Dossier : Conseils de conduite

Nos conseils pour rouler à moto en hiver

 

L’hiver, pour rouler en moto ou en scooter le plus en sécurité possible (on n’ose dire en toute sécurité), un bon équipement ne suffit pas. A une machine en parfait état doit s’ajouter un pilotage fait de prudence, de progressivité et d’anticipation. 

 
 
 
La conduite par temps froid : prudence et anticipation

Avant même d’aborder les problèmes que pose la conduite d’une moto ou d’un scooter sur la neige, rappelons tout d’abord qu’en hiver… il fait froid ! Une évidence, certes, mais une évidence qui, même lorsque la route est sèche, doit vous inciter à modifier votre façon de piloter.
 
 
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© Jan Schuler - Fotolia.com
L’adhérence : de nombreux facteurs influent sur l’adhérence de vos pneus. L’état du bitume bien sûr (sec, « gras mouillé », détrempé…), mais aussi sa température. Sur une chaussée froide, vos pneus mettent beaucoup plus de temps à chauffer, et même s’ils finissent par chauffer, ils chauffent moins. Et comme leur gomme n’offre leur rendement optimal qu’à une température qu’il auront beaucoup de mal à atteindre, conduire sur un bitume très froid, même parfaitement sec (j’insiste !) revient pratiquement à conduire sous la pluie, surtout sur les 10 ou 20 premiers kilomètres.

Les distances de sécurité : diminution de l’adhérence rime impérativement avec augmentation de la distance de sécurité. Un sol moins adhérent augmente non seulement les distances de freinage mais il rend aussi particulièrement dangereux les freinages d’urgence. Un freinage « panique » qui ne permet pas de doser la force appliquée sur le levier du frein avant entraîne pratiquement à coup sûr le blocage de la roue avant… et la chute.
Il faut donc impérativement ne pas suivre de trop près les véhicules qui précèdent
Et ne vous croyez pas au dessus des lois (de la physique) si votre moto (ou votre scooter) est équipé d’un ABS, car si ce système (souvent salvateur) élimine les risques de blocage de roues, il le fait en réduisant la pression des pistons des étriers sur les disques de frein à chaque amorce de blocage de la roue. Et moins de pression sur les freins se traduit forcément par distance de freinage rallongée !
 
 
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Le freinage : pourquoi les motos sont-elles équipées d’un petit frein à disque (voire un tambour) sur la roue arrière et d’un ou deux gros disques à l’avant ? Tout simplement parce que, sur une moto, 80 % de l’efficacité du freinage passe par la roue avant.
Dès qu’il y a moins d’adhérence, il convient de modifier votre manière de freiner car le risque de blocage de la roue avant intervient beaucoup plus tôt. Il faut donc respecter la consigne du paragraphe précédent et adopter, plus que jamais, une conduite faite d’anticipation pour ne pas avoir à freiner... mais à ralentir.
Un bon freinage « sécurisé » doit toujours commencer par celui de la roue arrière. Cela va contribuer à « asseoir » la moto et à limiter le transfert de masse sur l’avant. De plus, si la chaussée est très glissante, mieux vaut un petit blocage de la roue arrière (en ligne droite, la moto restera « en ligne ») qu’un blocage de la roue avant qui entraîne presque systématiquement la chute.
Pour reculerez les risques de blocage de la roue avant en n’utilisant que deux doigts pour agir sur le levier. Ce conseil est aussi valable sur le sec car un levier de frein avant saisi « à plein doigts » ne permet pas un dosage précis.

Le pilotage : anticipez ! Regarder loin devant et détecter à l’avance virages serrés et coins piégeux (ponts, route en permanence ombragée, bas de descentes…) où de l’humidité résiduelle peut s’être transformée en glace vous permettra de ne pas avoir à freiner au panneau « trop tard » !

- Adoptez une conduite coulée. Proscrivez les gestes brusques sur les commandes (freins, embrayage), remettez à plus tard les accélérations « boulet de canon » et évitez autant que possible les changements de direction violents.

- Restez souple sur votre machine. Au bout d’une trentaine de kilomètres, le froid risque de vous engourdir, d’où la nécessité d’un équipement vestimentaire approprié. Il faut en effet toujours pouvoir rester mobile sur la moto, ne serait-ce que pour déporter le corps dans les virages afin de maintenir la moto la plus droite.
Des doigts figés par le froid vont rendre plus brutales vos actions sur le levier d’embrayage et sur celui du frein avant. De bons gants d’hiver sont donc indispensables.

- Freinez le plus tôt possible. Il faut freiner bien en amont des difficultés (virages, ronds-points…), lorsque la moto est droite. Un freinage « sur l’angle » sur une chaussée peu adhérente est très risqué, surtout si c’est un freinage d’urgence.

