Les bouilloires énergétiques en été : exemple avec un ancien appartement parisien non rénové

 
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Face à l'absence de volets, cette habitude a dû ruser pour ne plus subir les fortes chaleurs - Photo de CHLOE ROUVEYROLLES-BAZIRE / AFPTV / AFP©

 

La forte chaleur estivale transforme certains appartements parisiens, comme celui de Dahlia Stern, en de véritables bouilloires énergétiques. Des logements mal isolés, symboles typiques des passoires thermiques, qui sont souvent l’origine d’un inconfort.

 

Quand les appartements deviennent des bouilloires énergétiques face aux épisodes de canicule

Il n’est même pas 9 heures du matin, et la chaleur envahit déjà le charmant appartement. Malgré les 16 degrés extérieurs, le thermomètre intérieur affiche déjà 25 degrés. Ce logement, occupé par une psychologue de 35 ans, Dahlia Stern, et son compagnon Théo, présente toutes les caractéristiques des redoutables « bouilloires énergétiques » : situé sous les toits, orienté plein sud, de petite taille, dépourvu de volets et en plein cœur de la ville. Les souvenirs de la canicule de l’été 2019 lui reviennent en mémoire, lorsque le mercure avait atteint 42 degrés dans la capitale, et même 46 degrés chez elle. Dans tous les cas, les bouilloires énergétiques, terme attribué par la Fondation Abbé Pierre dans une étude publiée en juin 2023, concernent généralement les bâtiments anciens, dont l’isolation a lâché ou qui était inexistante. Il faut d’ailleurs noter qu’il est toujours possible de trouver des appartements neufs Paris et dans d’autres villes, respectant les règlementations thermiques (RT2012 et ET2020)

Dans les logements mal isolés, les habitants font preuve d’inventivité pour retrouver la fraîcheur

Dahlia Stern se rappelle avec amusement avoir demandé une journée de télétravail, précisément pour éviter les transports pendant les périodes de chaleur intense… Elle a ajouté que tout était brûlant, du canapé aux murs… Depuis deux ans, en plus des mesures classiques pour contrer la chaleur, notamment dans les logements mal isolés — aérer la nuit, fermer le jour — elle a trouvé une solution ingénieuse face à l’absence de volets : appliquer des couvertures de survie sur les vitres. Cette astuce lui permet de maintenir la température à 4 à 5 degrés en dessous de l’extérieur. Ces gestes sont devenus nécessaires dans ces habitations qui se transforment en véritables bouilloires énergétiques lorsque la température monte. Il est important de noter que la réhabilitation thermique (travaux d’isolation) reste une solution durable pour mieux vivre chez soi. Vous allez prochainement acquérir un bien immobilier ? Pensez aux programmes immobiliers neufs qui ne nécessiteront pas d’investir dans des travaux de rénovation énergétique ou d’isolation thermique.

Chaleur permanente : les occupants pris au piège dans leur propre logement

Cependant, il suffit d’un simple oubli pour que la chaleur devienne à nouveau insupportable dans les bouilloires énergétiques. Une fois que la température s’élève dans l’appartement, les solutions se font rares. Lorsque plusieurs jours de canicule se succèdent sans vent ni circulation d’air à l’extérieur, on a l’impression d’être pris au piège, d’étouffer. Dormir devient une épreuve, nécessitant des heures pour s’endormir, mais dans ces conditions, le sommeil reste agité et la fatigue s’accumule. Le simple fait de bouger engendre une transpiration abondante, et tout ce que l’on touche est brûlant. C’est un stress quotidien que de savoir qu’après une journée de travail, on rentre dans un lieu potentiellement plus chaud que l’extérieur, des pensées qui vous assaillent tout au long de la journée. On se demande quelle sera la température « au menu » ce soir. La chaleur, dans ces bouilloires énergétiques, est une préoccupation constante.

Impacts des passoires thermiques : la santé des résidents en péril

C’est avec une pointe d’humour que la psychologie déclare qu’il faut prendre cela avec légèreté, car symboliquement, fixer des couvertures de survie sur ses fenêtres n’est pas anodin. En effet, les bouilloires énergétiques, tout comme les passoires thermiques, représentent un véritable enjeu de santé publique. Les températures élevées à l’intérieur des anciennes maisons et anciens appartements ont un impact sur le sommeil des occupants. Cela favorise le développement ou l’aggravation de pathologies telles que les problèmes cardiaques et rénaux, les troubles de la circulation sanguine, la perte d’autonomie chez les personnes âgées ainsi que la déshydratation. Cette réalité soulignée par l’ONG met en lumière l’urgence d’agir pour remédier à ces bouilloires énergétiques.

Précarité énergétique estivale : ces solutions pour des appartements plus frais

Face à ce phénomène de bouilloires énergétiques, la population exhorte les autorités publiques à prendre une série de mesures visant à atténuer la précarité énergétique estivale des appartements en ville. De plus, les conséquences seront exacerbées par le réchauffement climatique qui intensifie et multiplie les périodes de canicule. Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, explique qu’il est essentiel d’agir rapidement en mettant en place des gestes simples, mais efficaces, qui ne nécessitent pas un investissement considérable dans les logements mal isolés qui deviennent facilement des bouilloires énergétiques en été. Il suggère ainsi l’installation généralisée de volets, de stores-bannes et même de la peinture blanche sur les toits. Une telle approche permettrait de limiter la prolifération des climatiseurs, dont l’utilisation croissante aggrave le problème à l’échelle urbaine.

Le confort estival, le nouveau critère des maisons neuves


À plus long terme, la Fondation Abbé Pierre préconise d’inclure le confort estival comme critère de performance énergétique des bâtiments récents et des maisons neuves, ce qui n’est pas encore le cas pour les constructions antérieures à 2021. Une opportunité, souligne Manuel Domergue, car nous ne partons pas de zéro : les politiques de rénovation du logement, axées jusqu’à présent sur l’isolation thermique pour faire face au froid, offrent souvent des solutions également adaptées à la chaleur. Cela, afin d’éviter que les habitations deviennent des bouilloires énergétiques en été. 

Plan rénovation : des solutions adaptables en toute saison, des aides pour les ménages modestes

En gros, les passoires thermiques et les bouilloires énergétiques sont deux faces d’une même réalité : des logements mal isolés. Par conséquent, les solutions sont similaires : réaliser des travaux de rénovation performante qui fonctionnent à la fois en hiver et en été (ventilation, chauffage, isolation, suppression des ponts thermiques…). La Fondation Abbé Pierre réclame par ailleurs un soutien accru aux foyers modestes pour la transition énergétique de leurs habitations. Ces individus résident plus fréquemment dans des appartements vulnérables à la chaleur, se muant très facilement en de vraies bouilloires énergétiques, sans avoir les moyens d’y remédier financièrement. Cette situation met en évidence le besoin d’une action concertée pour lutter contre les bouilloires énergétiques. La mise à disposition d’une aide pour la rénovation énergétique aux personnes les plus affectées par ces problèmes de logement est entre autres une des alternatives envisageables.

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Avec ETX / DailyUp

 

 

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Guillaume chauvard le 19/08/2023

 

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