Les ciments ou liants hydrauliques préfabriqués émettent du carbone © TFoxFoto / Shutterstock
Meta et IBM collaborent avec des chercheurs pour fabriquer du béton écologique, soit bas-carbone. L’idée est d’utiliser l’intelligence artificielle pour concevoir un matériau de construction propre.
Liant hydraulique utilisé dans la fabrication du béton (mélangé avec de l’eau, du sable et des graviers), le ciment a une empreinte carbone très élevée. En effet, dans la fabrication du ciment, chaque tonne produite représente au moins une tonne de gaz à effet de serre (CO2) libérée dans l’atmosphère. Puisqu’il s’agit d’un élément clé du BTP (constructions immobilières, bâtiments industriels, privés, etc.), il est impératif de trouver des solutions pour réduire l’impact environnemental du béton.
Les nouveaux bétons bas-carbone sont indispensables pour que les différents acteurs de la filière du BTP, l’une des industries les plus polluantes, puissent atteindre la construction durable. En France, un appel à innovations avait été lancé pour accélérer le développement des bétons durables. De leur côté, Meta (maison-mère de Facebook) et IBM se sont associés à des chercheurs des universités de Chicago et de l’Illinois pour étudier dans quelle mesure l’intelligence artificielle (IA) pourrait être utilisée dans le processus de fabrication du béton. Cette recherche s’est reposée sur une base de données publique concernant les tonnes d’émissions de CO2 des différents constituants du ciment.
Les algorithmes de cette intelligence artificielle sont parvenus à établir des formules de conception de béton plus écologiques, avec un bilan carbone moindre par rapport aux matériaux de construction utilisés aujourd’hui. La matière conçue offre cependant la même durabilité et la même résistance à la compression. La maison-mère de Facebook a utilisé ces informations pour construire son centre de données à DeKalb. Dans le futur, le béton produit en suivant ces procédés pourrait aider à limiter les répercussions environnementales et ainsi freiner le réchauffement climatique. En outre, Meta planche également sur d’autres substituts, tels que le verre broyé ou le recyclage de granulats comme matière première. Notez également que le chanvre (ou béton de chanvre) est quant à lui perçu comme un matériau d’avenir pour le BTP, grâce à la technique de coffrage pour former des blocs isolants.
Si le béton issu de ces techniques de conception est moins pollueur, il faut savoir qu’il présente néanmoins quelques limitations. En effet, le temps de durcissement est plus long à cause du séchage qui prend plus de temps. Cela pourrait impacter la vitesse de construction à cause de l’attente pour les fondations, les murs ou encore les planchers.
Avec l’ETX Studio/AFP
Guillaume chauvard le 13/05/2022
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