Dossier : Infractions, contrôles et contraventions

Ces radars qui veulent notre bien !

 

 Si nos chers radars se contentent aujourd'hui de contrôler la vitesse, d'autres vont très bientôt se charger de surveiller feux rouges, distances de sécurité, passages à niveau… et bien d'autres choses encore, Attention, Big Brother is watching you !

 
 
 
 C’est incontestable, la vitesse est un facteur aggravant en cas d’accident. Et de là à affirmer que les radars sont les uniques responsables de la baisse du nombre de tués sur les routes françaises (-43 % entre 2001 et 2007), il n’y a qu’un pas… que nous ne franchirons pas ! Ce serait en effet nier que nos voitures sont de plus en plus sûres, bardées qu’elles sont d’airbags et d’aides électronique à la conduite (ABS, assistance au freinage d’urgence, contrôle électronique de stabilité…), ce serait nier également qu’en raison du coût des carburants, les automobilistes français limitent leurs déplacements.
Cela étant dit, force est d’admettre que les fameuses boîtes grises ont largement contribué à changer le comportement des automobilistes, au moins en ce qui concerne la vitesse. Il suffit d’ailleurs de faire un Paris Marseille par l’autoroute, régulateur de vitesse bloqué sur un « petit » 130, pour se rendre compte que l’on dépasse pratiquement tout le monde ! Cela n’aura pas pour autant empêché 4.620 personnes de trouver la mort sur la route en 2007 ! Du coup, pour réussir à passer, comme le souhaite le gouvernement, sous la barre des 3.000 morts en 2012, de nouveaux radars vont très prochainement entrer en service, des radars qui, eux, ne s’occuperont pas de la vitesse. Revue des effectifs !

Les radars de franchissements des feux rouges

Aux 165 radars fixes et aux 100 radars mobiles qui seront mis en service en 2009, viendront s’ajouter 275 radars de contrôle du respect des feux rouges. Cinquante d’entre eux auraient normalement dû être installés en 2008 mais il restait à régler quelques « petits » problèmes, notamment en ce qui concerne l’obligation de franchir le feu pour laisser le passage à un véhicule prioritaire ou le fait de se retrouver coincé au milieu d’une intersection pour cause d’embouteillage. Douze villes françaises, parmi lesquelles Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse Strasbourg, Metz ou encore Nancy, devraient accueillir les premiers radars feu rouge qui seront installés au niveau des carrefours les plus accidentogènes.
Pour rappel, le non-respect de l'arrêt au feu rouge est passible d'une contravention de 4e classe (135 euros d'amende, quatre points de retrait sur le permis de conduire et jusqu'à trois ans de suspension de permis).

Les radars interdistances

De nombreuses collisions en chaîne, souvent lourdes de conséquences pourraient être évitées si les véhicules ne se suivaient pas d’aussi près, surtout lorsque la route est rendue glissante par la pluie. D’où l’idée de ce troisième type de radar destiné à contrôler le non-respect des distances de sécurité. Reste que cette infraction est très difficile à constater car si la mesure de la distance est facilement réalisable sur une chaussé monovoie, elle devient beaucoup plus complexe sur les chaussées multivoie, type périphériques ou autoroutes. Vous aurez en effet remarqué qu’en cas de trafic dense, il suffit de laisser un peu d’espace entre votre véhicule et celui qui vous précède pour qu’un troisième vienne s’insérer dans l’espace ainsi dégagé. Et puis, faudra-t-il sauter sur les freins chaque fois qu’un véhicule se rabattra devant vous après vous avoir dépassé ?
Ces interrogations n’empêcheront pas le budget 2008 des radars automatiques de consacrer 11.3 millions d'euros à l'installation de 20 dispositifs de contrôle du respect des distances de sécurité et de 48 dispositifs d’information dans sept tunnels, principalement dans les Alpes.

Les radars de passages à niveaux

A l’heure où les accidents aux passages à niveaux se multiplient, des radars chargés de leur surveillance sont en cours d’homologation pour 2009 et trois cabines sont d’ores et déjà à l’œuvre à titre expérimental dans le Pas-de-Calais, la Vienne et en Picardie. Leur principe de fonctionnement est simple : trois secondes avant que les barrières ne s’abaissent, et alors que les feux annonçant l’arrivée d’un train clignotent, le radar filme les voitures qui ne s’arrêtent pas, une infraction de 4e classe sanctionnée par une amende de 135 euros et le retrait de quatre points.

Les radars « spécial camions »
Ouf, enfin des radars que ne s’occupent pas (encore) des autos et des motos ! Ces dispositifs automatiques ont en effet pour mission de traquer les camions (de plus de 3,5 t) et les autocars en excès de vitesse ou en surcharge. Un radar de ce type est déjà en service aux environs de Montpellier.

