Villes et villages fleuris en Alsace : de véritables champions de la gestion de l'eau

 
L’Alsace est réputée pour ses villages fleuris, où les géraniums embellissent les maisons. Il s’agit de logements affichant un excellent score de gestion de l’eau grâce à des techniques écologiques.

À la découverte des villages fleuris, ces quartiers verts qui font la beauté alsacienne

Au cœur de l’Alsace, terre de traditions et de beauté, réside une identité enracinée dans la nature florissante. Les villages fleuris, symboles pittoresques de cette région, s’épanouissent comme autant de pétales d’une rose exquise. L’Alsace rayonne avec fierté, arborant 344 communes labellisées "villages fleuris" parmi les 4 707 distingués à travers tout l’Hexagone. Telle une mélodie harmonieuse, ces bourgs à fleurs composent une partition bucolique, tissant des liens subtils entre la terre et les âmes qui la chérissent. Paul-André Keller, éminent président de la Fédération alsacienne de producteurs horticoles "Verdir Alsace", partage avec passion : "Les villages fleuris, c’est notre empreinte, tout comme la gastronomie. Actuellement en tournée d’inspection, il arpente les ruelles fleuries, les logements alsaciens savamment parés, comme récemment à Lampertheim, perle florale située à quelques encablures au nord de Strasbourg, dans un périple enchanteur au cœur de la splendeur botanique alsacienne."

Entre tradition et modernité : l’Alsace dévoile son charme architectural

Au cœur de l’Alsace, parmi ses villages fleuris, se trouve cette coquette commune peuplée de 3 500 âmes. Les ruelles pittoresques abritent une fusion architecturale, où les traditionnelles maisons alsaciennes à colombages entrent en parfaite harmonie avec des résidences modernes. À l’entrée, fièrement dressé, un panneau jaune et vert annonce le statut floral de cette enclave, orné de deux fleurs. Cependant, l’ambition des villages fleuris ne s’arrête pas là. Cette année, une troisième fleur est convoitée, symbole d’un attrait renforcé. Pourtant, la quête de verdure resplendissante est semée d’embuches. Entre les rayons ardents du soleil estival et les averses timides, le défi est de taille. Le mois de juin 2023, en particulier, a dévoilé des températures records depuis 1900 et des précipitations en deçà de la moyenne dans la région, compliquant l’objectif floral.

Préserver les ressources : la stratégie de gestion de l’eau responsable au sein des habitations

Alors que la sècheresse fait rage, la préfète du Bas-Rhin lance un appel pressant à une gestion de l’eau plus responsable. Un cri du cœur en harmonie avec les aspirations des villages fleuris qui, confrontés à ce défi hydrologique, réinventent leur approche. Au sein de ces bourgs engagés, une démarche de sobriété s’impose. Une prudence qui s’inscrit dans la ligne de mire des municipalités. Daphné Haessig Denans, conseillère municipale, met en exergue les efforts des deux dernières années : "Nous avons orienté nos actions de fleurissement vers des vivaces et des espèces végétales moins voraces en eau. Cette stratégie sert de pont entre le besoin de fleurir nos espaces et les besoins des en eau des propriétaires et locataires alsaciens, ainsi que des agriculteurs locaux pour préserver cette ressource précieuse". Les villages fleuris manifestent la symbiose entre l’esthétisme floral et la responsabilité environnementale.

Jardins verticaux : les maisons en parades botaniques

Les maisons dans les villages fleuris se parent d’une palette botanique des plus variées, où le perovskia dévoile ses grappes bleu lavande, le gaura laisse flotter ses pétales blancs délicats et les campanules ajoutent leurs teintes charmantes. Ces joyaux floraux se mêlent harmonieusement aux massifs opulents de géraniums, véritable emblème végétal en Alsace. Dans cette région, une autre vedette végétale se distingue : l’alstrœmérie, qui a réussi à s’implanter avec brio, comme le souligne Jean-Marc Bernhard, horticulteur à Ingwiller et fin connaisseur. Fort de plus de trois décennies d’expérience en tant que juré, il arpente les villages fleuris et cités florales avec un œil expert. Parmi les astuces brillantes pour préserver l’or bleu, le paillage émerge : "C’est une solution fantastique, réduisant l’évaporation et maîtrisant les mauvaises herbes", témoigne-t-il, évoquant les pratiques astucieuses pour préserver cette ressource précieuse. Le paillage, une technique que de plus en plus d’habitants utilisent dans leur jardin.

