Gallimard
NRF
2006-
"En
fait,
j'aurais
tout
aussi
bien
pu
ne
pas
écrire.
Après
tout,
ce
n'est
pas
une
obligation.
Depuis
la
guerre,
je
suis
resté
un
homme
discret
;
grâce
à
Dieu,
je
n'ai
jamais
eu
besoin,
comme
certains
de
mes
anciens
collègues,
d'écrire
mes
Mémoires
à
fin
de
justification,
car
je
n'ai
rien
à
justifier,
ni
dans
un
but
lucratif,
car
je
gagne
assez
bien
ma
vie
comme
ça.
Je
ne
regrette
rien:
j'ai
fait
mon
travail,
voilà
tout;
quant
à
mes
histoires
de
famille,
que
je
raconterai
peut-être
aussi,
elles
ne
concernent
que
moi
;
et
pour
le
reste,
vers
la
fin,
j'ai
sans
doute
forcé
la
limite,
mais
là
je
n'étais
plus
tout
à
fait
moi-même,
je
vacillais,
le
monde
entier
basculait,
je
ne
fus
pas
le
seul
à
perdre
la
tête,
reconnaissez-le.
Malgré
mes
travers,
et
ils
ont
été
nombreux,
je
suis
resté
de
ceux
qui
pensent
que
les
seules
choses
indispensables
à
la
vie
humaine
sont
l'air,
le
manger,
le
boire
et
l'excrétion,
et
la
recherche
de
la
vérité.
Le
reste
est
facultatif."
Avec
cette
somme
qui
s'inscrit
aussi
bien
sous
l'égide
d'Eschyle
que
dans
la
lignée
de
Vie
et
destin
de
Vassili
Grossman
ou
des
Damnés
de
Visconti,
Jonathan
Littell
nous
fait
revivre
les
horreurs
de
la
Seconde
Guerre
mondiale
du
côté
des
bourreaux,
tout
en
nous
montrant
un
homme
comme
rarement
on
l'avait
fait
:
l'épopée
d'un
être
emporté
dans
la
traversée
de
lui-même
et
de
l'Histoire.
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