En Californie, les caravanes et camping-car font office de maison face à la crise du logement. Entre explosion des loyers des locataires et des taux d’emprunt pour les propriétaires, les habitants sont contraints de trouver des alternatives pour avoir un toit pour ne pas devenir sans-abris.
Au-delà des rêves hippies, les caravanes révèlent une différente réalité immobilière
En Californie, les « trailers » et les caravanes, auparavant emblèmes d’une vie hippie insouciante, aujourd’hui prisés des nomades numériques, reflètent aussi une réalité bien moins séduisante : celle d’une crise du logement préoccupante. Malgré sa réputation d’État prospère avec des revenus élevés par habitant, la Californie présente un sombre constat : elle détient le triste record du plus grand nombre de sans-abris aux États-Unis. Avec près d’un tiers de la population sans domicile fixe du pays, soit environ 11 % de la population américaine, ce riche État se retrouve confronté à une situation sociale alarmante. Les caravanes, deviennent la solution pour retrouver un toit et un semblant de maison. Elles évitent à beaucoup de dormir dans la rue. Elles sont devenues des symboles contrastés, reflétant à la fois le désir de liberté et le besoin de logements accessibles.
Comment la crise du logement a transformé la ville en camping géant
La crise du logement pousse désormais de nombreuses personnes, dont des personnes actives à se loger dans des caravanes, camping-cars, vans aménagés et mobil-homes, dans des campings de fortune autour de Los Angeles ou directement dans la rue, sur des places de stationnement. Certaines de ces zones rassemblent pas moins de 75 000 sans-abris. Même constant dans les agglomérations environnantes ainsi que dans les grandes villes voisines, selon les autorités, comme dans l’effervescent et touristique quartier de Venice Beach où s’entassent dans des étroites rues des tas de caravanes dont les occupants subissent de plein fouet la crise de l’habitat. Certains pourtant tentent de s’y établir durablement. Une occupante explique à un journaliste que vivre dans un camping-car au milieu des autres caravanes était sa seule solution, car le loyer de son studio est passé de 450 à 3 000 dollars ! Qui aurait cru que la caravane deviendrait une solution de relogement et d’hébergement d’urgence ?
Pénurie des logements à loyer modéré : des prix au m² et des loyers californiens qui s’envolent
Au cœur de la Californie, l’étau de la crise du logement se resserre, et les caravanes deviennent une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes défavorisées. Dans cet État où le prix au mètre carré serait le plus cher du marché immobilier des USA, les loyers atteignent des sommets alarmants, avec une moyenne de 2 950 dollars (2 650 euros) par mois à Los Angeles en juin 2023. Cela oblige de nombreux citoyens, notamment les ménages modestes et à faible revenu, à rendre leur logement actuel pour vivre dans les caravanes ou camions aménagés. Une étude de l’Alliance nationale contre le sans-abrisme, publiée en 2021, avait révélé qu’environ sept-millions d’Américains consacraient déjà à l’époque plus de la moitié de leurs revenus au loyer pour avoir sur la tête un toit décent. Cela représente une augmentation de 25 % par rapport à 2007 ! La ville, autrefois vue comme une terre de possibilités, est confrontée à un défi majeur en matière d’habitation.
La maison mobile : une alternative logement mal perçue par les autorités pour les familles
Cependant, le mobil-home et les caravanes ne sont pas vus d’un bon œil par les services de protection de l’enfance. Pour les couples avec enfant qui vivent dans des caravanes, ces familles se voient souvent retirer leurs enfants. Pour ces structures, un camping-car ou un van n’est pas un habitat indigne pour un enfant ou un bébé. Une fois sorties du marché immobilier locatif classique, ces familles doivent faire face à la double peine : en plus de vivre dans un espace exigu en étant séparé de leur enfant, elles ne sont plus éligibles aux aides gouvernementales californiennes pour accéder à un habitat subventionné. Une situation difficile à vivre qui les place dans une « zone grise » où elles se retrouvent reléguées au bas de la liste des demandeurs immobiliers. La crise immobilière en Californie impacte doublement les familles.
Habitat et mal-logement : acheter un van plutôt que de louer un appartement dans un ghetto
Certains occupants de ces caravanes expliquent qu’ils ont fait ce choix pour aussi éviter d’habiter dans des appartements où certes, les loyers sont bas, mais, mais les quartiers dangereux, voire très dangereux. Pour beaucoup de ces occupants, habiter dans un appartement dans un quartier de classe moyenne leur demanderait de cumuler trois emplois simultanément pour subvenir aux besoins courants et payer leur loyer. Alors que les prix ont augmenté de 6,5 % en 2022 aux États-Unis, le nombre de personnes sans domicile fixe qui vit dans des caravanes a explosé à Los Angeles comme dans d’autres métropoles du pays. Cette réalité témoigne de la pression croissante sur le logement, poussant de plus en plus de gens vers les caravanes et des solutions de lutte contre le mal-logement.
Même constat à Los Angeles et au Brésil où le micro-logement est en plein boom
Le contraste est encore plus frappant à Los Angeles, où les somptueux palaces de Hollywood font face aux personnes mal logées et aux sans-abris qui jonchent le célèbre « Walk of Fame », où les empreintes des stars ornent le trottoir. Dans ces quartiers de la Californie, les caravanes s’installent par dizaine et par centaines... Au Brésil, à Sao Paulo et dans d’autres villes du pays, le micro-logement devient une tendance forte face à la flambée des prix de l’immobilier et de l’immobilier locatif. Ces espaces compacts permettent de vivre en sécurité dans des villes en plein développement en payant un loyer acceptable.
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Avec ETX / DailyUp
Léa Genty le 28/09/2023
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