Biodiversité et durabilité : comment les logements répondent aux enjeux environnementaux

Au sein de l’édifiant univers des logements des villages fleuris, une équation complexe s’impose : comment magnifier ces écrins floraux tout en préservant l’élément vital qu’est l’eau, et en œuvrant pour la biodiversité et l’exploitation des déchets verts ? C’est cette question cruciale qui trouve écho dans les critères scrutés par le vénérable jury du label des villes et villages fleuris, une institution qui compte plus de six décennies d’existence. Paul-André Keller, président éloquent de la Fédération alsacienne de producteurs horticoles Verdir Alsace, ne fait pas que la reconnaitre.
C’est un acteur engagé depuis bien longtemps : "Les enjeux liés à la gestion de l’eau ne datent pas d’hier. Dès 2003, en pleine canicule, nous avons entrepris des mesures d’adaptation, notamment l’utilisation de bacs à réserve d’eau et de systèmes d’arrosage au goutte-à-goutte", se souvient-il avec sagesse, rappelant les efforts passés dans la poursuite d’une cohabitation durable entre la beauté florale et la préservation environnementale. Aujourd’hui, l’arrosage au goutte-à-goutte est très utilisé dans les jardins des maisons alsaciennes.

Comment mieux gérer la ressource hydrique et inspirer les habitants ?

À Lampertheim, l’ingéniosité s’épanouit au sein de deux citernes imposantes, chacune d’une capacité de 36 000 litres, recueillant avec précaution les précieuses gouttes de pluie dans les villes et les villages fleuris. Ce système astucieux assure un atout crucial : la possibilité de poursuivre l’arrosage, même lorsque les restrictions sont de mise, car celles-ci ne s’appliquent pas aux eaux de pluie captées. À une trentaine de kilomètres au nord, Soufflenheim, une paisible localité de 4 900 habitants près de Haguenau, innove en expérimentant les oyas. Ces poteries en argile microporeuse libèrent le liquide de manière lente et contrôlée. Une quarantaine de ces dispositifs ingénieux a été disposée dans les pots de fleurs de la commune et des villages fleuris, arrosés avec parcimonie une fois par semaine. Une ode à l’efficacité au service d’une bonne gestion de l’eau. Face à ces actions et engagements, les habitants s’inspirent de ces initiatives pour les mettre en place dans leur maison et jardin.

Oyas en terre alsacienne : l’éclosion d’une méthode d’irrigation éco-responsable

Des objets ancestraux font leur retour sur le devant de la scène dans les villages fleuris et dans les jardins des maisons, et leur efficacité n’est pas à négliger. À Soufflenheim, réputée pour ses poteries qui jouent un rôle essentiel dans la préparation de mets alsaciens emblématiques tels que le kougelhopf ou le baeckeoffe : les oyas reprennent du service. Fabriquées par les artisans locaux, ces jarres en argile microporeuse sont devenues la solution éco-responsable pour une irrigation équilibrée. Jean-Louis Ernewein-Haas, créateur d’une de ces précieuses jarres, confie : "L’intérêt pour les oyas grandit au sein des mairies." La démarche gagne du terrain : des communes alsaciennes comme Dalhunden ou Rœschwoog, et d’autres villages fleuris adoptent cette méthode de l’irrigation ancestrale, revisitée pour les défis modernes et le grand public est également au rendez-vous.

Oyas : L’essor inéluctable de la solution ancienne face à l’urgence climatique

Alors que des vagues de chaleur accablent l’Espagne et l’Italie, les oyas, ces jarres d’irrigation ancestrales, se profilent comme une réponse pertinente à l’urgence climatique. Un potier visionnaire, le doigt sur le pouls environnemental, prévoit leur inéluctable essor : "En Espagne et en Italie, les gens suffoquent… Les gens ont compris l’intérêt des oyas. Je pense qu’ils vont devenir indispensables avec le temps." À Soufflenheim, les tests de ces dispositifs novateurs auprès des villages fleuris, encore en phase expérimentale, suscitent un optimisme modéré. Cyril Reb, directeur des services techniques, salue leur performance avec les plantes vivaces. Dans les villages fleuris, ces plantes pérennes prennent la relève des annuelles plus éphémères et gourmandes en eau. "Une transition écologique coûteuse, une vivace valant trois fois le prix d’une annuelle", souligne M. Reb, mais il observe que les nouvelles générations embrassent ces efforts consciemment nécessaires.

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Avec ETX / DailyUp