Le système LAPI

Le système LAPI, (Lecteur Automatisé des Plaques d'Immatriculation) est un gros boîtier qui se positionne sur le toit des véhicules de police, non pour flasher les automobiles, mais pour scanner leurs plaques d’immatriculation. Son objectif : traquer les voitures indélicatement « empruntées » en établissant un lien automatique avec le fichier des véhicules volés. Petite concession faite à la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) qui redoute qu’un tel système soit en mesure de contrôler toutes les allées et venues de citoyens qui n’ont rien à se reprocher (sauf de ne pas être où il seraient censés être ?!), les numéros de plaque conservés dans la mémoire du dispositif embarqué (jusqu’à 3.000 par jour) devront s'effacer automatiquement au bout de huit jours.

Reste à inventer les radars capables de contrôler l’utilisation des clignotants. Car, comme j’ai encore pu le constater ce matin même, à Paris, un automobiliste peut fort bien tourner sans prévenir à une intersection… sans être inquiété par les occupants du véhicule de police qui le suit ! Et Dieu sait si nombre d’accidents impliquant en particulier des deux-roues pourraient être évités si quatre automobilistes sur cinq se souvenaient que l’utilisation des clignotants est tout sauf facultative.


-------------------------------------------------


PRATIQUE


Radars… mode d’emploi !


Les contrôles radars, automatiques ou embarqués, ont beau faire désormais partie intégrante du quotidien des automobilistes, ils soulèvent toujours un certain nombre de questions…

Pourquoi les nouveaux radars flashent-ils pratiquement tous « par l’arrière » ?
Un radar peut opérer en approche (contrôle de face) ou en éloignement (contrôle par l’arrière). Déjà retenu pour la plupart des cabines de dernière génération, le fonctionnement en éloignement continuera à être privilégié pour les cabines qui seront mises en service en 2009. Le contrôle par l’arrière permet en effet de sanctionner (aussi) les motos et les scooters qui sont dépourvus de plaque d’immatriculation à l’avant. Attention, de nombreuses cabines flashant auparavant par l’avant ont été retournées pour flasher par l’arrière.

Les panneau signalant la présence des radars fixes sont ils obligatoires ?
Les textes juridiques originaux autorisant l’installation de radars automatiques ne mentionnent pas l’obligation d’une signalisation spécifique. Mais dans les faits, et dans le but de prévenir les automobilistes afin d’éviter qu’ils ne freinent brutalement en découvrant une cabine au dernier moment, une circulaire du 3 février 2004 recommande la présence des panneaux et mentionne même la distance à laquelle ils doivent être installés par rapport à la cabine : 600 m sur un axe limité à 130 km/h, 400 m sur les routes limitées à 90 km/h et 300 m pour celles limitées à 70 km/h.

Les radars automatiques tiennent-ils compte des conditions météorologiques ?
Petit rappel ! En cas de pluie ou d'autres précipitations, les vitesses maximales sont abaissées à :
  • 110 km/h sur les sections d'autoroutes où la limite normale est de 130 km/h ;
  • 100 km/h sur les sections d'autoroutes où cette limite est plus basse ainsi que sur les routes à deux chaussées séparées par un terre-plein central ;
  • 80 km/h sur les autres routes.
  •  En cas de visibilité inférieure à 50 mètres, les vitesses maximales sont abaissées à 50 km/h sur l'ensemble des réseaux routier et autoroutier.
Dans les faits, et même si le radars de nouvelle génération bénéficient d’un seuil de déclanchement modifiable à distance, les cabines fixes ignorent les conditions météorologiques car il serait pratiquement impossible de modifier, en temps réel, la configuration de tous les radars opérant en France. Il faudrait donc que chaque cabine soit équipée de capteurs de pluie. Et à partir de combien de gouttes sur le pare-brise, un radar pourra-t-il estimer qu’il pleut réellement !
En revanche, à l’occasion de travaux de longue durée sur autoroute, un radar fixe peut très bien voir son seuil de déclanchement ponctuellement abaissé. Et attention, les zones de travaux sont des terrains d’accueil particulièrement prisés par les contrôles mobiles.
 

Article suivant : Les risques du détecteur de radar

Trouvez votre voiture

ou Vendre sa voiture d'occasion

D. Allignol

218 902 annonces auto

Renault Scénic III

Voir l'annonce

Peugeot 308

Voir l'annonce

Peugeot 3008

Voir l'annonce

Citroën C3

Voir l'annonce

Volkswagen Polo

Voir l'annonce
 

Envoyer cet article à un ami

Infractions, contrôles et contraventions