Date de commercialisation : mai 2002 / Date de l'essai : juillet 2002
SAAB 9-3 : SOMMAIRE
>> Design
CONCEPTION
Les "Saabistes" purs et durs crieront-ils à la trahison en découvrant la nouvelle 9-3 ? La nouvelle familiale de Saab laisse en effet de côté deux des particularités qui suffisaient à en faire une voiture "à part" : il n'est plus nécessaire d'engager la marche arrière pour retirer la clé de contact et l'immense hayon qui ouvrait sur un compartiment à bagages gigantesque cède la place à un classique coffre.
A en juger par les pouces levés que nous adressèrent les nombreux conducteurs d'anciennes Saab 900 et Saab 9-3 croisés lors de notre essai sur les routes suédoises, il semble toutefois que la nouvelle version a de fortes chances de continuer à séduire les fidèles de la marque... et les autres.
Les autres, ce sont les actuels propriétaires de Laguna, de 406 ou de Passat et même les très exigeants conducteurs de berlines haut de gamme à tendance sportive, Mercedes, BMW, Audi et Volvo pour ne pas les nommer.
DESIGN
Une carrosserie classique mais un style plus dynamique
En remplaçant son hayon par une malle, la Saab 9-3 se donne des airs de petite 9-5. Elle gagne ainsi en modernité d'autant plus que le profil un peu lourd de l'ancienne version se fait ici beaucoup plus racé.
Les subtils arrondis du pavillon, la ceinture de caisse plongeante et la réduction des porte-à-faux avant et arrière confèrent à la nouvelle version l'agressivité qui faisait un peu défaut à l'ancienne.
Mais comme il ne faut pas tout chambouler, la face avant reste typiquement Saab, tout comme l'habitacle d'ailleurs.
HABITABILITÉ
Un habitacle typiquement Saab... et c'est tant mieux !
En pénétrant à l'intérieur de la Saab 9-3, les habitués de la marque ne seront pas dépaysés. La planche de bord conserve son inspiration aéronautique et la clé de contact son emplacement derrière le levier de vitesses. La finition est dans l'ensemble remarquable, à l'exception des médiocres plastiques de la console centrale qui essaient, sur certaines versions, d'imiter un bois qui n'aurait rien de précieux.
A l'avant, siège conducteur et volant réglables dans toutes les dimensions sont censés procurer une position de conduite idéale. Au volant je ne réussirai pourtant pas à me sentir parfaitement bien, sans doute par la faute d'une assise un peu trop plate.
La Saab 9-3 voit son empattement rallongé de 71 mm ce qui profite aux passagers arrière qui disposent ainsi de plus de place pour leurs jambes que par le passé.
ÉQUIPEMENTS
Trois niveaux de finition... plus un
Les versions "normales" de la Saab nouvelle 9-3 peuvent bénéficier de trois niveaux de finition : Linear (garnissage tissu), Arc (intérieur cuir, inserts en peuplier) et Vector (habillage cuir/tissu, inserts chromés mats).
Un autre niveau est réservé à la version la plus puissante. Baptisé, comme il se doit chez Saab, Aéro, il distingue la plus méchante des Saab 9-3 par une assiette surbaissée, un kit carrosserie sport et des phares au xénon.
Toutes les versions proposent un équipement très complet. Seul le niveau d'accès Linear impose le recours aux options pour disposer :
MOTORISATIONS
Des moteurs essence puissants, un turbo Diesel "dégonflé"
En essence, la 9-3 fait appel à un nouveau moteur 2.0 l turbo tout aluminium disponible en 3 niveaux de puissance : 150 ch pour la 9-3 1.8t, 175 ch pour la 2.0t et 210 ch pour la 2.0T Aéro qui s'offre des arbres à cames plus pointus et un turbo Mitsubishi soufflant plus fort que le Garret des autres groupes propulseurs.
En Diesel, on retrouve le 2.2 TiD de la 9-5... et de l'ancienne 9-3. S'il développe d'origine 125 ch, ce 4 cylindres à injection directe ne développera "que" 120 ch en France (pour un couple identique de 280 Nm de 1500 à 3000 tr/min) afin de contenir sa puissance fiscale à 7 CV. Ce "dégonflage" a pour unique but de faire pénétrer plus facilement la Saab 9-3 dans les flottes des entreprises qui sont, contrairement aux particuliers, toujours assujetties à l'achat de la vignette.
COMPORTEMENT ROUTIER
Un comportement routier transfiguré
Synergie de groupe oblige (Saab appartient à General Motors), la Saab 9-3 emprunte sa plate-forme à la nouvelle Opel Vectra. Déjà très efficace sur l'Opel (particulièrement sur la "sportive" GTS), cette plate-forme bénéficie de trains roulants peaufinés par l'ex responsable châssis de BMW qui fait aujourd'hui profiter de son talent le constructeur suédois.
De pesant sur l'ancienne Saab 9-3, le train avant devient à la fois léger et hyper précis tout en "digérant" sans problème l'arrivée du couple abondant des deux motorisations essence (175 et 210 ch) qu'il nous a été possible d'essayer.
Quant à son train arrière multibras "ReAxs", il autorise un braquage induit des roues qui favorise le placement en courbe.
Autrefois fortement typée sous-vireuse, la Saab 9-3 est aujourd'hui idéalement neutre. Un équilibre remarquable qui la rend à la fois prévenante, sécurisante et même... amusante. On mesure d'ailleurs l'excellence du châssis de la nouvelle Saab 9-3 au fait que l'ESP monté de série n'intervient que fort rarement, même sur le mouillé.
A RETENIR
Un bilan très positif
Sur les routes suédoises où il convient d'adopter une conduite "cool", nous avons apprécié l'excellente boîte automatique "intelligente" à cinq rapports que peuvent recevoir les trois motorisations, celle de l'Aero y compris.
Comme il se doit, cette boîte offre deux modes de fonctionnement, soit entièrement automatique, soit séquentiel en poussant ou en tirant le levier au plancher. Ce mode séquentiel peut également être commandé par des boutons positionnés sur le volant, mais c'est une option.
Si les moteurs 150 et 175 ch sont accouplés de série à une boîte mécanique à 5 rapports, l'Aéro reçoit quant à elle une nouvelle boîte six vitesse parfaitement étagée. On reprochera simplement à la pédale d'embrayage une course trop longue (pour copier BMW ?) qui ralentit le passage des rapports. Mais c'est avec une direction un (tout petit) peu trop assistée et bruits de roulement rendus plus présents par la faute de la discrétion des motorisations, l'une des rares critiques que l'on peut adresser à cette nordique au sang chaud.
D. Allignol