Priorités : ne perdez pas vos points aux intersections

Une règle simple
Quand on pense priorité, c'est la priorité à droite qui vient immédiatement à l'esprit. La règle, connue de tous les usagers de la route, est archi simple : quand deux conducteurs se présentent à une intersection par des voies différentes, celui qui arrive par la gauche doit laisser passer l'autre.

Une règle généralement signalée par un panneau... mais pas toujours !

Cette règle, qui prévaut lorsque les deux routes sont soumises à la circulation publique, est généralement signalée par un panneau triangulaire sur lequel figure une croix.

Mais la présence de ce panneau n'est pas systématique et, en l'absence de toute signalisation, la priorité à droite doit donc être respectée. Ne pas s'y plier vous expose à une amende de 4e classe (135 €) assortie d'un retrait de 4 points et d'une suspension de permis pouvant aller jusqu'à trois ans.

Cas pratiques

• L'importance d'une voie influe-t-elle sur la priorité à droite ?

Ne vous basez jamais sur l'importance d'une voie pour savoir si elle vous donne droit à la priorité à droite.

En l'absence du panneau vous signalant que vous êtes sur une route prioritaire - ce qui implique la présence d'un stop ou d'une balise de priorité sur les autres voies coupant votre route... c'est la règle de la priorité à droite qui s'applique, même s'il s'agit d'une ruelle débouchant sur une avenue à deux ou trois voies.

Attention, une route nationale, prioritaire sur des dizaines de kilomètres en rase campagne peut perdre son caractère prioritaire lors de la traversée d'une agglomération.

• Une contre-allée est-elle prioritaire ?

Une contre-allée n'est pas distincte de la voie principale qu'elle longe. En sortir ne vous donne donc pas droit à la priorité à droite. Idem pour les pistes cyclables (sauf signalisation spéciale) qui, elles aussi, sont considérées comme des voies dépendant de la chaussée principale.

• L'autoroute est-elle toujours prioritaire ?

Les autoroutes, comme les routes à grande circulation (en dehors des agglomérations) sont toujours prioritaires. Sur autoroute, les bretelles d'accès des rocades, comme celles des aires de service, ne sont donc jamais prioritaires.

Attention, le panneau « cédez le passage » ne signifie pas qu'il faille marquer en temps d'arrêt avant d'entrer sur l'autoroute. Au contraire, il faut y rentrer à une vitesse suffisante pour ne pas gêner le trafic, après vous être assuré, bien sûr, que vous n'allez pas déboucher « sous le nez » d'un autre usager.

• Priorité aux « entrants » sur les rocades et le périphérique parisien

De nombreuses rocades urbaines ne sont pas considérées comme étant des autoroutes. Sauf signalisation contraire, les véhicules qui y pénètrent sont donc prioritaires. Idem sur le périphérique parisien. Méfiance tout de même, car il est emprunté par de nombreux véhicules étrangers (surtout des poids lourds !) dont les conducteurs ignorent qu'ils doivent céder le passage aux véhicules qui y pénètrent.

On ne plaisante pas avec le « stop »  !

Le signal « stop » annule toute priorité à droite. Il impose non seulement de s'arrêter à l'intersection mais aussi de marquer, ostensiblement, un temps d'arrêt à la limite de la chaussée abordée, matérialisée par une bande blanche.

Attention au capot qui dépasse !
Au stop, lors du temps d'arrêt à respecter impérativement, le capot de votre voiture ne doit pas dépasser la ligne blanche. Les forces de l'ordre peuvent considérer que vous êtes sur le point de « griller » le stop et vous infliger une amende de 4e classe (135 €), assortie d'un retrait de 4 points et d'une suspension de permis de trois ans maximum.

Ne forcez jamais le passage
Au stop, vous devez obligatoirement laisser passer tous les véhicules circulant sur la route prioritaire. Et en cas de fort trafic, cela peut prendre beaucoup de temps. Pas question d'essayer de vous infiltrer dans le petit espace laissé vacant par deux véhicules qui se suivent. Au stop, la patience s'impose !

La priorité ne vous donne pas tous les droits
Le fait d'avoir la priorité ne vous dispense pas de faire preuve de prudence. D'ailleurs, en cas d'accrochage, le conducteur d'un véhicule bénéficiant de la priorité peut être considéré comme partiellement ou même totalement responsable s'il a « forcé la priorité ».

Comment bien aborder une intersection ou un giratoire
Une intersection doit toujours être abordée avec prudence, à plus forte raison lorsqu'on est au guidon d'un deux-roues. En scooter ou en moto, que l'on soit prioritaire ou pas, les conséquences d'une chute sont les mêmes !
Même « prioritaire », n'abordez jamais une intersection à une vitesse excessive. En cas d'accrochage, les juges seront plus indulgents avec le « non-prioritaire » qu'avec vous. Vous risquez même d'être considéré comme totalement responsable et perdre ainsi toute possibilité d'indemnisation de la part de votre assureur.

Peut-on perdre la priorité ?
S'il est indispensable de ralentir à l'approche d'une intersection, s'arrêter totalement vous fait perdre votre priorité et vous devez alors laisser passer les véhicules non-prioritaires déjà engagés.

Qui est responsable en cas de choc au milieu d'une intersection ?
En général, les compagnies d'assurances imputent la totalité des torts au non-prioritaire. Si c'est votre cas, vous pouvez contester cette décision et faire état de la jurisprudence qui peut alors mettre des torts à la charge du véhicule prioritaire en fonction du niveau d'engagement du véhicule non-prioritaire dans l'intersection.

Ainsi, vous serez déclaré totalement responsable si le véhicule prioritaire vous heurte à hauteur de votre roue avant ou de votre porte avant droite. Les responsabilités seront partagées si le véhicule prioritaire vous touche au niveau de la porte arrière et le véhicule prioritaire sera considéré comme étant entièrement responsable s'il heurte votre voiture dans le dernier quart de sa longueur.