Colocation séniors : oubliez l'Ephad, les malades Alzheimer vivent en maison partagée !

 
Un vieil homme
Un vieil homme

À Baerenthal, les malades d’Alzheimer préfèrent davantage la cohabitation à l’ennui en Ephad. - Photography urbazon / Getty Images©


La colocation serait une alternative à l'Ehpad pour les malades Alzheimer. À Baerenthal, des personnes atteintes de troubles cognitifs optent davantage pour la cohabitation dans une maison partagée, qui leur offre sécurité et stimulations. Un mode de vie qui ralentit leur régression. Explications et découverte.


De plus en plus de malades d’Alzheimer quittent leur appartement et ancien logement

Une nouvelle tendance en matière d’habitat chez les séniors attire l’attention : la colocation sénior, dont la plupart sont des malades d’Alzheimer. D’ailleurs, à Baerenthal, une maison partagée destinée à cet effet a été inaugurée en février 2024. Dans cette résidence, de nombreuses personnes âgées atteintes de troubles cognitifs, dont des malades d’Alzheimer y trouvent refuge. Elles ont quitté leur ancien appartement ou grande maison où elles vivaient seules ou ont laissé leur bien immobilier en viager pour s’installer dans cette colocation séniors.


La raison ? La solitude dans leur ancien logement devenait problématique avec la progression de leur maladie. Leur proche, témoignant de leur confusion face aux visiteurs, explique que les malades d’Alzheimer avaient souvent du mal à différencier les personnes venant pour le ménage, et que leurs affaires étaient souvent déplacées. Bien que leur appartement fût situé dans un bel immeuble, leur emplacement à l’étage avait engendré plusieurs chutes dans les escaliers. La colocation offre désormais à ces individus une solution plus sécurisée et adaptée à leurs besoins changeants.

La colocation, une alternative plus conviviale à l’Ehpad

Bien que ce soit un choix assez singulier, la colocation pour les malades d’Alzheimer est une alternative plus conviviale un Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad). Partager leur vie et leur quotidien avec un compagnon ou une compagne leur permet de passer leurs vieux jours autrement. Au-delà de la maladie, certains résidents de la maison partagée ont d’ailleurs toujours voulu vivre en colocation. Emménager dans une demeure commune se présente ainsi comme la réalisation d’un rêve de toujours. La colocation permet aux malades d’Alzheimer de se faire à nouveau des amis, de revivre une vie sociale épanouissante, entre complicité et partage.

À Baerenthal, dans une maison co-louée à plusieurs, on veille au bien-être des personnes âgées

Si certains malades d’Alzheimer ont quitté leur logement de toujours pour rejoindre l’habitat partagé de Baerenthal, d’autres ont troqué l'atmosphère d'un Ehpad. Selon Sandy Zeis, responsable par intérim de la maison partagée, cette transition vise à offrir un environnement où les résidents ne régressent pas aussi rapidement qu'en Ehpad. Ancienne auxiliaire de vie en Ehpad, Sandy constate une différence significative dans l'approche de stimulation et d'assistance quotidienne. Elle explique que dans cette grande maison à louer : "On essaie de les stimuler, de les élever, de les aider", avec des activités tout au long de la journée. Audrey Birba, auxiliaire de vie depuis trois ans, le confirme. Elle insiste sur la rigidité des plannings dans le cadre d'une assistance à domicile, avec des délais imposés comme "30 minutes pour la toilette". En revanche, dans l'habitat partagé, le temps nécessaire est accordé, parfois jusqu'à deux heures, pour répondre aux besoins individuels des malades d'Alzheimer. Baerenthal offre ainsi un cadre plus flexible et personnalisé pour le bien-être des résidents.

L'habitat inclusif, une option de cohabitation pour les séniors

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) en juillet 2023 a évoqué une insuffisance de la prise en charge des malades d'Alzheimer en Ehpad. Face à ce constat, des initiatives telles que Petits Frères des Pauvres ou La Maison des Sages émergent en proposant des solutions alternatives de cohabitation comme l'habitat inclusif. Ces organisations offrent une option intermédiaire entre les Ehpad et le maintien à domicile souvent compliqué, notamment pour les plus d'un million de malades d'Alzheimer en France. L'habitat inclusif se présente ainsi comme une réponse innovante, favorisant la cohabitation et offrant une approche plus personnalisée pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie.

Comment la maison partagée favorise le lien familial et le repos des individus d’âge d’or

Les couloirs de cette ancienne résidence transformée en une maison partagée résonnent avec des citations, dessins, et même un "poème d'Alzheimer" qui évoque le besoin de repos plutôt que de rappels incessants. La configuration intérieure est délibérément simple, avec un unique salon et une table à manger, favorisant la cohabitation de neuf résidents. Djamel Souami, directeur général de CetteFamille, l'entreprise qui supervise la maison partagée, met en avant cette disposition minimaliste pour que les résidents puissent vivre ensemble, rétablissant ainsi le lien familial. Cette approche unique vise à créer un environnement apaisant et familial, adapté spécifiquement aux besoins des malades, soulignant l'importance de l'inclusion et du repos dans ce cadre de vie singulier.

Les espaces communs, la clé d’un logement adapté à ceux qui souffrent de troubles cognitifs

Les individus souffrant de troubles cognitifs, notamment les malades d'Alzheimer, tendent à passer davantage de temps dans les espaces communs, révèle Samuel Ahovi, Responsable des ouvertures de maisons chez CetteFamille. Une observation qui souligne l'importance des lieux partagés dans ces structures dédiées, contrairement à la vie en Ehpad. En ce qui concerne les coûts, malgré les différentes aides telles que l'Allocation personnalisée d'autonomie, l'allocation de logement social, et le crédit d'impôt pour les particuliers employeurs (les colocataires étant les employeurs des auxiliaires de vie), le reste à charge mensuel s'élève en moyenne à 2 200 euros, d'après les estimations de M. Souami. Ces chiffres mettent en lumière la réalité financière de ce type d'habitat partagé et adapté au vieillissement et aux besoins de toute personne atteinte de maladies cognitives.


Ne ratez rien des dernières tendances dans le domaine de l’habitat et de l’hébergement familial en suivant la page Facebook de ParuVendu.


Avec ETX / DailyUp

 

Trouvez votre logement

ou Déposez une annonce vente

Léa Genty le 14/03/2024

462 515 annonces immo

7 pièce(s) - 193 m² - 799 500 €

Voir l'annonce

8 pièce(s) - 200 m² - 721 000 €

Voir l'annonce

5 pièce(s) - 125 m² - 739 000 €

Voir l'annonce

4 pièce(s) - 113 m² - 725 000 €

Voir l'annonce

4 pièce(s) - 135 m² - 795 000 €

Voir l'annonce
 

Envoyer cet article à un ami

Colocation séniors : oubliez l'Ephad, les malades Alzheimer vivent en maison partagée !

Voyez pourquoi les malades d'Alzheimer se tournent vers la colocation. À Baerenthal, les séniors préfèrent la cohabitation dans une maison partagée à l'Ehpad.