une (fragile) culasse 16 soupapes qui permet de porter la puissance du 1600 cm3 à 136 ch. Les 1.200 exemplaires de cette série limitée trouveront tous preneur en échange d’un chèque conséquent de 75.000 F.

A l’été 1982, le 1600 cm3 cède la place à un 1800 cm3 qui délivre 112 ch. Le prix de la GTI 3 portes est de 61.900 F et celui de la GTI 5 portes qui apparaît la même année est de 64.000 F.
Entre-temps, la gamme Golf se sera enrichie d’une version cabriolet et de la première fourgonnette Caddy également déclinée en pick-up

GOLF 2 (1983- 1991)

Après 9 ans d’une carrière à succès, la Golf 1 cède la place à la Golf 2 à l’automne 1983. Beaucoup plus imposante et beaucoup plus lourde (920 kg pour la GTI) que sa devancière, la Golf 2 s’embourgeoise nettement, ce que regrettent alors amèrement les fanas de la première GTI.

La Golf 2 va bénéficier d’une imposante palette de motorisations :

 - en essence : un 1.1 l de 50 ch (retiré après 1987), un 1.3 l de 55 ch, un 1.6 l de 75 ch, un 1.8 l décliné en versions 90 et 98 ch.

- en Diesel : un 1.6 l D de 55 ch, un 1.6 l Turbo-D de 60 ch, un autre de 70 ch puis un autre 1.6 l Turbo-D qui voit sa puissance passer à 80 ch grâce à la présence d’un intercooler.

La Golf 2 GTI déboule en mars 1984, trois mois après l’apparition d’une « GTI Diesel » baptisée GTD et dont le 1600 turbo permet d’atteindre 160 km/h.
La Golf 2 GTI débute sa carrière avec le 1800 cm3 de 112 ch de la Golf 1. A l’été 1985, Volkswagen lance la GTI 16 S dont le 1.8 l à culasse 16 soupapes développe 139 ch. Elle se distingue de la GTI 8 soupapes par son châssis abaissé de 1 cm et par son équipement plus « luxueux » (vitres avant électriques). La GTI 16 S est disponible en version 3 portes (105.500 F) et, en avril 1986, en version 5 portes (109.550 €).

En août 1986, la Golf est déclinée en version « synchro » à transmission intégrale. Son moteur est un 1800 cm3 essence de 90 ch.
En 1987, l’ABS est proposé sur les versions GT et GTI et l’année suivante voit l’apparition de la Golf Rallye G60 animée par un 1800 cm3 à compresseur dont les 160 ch passent au sol via une transmission intégrale synchro. Construite à 5.000 exemplaires, cette Golf musclée réclame un chèque de 186.700 F !
En janvier 1990, alors que la mode des 4x4 commence à poindre, Volkswagen lance la curieuse Golf Country qui repose sur un double châssis qui augmente la hauteur de la caisse, mais sans gagner le moindre mm au niveau de la garde au sol. Cette version est animée par un 1.8 l à injection de 98 ch. 1990 sera également l’année qui verra toutes les Golf essence bénéficier d’un pot catalytique.
Produite à 6.301.000 exemplaires (toutes versions confondues), la Golf 2 arrête sa carrière fin 1991.

GOLF 3 (1991- 1997)

C’est à l’été 1991 qu’est présentée la Golf 3 ce qui n’empêche pas la « 2 » de poursuivre sa carrière jusqu’à la fin de la même année. Les lignes de la nouvelle version s’arrondissent un peu plus encore et sa carrosserie dépasse désormais de 2 cm le seuil des 4 mètres (3,985 m pour la Golf 2). Du coup, son poids dépasse la tonne (1.032 kg). En plus de ses motorisations essence 4 cylindres dont les puissances s’échelonnent de 60 à 134 ch (GTI 16S), la Golf 3 va étrenner, en janvier 1992, un V6 de 2.8 l qui se distingue par l’angle très serré (15°) de ses deux rangs de cylindres. Dans un premier temps ce moteur développe 174 ch. En avril 1993, le VR6 voit sa cylindrée passer à 2.9 l et sa puissance grimper à 190 ch. Il est associé à une transmission intégrale syncro.
Petit retour en arrière pour reparler de la GTI. C’est en février 1992 qu’est lancée la Golf 3 GTI (115 ch) suivie, début 1993, de la Golf 3 GTI 16S de 134 ch.

En juin 1993, apparaît la première Golf turbo Diesel équipée d’une injection directe. Avec elle débute l’ère des fameux TDI. La puissance de son quatre cylindres 1.9 l est de 90 ch. L’été 1993 est également marqué par l’apparition de la nouvelle Golf cabriolet (1.8 l de 90 ch) et de la Golf Variant, la toute première Golf break.

C’est en mars 1998 que s’arrête la production de la Golf 3 sur un bilan à peine moins flatteur que celui de la version précédente : 4.805.900 exemplaires écoulés en six ans !

