Piaggio X-Evo : un haut de gamme en mutation

Lorsque Piaggio a lancé le X9 puis le X8, la marque a créé un nouveau créneau sur le secteur des scooters 125 destinés principalement aux conducteurs automobiles désirant gagner du temps dans les embouteillages. Elle leur proposait une alternative aux scooters pratiques mais sans plus qui ne sont pas valorisants.
Les Piaggio X8 et X9 tranchaient dans le paysage car ils étaient imposants, luxueux et avec un équipement très fourni.

Le Piaggio X-Evo perpétue cette philosophie de scooter statutaire qui plait aux cadres qui ne veulent pas perdre de temps en se rendant à leur travail. Le dessin est massif et la ligne générale, assez trapue sans être pataude. Il faut dire que le X-Evo 125 partage l’extérieur du 250 et du 400 du même nom !

Si l’avant fait très GT, avec de faux airs de Piaggio MP3, des feux en amande qui donnent une certaine agressivité, l’arrière est un mix de X9 et de X8, avec une coque arrière très « épaisse » laissant augurer d’un grand espace de rangement. En effet, Piaggio annonce qu’on peut ranger dans le coffre du X-Evo des objets de 80 cm de longueur, ou deux casques intégraux.
L’ouverture des deux coffres (un sous la selle et un à l’arrière, au-dessus du feu) se fait d’ailleurs par une télécommande, comme le coffre d’une voiture haut de gamme.

Les feux, sont repris du X8, avec leur forme de trapèze remontant sur les côtés. Attention, car ils dépassent et seront les premiers à rencontrer le mur en cas de manœuvre un peu optimiste.

La selle est elle aussi faite de façon à pouvoir voyager sur de longues distances sans fatigue. Bien rembourrée, elle a une forme agréable et le petit dosseret vient supporter les lombaires. Le passager a également droit à un dosseret et à des repose-pieds faciles d’accès.

Le Piaggio X-Evo, s’il aime à cultiver une image de scooter GT, n’est pas pour autant allergique aux trajets en ville, bien au contraire.

Tout d’abord, son instrumentation complète permet de savoir à tout moment une grande quantité d’informations : deux totaliseurs partiels, compteur de vitesse, compte-tours, jauge à essence, température d’eau, température extérieure… Une pléthore de voyants est également présente, et révèle la présence d’un antivol par clé codée, bien utile.

Le seul regret concernant le bloc d’instruments est donc qu’on ne peut choisir entre les trips et l’affichage de la température extérieure que via un bouton situé dans la boite à gants (très pratique d’ailleurs avec sa prise 12 volts) et non au guidon. Étrange.

Une fois en mouvement, le X-Evo fait preuve d’une stabilité sans faille et permet en effet de partir en voyage sans fatigue.

En revanche, il n’est pas des plus maniables, à cause de l’effet conjugué du poids et du faible rayon de braquage de la bête.

Cependant, dès que le trafic se clarifie, il redevient impérial, d’une stabilité impressionnante, aidée par une suspension confortable et un freinage puissant et efficace.

Le X-Evo est bien parti pour reprendre une place de choix dans le cœur des scootéristes, au moins de ceux qui ont les moyens.