Selon une étude de la Drees, de nombreux seniors doivent puiser dans leurs ressources personnelles pour payer les frais d’hébergement de leur maison de retraite. Certains doivent même faire appel à leurs proches pour financer leur habitation en Ehpad.
Réalisée en 2016, cette enquête de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) indique que 11 % des seniors se sont déjà tournés vers leurs proches pour payer leur place en maison de retraite. 16 % estiment quant à eux qu’ils devront faire appel aux membres de leur famille dans le futur. D’autre part, 45 % des pensionnaires craignent de devoir puiser dans leur épargne ou vendre une partie de leur patrimoine pour s’acquitter de ces dépenses.
D’après les auteurs de cette étude, ces problématiques s’expliquent notamment par la cherté des logements en Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), leur mensualité moyenne étant de 1850 euros. Cela signifie que les seniors vivant en maison de retraite doivent payer une somme supérieure à ce coût dans 50 % des cas. Du côté des établissements privés à but lucratif, le tarif moyen peut même atteindre les 2 420 euros par mois.
Ces frais d’hébergement mensuels pratiqués en maison de retraite ont été obtenus après la soustraction des allocations et des possibles contributions des « obligés alimentaires » (enfants ou petits-enfants). Il est donc largement plus élevé que la pension obtenue par les seniors en France, qui est de 1 500 euros nets par mois. Si le séjour en maison de retraite perdure, ce coût peut s’avérer plus onéreux.
Selon les statistiques, la France comptera près de 5 millions de seniors de plus de 85 ans d’ici 2050 (contre 1,5 millions actuellement). Avec cette explosion démographique, les dépenses liées à la dépendance pourraient prendre de l’ampleur.
Léa Genty