La primeur de l’expression « le Diesel au prix de l’essence », c’est à Ford France qu’on la doit, il y a quelques années déjà. C’était alors une opération de marketing qui avantageait le consommateur puisqu’elle effaçait la conséquente différence de prix (plus de 10.000 francs d’alors) qui séparait une voiture carburant à l’essence d’une voiture Diesel de puissance sensiblement équivalente.
Aujourd’hui, la même expression prend une toute autre signification et son inquiétante clarté s’étale, à l’entrée de toutes les stations-service, sur les panneaux des tarifs des différents carburants qui sont, hélas, très, trop souvent remis à jour. Car si le super, qu’il soit 95 ou 98, ne cesse de grimper au gré de la cote du baril de brut, le gazole fait de même, et plus spectaculairement encore, faisant fondre comme neige au soleil l’avantageux écart qui le sépare du sans-plomb.
Un écart de plus en plus minime
Si, en France, le gazole a toujours été moins cher que l’essence, c’est uniquement parce qu’il a toujours été moins taxé. En effet, la transformation du brut en Diesel réclame des infrastructures plus lourdes que pour le super, d’où un coût de production déjà, au départ, plus élevé. A cela s’ajoute, aujourd’hui, une demande toujours forte, boostée par le rush sur les petites voitures Diesel provoqué par la mise en place du bonus / malus écologique. Et comme nos raffineries produisent beaucoup plus d’essence que de gazole, nous sommes obligés d’en importer, ce qui ne contribue pas, évidemment, à en faire baisser le prix.
Vers une fin de la ruée sur les petites Diesel
Pour la plupart des automobilistes, la principale motivation d’achat d’une voiture Diesel a toujours été le coût inférieur de son plein de carburant. Quid de cette motivation, lorsque le gazole sera aussi cher que l’essence, ce qui, soit dit en passant, est déjà le cas dans quelques stations ? Compte tenu de la différence de prix qui sépare une voiture Diesel d’une voiture essence dont la mécanique est moins chère à construire, il faut souvent rouler plus de 30.000 km pour en rentabiliser l’achat à force de pleins successifs. Mais si le gazole est au prix de l’essence, c’est alors un nombre beaucoup plus conséquent de km qu’il faudra parcourir, en ne comptant que sur l’ultime avantage des mécaniques Diesel, celui de consommer moins.
Mais pour combien de temps encore ? Les constructeurs planchent depuis quelque temps déjà sur les motorisations essence afin de les rendre pratiquement aussi sobres que les Diesel. Et il ne fait guère de doute qu’ils y parviendront bientôt. Que restera t-il alors aux voitures Diesel ? Même l’argument d’une revente plus facile deviendra alors caduc !
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D. Allignol le 21/12/2021
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