Une navette autonome circule sans conducteur au sud de Tours

Pour améliorer la desserte en campagne, la start-up française Milla a construit une navette autonome capable de rouler sans conducteur. Faisant partie des transports publics, les trajets se font au centre de la France, au sud de Tours et le minibus traverse Brenne et ses étangs.

Une navette autonome chargée des déplacements en zone rurale

Pour une fois, le réseau de transport et la mobilité en campagne deviennent des sujets innovants avec la navette autonome de Milla. En effet, ces coins isolés de l’Hexagone sont assez mal desservis par les sociétés de transport en commun, car le résultat n’est pas toujours efficient. Toutefois, la start-up Milla en a une toute autre vision et a décidé de rentabiliser la mobilité dans ces zones rurales en construisant une navette autonome. Il s’agit d’un véhicule électrique sans conducteur qui roule à une vitesse constante de 50 km/h et qui nécessite quand même la présence d’un opérateur derrière le volant. Ce dernier n’intervient qu’au seul cas où il y a un obstacle et que son intervention est nécessaire. Il vérifie aussi si tout marche bien et laisse la navette autonome rouler seule.

Une initiative de l’ADEME pour des lignes régulières à la campagne

Dans le cadre du programme Expérimentations navettes autonomes (ENA), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a subventionné la moitié des dépenses liées à la fabrication de cette navette autonome sous forme de lignes de bus. En effet, si le service mis en place jusqu’à la fin de l’année est gratuit pour les usagers, la construction de la navette autonome a coûté près de 800 000 euros. Ce véhicule électrique s’assure, à titre de transport, de la mobilité en campagne. Pour l’instant, elle dessert l’Indre, sans conducteur, sur un parcours de 17 kilomètres avec quatre arrêts en 36 minutes, de Mézières-en-Brenne à Martizay, en traversant Paulnay et Azay-le-Ferron.

Un fourgon avantageux pour la population locale de Tours

Le responsable numérique à la communauté de communes Coeur de Brenne, Jean-Bernard Constant, se réjouit de la présence de la navette autonome pour assurer la mobilité et le déplacement des riverains des 11 communes rurales de l’Indre. Il énonce clairement sur un communiqué de presse : « Il y a 150 expérimentations en France. En revanche très peu sur la ruralité. » Il ajoute également qu’en raison du développement du réseau de transports collectifs et le nombre grandissant de kilomètres sur voie ouverte, cet autobus électrique fait office de covoiturage, tramway ou encore de RER ou de TER en campagne, une première mondiale selon lui. Une manière d’expliquer que mettre en place une navette autonome en campagne contribue à une mobilité durable des habitants dans cette zone.

Un transport à la demande pour les habitants ruraux face à la lente érosion démographique

Le sud de Tours comprend environ 5 000 habitants et connait une lente érosion démographique. Les prix de maison à vendre au sud de Tours baissent considérablement. La navette autonome pourrait, à long terme, combattre ce phénomène et instaurer un sentiment d’appartenance à la population locale. Jean-Bernard Constant ajoute que la société Milla a eu raison d’expérimenter la mobilité réduite de la navette autonome en campagne, car cela permet d’affronter des problèmes techniques que l’on ne retrouve pas forcément en ville. On peut citer le fait de gérer la circulation de la navette autonome en présence d’herbes hautes qui gêneraient les capteurs laser. Il y a aussi le passage fortuit d’un sanglier sur les itinéraires ou le comportement que devrait adopter ce service de transport, sans conducteur, en cas de changement brusque de paysage.

Un mode de transport collectif vert

Depuis trois ans, la Brenne s’attend à accueillir une navette autonome capable de promouvoir les transports en commun de tous les habitants de la commune. Le mois de juin 2022, le projet se met en place avec un essai de la navette autonome sur une portion de routes de la région départementale de l’Indre. Ce mode de transport public écologique a notamment élargi les infrastructures de la campagne avec la construction de panneaux routiers. Cela permet aux capteurs et aux caméras de la navette autonome de mieux comprendre le trajet, d’analyser l’environnement ou encore de localiser plus facilement l’emplacement du véhicule. Fonctionnant avec de l’électricité, la navette autonome réduit les émissions de gaz à effet de serre et l’impact environnemental.

Quand on parle de navette autonome, le nom de Tesla nous vient en premier parmi les constructeurs automobiles de voitures sans chauffeur. Toutefois, plusieurs start-ups œuvrent dans des solutions de mobilité en créant des moyens de transport urbain ou rural à fort impact environnemental.

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Avec l’ETX Studio/AFP