Le
jour
où
mon
père
est
mort,
le
30
juillet
1980,
la
réalité
a
cessé
de
me
passionner.
J'avais
quinze
ans,
je
m'en
remets
à
peine.
Pour
moi,
il
a
été
tour
à
tour
mon
clown,
Hamlet,
d'Artagnan,
Mickey
et
mon
trapéziste
préféré
;
mais
il
fut
surtout
l'homme
le
plus
vivant
que
j'ai
connu.
Pascal
Jardin,
dit
le
Zubial
par
ses
enfants,
n'accepta
jamais
de
se
laisser
gouverner
par
ses
peurs.
Le
Zubial
avait
le
talent
de
vivre
l'invivable,
comme
si
chaque
instant
devait
être
le
dernier.
L'improbable
était
son
ordinaire,
le
contradictoire
son
domaine.
S'ennuyait-il
au
cours
d'un
dîner
?
Il
le
déclarait
aussitôt
et
quittait
la
table,
en
baisant
la
main
de
la
maîtresse
de
maison.
Désirait-il
une
femme
mariée
?
Il
ne
craignait
pas
d'en
faire
part
à
son
époux,
en
public,
et
d'escalader
la
façade
du
domicile
conjugal
le
soir
même
pour
tenter
de
l'enlever.
S'il
écrivit
des
romans
et
plus
de
cent
films,
cet
homme
dramatiquement
libre
fut
avant
tout
un
amant.
Son
véritable
métier
était
d'aimer
les
femmes,
et
la
sienne
en
particulier
;
Ce
livre
n'est
pas
un
recueil
de
souvenirs
mais
un
livre
de
retrouvailles.
Le
Zubial
est
l'homme
que
j'ai
le
plus
aimé.
Il
m'a
légué
une
certaine
idée
de
l'amour,
tant
de
rêves
et
de
questions
immenses
que,
parfois,
il
m'arrive
de
me
prendre
pour
un
héritier.
Titre
:
Le
zubial
Date
de
parution
:
28/03/1998
Editeur
:
Gallimard
Distributeur
:
Sodis
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