- Quand vitesse égale froid ! Comme l’explique très bien un site de motards canadiens, la correspondance entre vitesse et froid est établie par un indice de refroidissement éolien qui permet de calculer la température réelle ressentie lorsqu’on roule en fonction de la vitesse et de la température ambiante.
Ainsi s’il fait 10° à l’arrêt sans vent, la température ressentie sur la peau nue sera de - 2° à 50 km/h et de – 6° à 130 km/h. Un 0° à l’arrêt, se traduira par un – 21° à 130 km/h. Et à – 10°, c’est un « petit » - 37° qui vous attend à vitesse légale sur autoroute. Encore plus efficace que les radars !
 
 
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La conduite sur la neige : pieds à terre !

Il y a conduire sur la neige et conduire sous la neige ! Dans le deuxième cas, les flocons vont rapidement se coller sur la visière de votre casque. Enlevez-les avec un doigt de vos gants dès que cela devient nécessaire, autrement dit le plus souvent possible. A ce propos, il existe des gants d’hiver dont l’index est muni d’une sorte de raclette. Et si vous portez des lunettes, ne commettez pas l’erreur de relever votre visière. Au bout de quelques instants vous allez rouler à l’aveuglette !

10 km/h maxi : rouler sur de la neige fraîche est possible tant que la couche ne dépasse pas 2 à 3 centimètres. Au-delà cela devient beaucoup plus compliqué et mieux vaut alors être au guidon d’un trail équipé de pneus à gros crampons qu’à celui d’une sportive chaussée en quasi slicks !
Si la neige est peu épaisse, roulez au maximum dans les traces des véhicules qui vous ont précédé, à la condition expresse que la sous-couche dégagée par leurs pneus ne soit pas… de la glace !
Gardez constamment les deux pieds sortis afin de rattraper d’éventuelles petites dérobades. Mieux vaut alors posséder une moto légère et basse de selle qu’une grosse et lourde machine avec laquelle seule la pointe de vos bottes repose sur le sol à l’arrêt !

Un seul rapport, la deux : essayez dans la mesure du possible de démarrer sur le deuxième rapport. Démarrer en première envoie trop de couple à la roue arrière avec, à la clé, un gros risque de dérobade.
Une fois la moto lancée, restez sur le deuxième rapport en roulant pratiquement sur le régime du ralenti. N’accélérez pas et ne freinez pas. Le seul levier avec lequel il va falloir jouer, c’est celui de l’embrayage qu’il faudra faire patiner avant que ce soit la roue arrière qui le fasse.

Redoublez de prudence dans les virages : moins vous inclinerez votre moto en courbe, moins vous courrez de chance de vous retrouver par terre. Mais à 10 km/h, même dans une épingle, on fait rarement racler les repose-pied !

Méfiez-vous des automobilistes négligents : après une forte chute de neige, les automobilistes pensent à dégager le pare-brise (heureusement !) mais beaucoup plus rarement le toit. Attention donc au gros paquets de neige qui risquent de s’envoler au-delà d’une certaine vitesse ! Attention également aux gros blocs de neige gelée qui peuvent se dégager des passages de roues des voitures ou des camions. C’est beaucoup plus sournois et très dangereux lorsqu’ils déboulent sous votre roue avant.
 
 
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© Pavel Levdik - Fotolia.com
La conduite sur le verglas : mission impossible !

De tous les pièges hivernaux, le verglas est de loin le plus sournois. Quelle que soit votre adresse au guidon, vous ne pourrez lutter contre lui.

La pluie verglaçante : une forte ondée qui se déverse sur une chaussé très froide peut la transformer instantanément en une magnifique patinoire. Et dans ce cas, seuls des pneus cloutés (formellement interdits sur les motos) pourraient vous tirer d’affaire. Si vous vous laissez surprendre, le mieux qu’il vous reste à faire est d’abandonner votre machine et de terminer votre trajet à pied ou d’attendre le passage d’un hypothétique véhicule de salage. Et si vous avez cette chance, ne prenez pas la route immédiatement derrière lui. Il faut au minimum 20 minutes pour que le sel agisse !

La plaque de verglas « surprise » : si vous êtes en ligne droite, si vos pneus sont un peu chauds et si la plaque n’est pas trop large (deux à trois mètres au maximum), ça fait pas mal de « si » mais, avec un peu de chance, ça peut passer ! Ne touchez surtout pas aux freins, ne vous raidissez pas, gardez le guidon bien droit et votre moto bien verticale. La plaque passée, votre moto devrait retrouver de l’adhérence.
En revanche, si vous êtes dans une courbe et, pour corser le tout, à une vitesse relativement élevée, c’est la gamelle assurée. Vite, vite une petite prière pour que personne n’arrive en face !

Allez, bonne route quand même ! Et puis, si vous tenez absolument à rouler à moto par tous les temps, le meilleur moyen d’y arriver sans trop de problèmes consiste à lui ajouter une troisième roue. On appelle ça un side-car !
 

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