GOLF 4 (1997- 2003)

La Golf 4 est présentée en septembre 1997 au Salon de Francfort. Encore plus longue et encore plus large que la 3, cette quatrième version à carrosserie entièrement galvanisée est inévitablement plus lourde (1.270 kg pour la version GTI de référence, soit 460 kg de plus que la toute première GTI).
En essence, en plus des classiques 4 cylindres dont les puissances s’échelonnent de 75 à 150 ch (1.8 Turbo) et d’un V6 de 204 ch pour la Golf V6 4Motion, la Golf 3 inaugure un original V5 10 soupapes de 150 ch dont la puissance sera portée à 170 ch en juillet 2001.
L’été 1998 voit l’apparition d’un nouveau cabriolet qui est curieusement élaboré sur la base de l’ancienne Golf 3. Cette année marque aussi l’introduction de l’ESP sur l’ensemble de la gamme.
La deuxième génération du break est lancée en octobre 1999.
En 2000, deux nouveaux moteurs TDI (100 et 150 ch) font leur apparition, suivis en juillet 2001 par autre 1.9 TDI de 130 ch.
En 2002, la production globale de Golf (1,2, 3 et 4) atteint 21 517 415 unités. La mythique Coccinelle est battue !

A l’été 2002, la Golf atteint les sommets en terme de performances avec la fameuse R32 animée par un V6 3.2 l dont les 241 ch profitent d’une transmission intégrale pour passer au sol. Cette version sera la première à bénéficier, courant 2003, de la révolutionnaire boîte robotisée DSG à double embrayage.

21 517 415 Golf 4 auront été produites lorsque cessera sa fabrication à la fin de l’année 2003.

GOLF 5 (2003-octobre 2008)

Présentée à la presse en août 2003 puis au grand public en septembre au Salon de Francfort, la Golf 5 arrive en France au mois de décembre. D’apparence plus sportive que celle qu’elle remplace, cette nouvelle Golf ne rompt pas cependant avec les fondamentaux qui ont assuré le succès des versions précédentes. Comparée à la Golf 4, la « 5 » est plus large de 24 mm, plus haute de 41 mm et plus longue de 55 mm (dont 54 mm à l’avantage de l’habitacle). La garde au toit progresse ainsi de 8 mm aux places avant, tandis que le coffre gagne 20 dm3 ce qui porte sa contenance à 350 dm3.

A sa coque beaucoup plus rigide que par le passé, la Golf 5 ajoute une évolution importante de la partie châssis avec l’introduction d’un nouveau train arrière multibras emprunté au monospace Touran. Quant à sa direction, elle abandonne la classique assistance hydraulique pour une assistance électromécanique qui permet de réduire la consommation d’environ 0,2 l aux 100 km.
Pour son lancement, la Golf 5 est proposée avec deux moteurs essence (1.4 16S de 75 ch et 1.6 16S FSI de 115 ch. Ce 1.6 l innovant bénéficie d’une injection directe qui luis assure d’excellentes perfpormances (192 km/h) pour une consommation moyenne fort raisonnable de 6,4 l/100.
En Diesel, la Golf 5 est disponible soit avec un 1.9 TDI de 105 ch, soit avec un 2.0 l 16S de 140 ch. Signe des temps, c’est un moteur Diesel qui, à l’occasion d’un lancement, offre la puissance la plus élevée. Mais pas pour longtemps !

En 2005, la Golf 5 GTI reçoit un 2.0 TFSI (turbo + injection directe) de 200 ch tandis que l’élitiste version R32 voit la puissance de son V6 passer à 250 ch.
En mars 2005, une nouvelle Golf vient s’ajouter à la gamme « classique ». Il s’agit de la Golf Plus qui se place à mi-chemin entre le monospace Touran et la berline compacte dont elle dérive étroitement. La « Plus » n’en diffère essentiellement que par sa hauteur de toit majorée de 10 cm et par sa palette de motorisations moins étoffée (de 80 à 140 ch en essence, de 90 à 140 ch en Diesel). Cette Golf Plus sera ensuite déclinée en une version CrossGolf caractérisée par des boucliers spécifiques, des passages de roues protégés, des barres de toit en aluminium et une garde au sol rehaussée de 20 mm. Pas de quoi en faire un tout-terrain, d’autant vplus que seules les roues avant sont motrices.

En 2006, la Golf entre dans l’ère du « downsizing » en inaugurant un petit 1.4 l essence qui, grâce à l’action conjuguée d’un compresseur entrant en action à très bas régime, puis d’un turbo qui prend ensuite le relais, développe l’incroyable puissance de 170 ch. Ce moteur révolutionnaire va ensuite être proposé dans des déclinaisons plus sages (122 et 140 ch).
Il faudra attendre cinq ans après le lancement de la berline pour voir apparaître la Golf 5 break baptisée Golf SW. Longue de 4,56 m, elle dépasse de 38 cm la berline ce qui lui permet d’offrir un compartiment à bagages dont la contenance peut aller de 505 dm3 (350 dm3 pour la berline) à 1.550 dm3 une fois la banquette arrière rabattue.

GOLF 6 (octobre 2008)

Présentation de la nouvelle Golf 6 au Mondial de l’Automobile de Paris. La saga continue !


La production de la Golf

Golf 1 - 6.8 million
Golf 2 - 6.3 million
Golf 3 - 4.8 million
Golf 4 - 4.9 million
Golf 5 - 2.6 million - au 31 décembre 2007