La maison bioclimatique, qu'est-ce que c'est ?

Une question de conception

Une maison « naît » bioclimatique, elle ne le devient pas. En effet, il ne s’agit pas seulement d’améliorer son isolation et d’utiliser des panneaux solaires pour se procurer tout ou partie de son électricité. Non, construire une maison bioclimatique doit être préparé et réfléchi, car tout est en fait question de conception. L’orientation de la maison, le choix des matériaux, du système de chauffage, chaque élément à son importance.

Il faut avant tout de se fixer des objectifs en termes de performance énergétique, d’impact environnemental mais également de confort et de santé des habitants. Il ne s’agit pas uniquement de respecter l’environnement, l’idée est plutôt de trouver un équilibre entre confort et éco-responsabilité. Ces performances énergétiques de dépendront d’un grand nombre de facteurs qu’il est important de prendre en compte avant de démarrer la construction. C’est donc une réflexion qui doit être menée au tout début du projet.

L'environnement

Avant même de se lancer dans l’élaboration des plans, une étude approfondie du site et de ses caractéristiques climatiques, géographiques et morphologiques est nécessaire. Il faut avoir une idée de l’amplitude de température que devra affronter la maison, connaître son exposition au vent, etc.

L’objectif est de tirer le meilleur parti de la situation de la maison afin de se protéger du vent en hiver et du soleil en été, tout en profitant au maximum de ce dernier lorsque les températures baissent.

Pour cela, l’orientation de la maison est un élément primordial. C’est connu, en France, la façade sud est la plus exposée soleil. Aussi va-t-il falloir la concevoir de manière à ce qu’elle accumule un maximum de chaleur pendant la journée de manière à la restituer aux habitants pendant la nuit, lorsque les températures sont basses.
Une véranda ou une serre orientée au sud peut également être un moyen de chauffer la maison grâce au soleil.

Enfin, les constructions semi-enterrées sont également intéressante, rapport à l’usage qu’elles font du sol pour réguler leur température. En effet, en hiver, ce dernier est moins froid que l’air libre et en été il est plus frais. Il constitue donc un régulateur naturel de température permettant ainsi de réduire les besoins en énergie du bâtiment.

La végétation

En construction bioclimatique, la végétation environnant la maison participe largement au confort de ses habitants. Arbres, haies et plantes grimpantes seront utilisées tantôt pour se protéger du vent, tantôt pour faire de l’ombre. Par exemple, les arbres à feuillage caduc sont des alliés indispensables pour « filtrer » le soleil. En été, leur feuillage maintient une certaine fraîcheur en protégeant la maison du soleil, et en hiver, lorsque leurs feuilles tombent, ils laissent passer les rayons du soleil qui viennent ainsi chauffer la maison.

L'isolation

C’est l’une des caractéristiques principales de la maison bioclimatique. L’isolation doit être excellente et ne permettre aucune déperdition de chaleur pour que le confort à l’intérieur de l’habitation reste optimum. Les murs doivent être épais et dotés d’une forte inertie énergétique. Ainsi ils absorberont facilement les changements de température extérieure sans les répercuter sur l’intérieur de la maison.

La végétation dont nous parlions précédemment peut également participer à l’isolation de la maison. Les plantes grimpantes comme le lierre, la glycine ou encore l’ampélopsis permettent une meilleur isolation thermique mais aussi phonique des parois sur lesquelles elles poussent.

La ventilation

C’est également un élément central d’une maison bioclimatique. En effet, elle permet des échanges de chaleur qui régulent la température. Une VMC double flux couplée à un puit canadien permettra de réguler naturellement la température intérieure de la maison grâce à la chaleur produite par les habitants et les appareils (four, ordinateur, lave-linge…). Faire passer l’air dans une serre est également un moyen d’obtenir naturellement de la chaleur sans consommer d’énergie.

Le chauffage

En principe, une maison bioclimatique bien conçue devrait être une maison passive, c’est-à-dire une maison n’ayant pas besoin d’énergie pour assurer le confort de ses habitants. Si toutefois vous faites le choix d’installer un chauffage, choisissez un poêle à bois ou une cheminée à insert et récupérateur de chaleur, plus respectueux de l’environnement qu’une chaudière électrique ou au gaz.

L'eau et l'électricité

Pour minimiser encore l’impact énergétique de la construction, il est nécessaire de penser énergies renouvelables pour son alimentation en eau et en électricité. Selon la région, éoliennes et panneaux solaires photovoltaïques assureront l’approvisionnement en électricité de la maison. L’énergie solaire peut également être utilisée pour l’approvisionnement en eau chaude, tout comme la géothermie.

Enfin, même s’il est difficile de vivre en totale autonomie au vis-à-vis de l’eau, on peut tout de même mettre en place un système de récupération d’eau de pluie pour les WC et le lave-linge par exemple.

En définitif, la meilleure maison bioclimatique est celle qui s’intègre le plus naturellement à son environnement. Elle doit en tirer parti sans toutefois l’impacter.