Voiture autonome : le véhicule sans conducteur en mode Uber

La voiture autonome passe au crible à Las Vegas lors du Consumer Electronics Show ou CES. Les participants peuvent commander un Uber qui se dirige tout seul ou un véhicule sans conducteur. Les tests avancent et permettent d’évaluer la rentabilité et le risque d’accident avec ces véhicules autonomes.

Voiture autonome : un service Uber sans chauffeur à Las Vegas

De nombreux constructeurs automobiles ont déjà mis en route leur modèle de voiture autonome au profit du grand public. C’est par exemple le cas de Waymo, une succursale d'Alphabet qui est la maison mère de Google. Cette compagnie propose des trajets payants sans conducteur à Phoenix, sur des voies balisées, ce, depuis 2020. A San Francisco, Cruise, une entreprise de General Motors, est la première automobile sans chauffeur à obtenir l’autorisation de transporter des passagers à bord de ses robotaxis (voiture autonome), tout en percevant des frais. Cependant, vu la situation de la circulation dans la ville, l’auto prend départ uniquement la nuit. A Las Vegas entre autres, le groupe Motional, soutenu par Hyundai, met à disposition du public des trajets autonomes avec Uber. Il s’agit d’un SUV confortable capable de rouler sans chauffeur. Toutefois, par mesure de précaution, un employé embarque à l’avant pour assurer la sécurité au cas où des problèmes techniques surviendraient. Ce service de voiture autonome a été mis en service depuis décembre 2022.

Le véhicule sans conducteur, un projet jugé trop ambitieux dans le secteur auto

Depuis plusieurs années, les fabricants de voitures les plus fougueux promettent l’arrivée de voiture autonome et véhicule sans conducteur qui se conduit sans l’intervention d’un humain grâce aux nombreux capteurs et à l’intelligence artificielle. Beaucoup d’entre eux ont même investi des milliards dans le projet de véhicule sans conducteur. Pourtant, du côté des techniciens, les choses ne semblent pas avancer au rythme souhaité. Alors que des études et des tests divers sont réalisés sur la conduite automatisée, les grandes compagnies ne vont pas toujours plus loin. Elles atterrissent sur des fonctionnalités comme l’aide au parking, la régulation de la vitesse ou encore le changement de voie sur autoroute. D’autres sociétés comme Volkswagen et Ford ont même abandonné le projet de voiture autonome Argo AI, pour se consacrer à des projets beaucoup moins audacieux.

Elon Musk annonce souvent que ses véhicules électriques Tesla seront entre autres entièrement autonomes bientôt. Ses outils d'aide à la conduite pour voiture autonome, dont celui dénommé "capacité de conduite entièrement autonome", sont façonnés "pour être utilisés par un chauffeur vigilant dont les mains sont sur le volant". Bryant Walker Smith avance : « La grande question est plutôt de savoir comment ces projets d’automatisation de la conduite peuvent s'étendre pour plaire à chaque passager. En combien de temps une société peut reproduire cette prouesse dans une ville comme Los Angeles ? Ou Minneapolis où il neige souvent ? ».

Une rentabilité incertaine pour de nombreux constructeurs automobiles

Jordan Greene au grand salon des technologies de Las Vegas, co-fondateur de la société AEye, souligne que développer une voiture autonome, pour un constructeur ou un transporteur, constitue "un coût énorme sans forcément une rentabilité à court terme". Les tests tout comme la fabrication représentent à eux une somme assez conséquente. Le concepteur du capteur Lidar permettant aux voitures de percevoir leur environnement ajoute que l’essor du véhicule sans conducteur ne dépend plus aussi bien des progrès technologiques que du profit des entreprises. L'industrie automobile a tout un intérêt à développer une solution payante d’aide à la conduite que les conducteurs pourront mettre à jour à distance pour faire évoluer le concept de voiture autonome.

Voitures autonomes : un risque d’accident existant, mais pas disproportionné

Mercredi au CES, Holon, label de l'équipementier autrichien Benteler, a révélé une navette électrique et sans chauffeur conçue pour le transport public. Elle ne comporte ni volant ni pédale et est capable de rouler jusqu’à 60 km/h. La production est prévue, dans un premier temps, pour 2025 aux USA.

Marco Kollmeier, directeur de Holon, précise que les modèles de voiture autonome défectueux sont totalement exagérés, tout comme l’intérêt médiatique porté à chaque accident qui implique une Tesla. On ne peut pas écarter un éventuel risque d’accident et la sécurité routière (piétons et passagers) mais ce n’est pas si conséquent comme ce que l’on tente de véhiculer. Il ajoute que les voitures sans chauffeur ne sont pas conçues uniquement pour permettre au conducteur de dormir, mais également de restructurer le transport grâce à des circuits sur demande ou des trajets fixes, limitant ainsi le risque d’accident mortel. C’est surtout le cas de la navette Holon ou de Flexi SNCF qui lance une voiture autonome pour relier les villages aux petites villes dotées d’une gare afin de prendre le train pour aller dans les plus grandes villes.

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Avec ETX / DailyUp