Face à la crise du foncier, l'habitat participatif permet de devenir propriétaire écolo et solidaire

L'habitat participatif, un logement écolo et solidaire, offre une opportunité économique d’accès à la propriété. - Photography Courtesy of Cologi©

L'habitat participatif, un mode de logement écolo et solidaire, séduit de plus en plus de personnes qui veulent devenir propriétaires malgré la crise du foncier. Ce type d'achat immobilier est facilité par l'appui des municipalités et favorise l’accès à la propriété.

L'habitat participatif, un choix pour une vie écolo et solidaire au Perréon, en Rhône-Alpes

Pour se couper du cadre bétonné de la ville et se réconcilier avec la nature, de plus en plus de Français trouvent leur bonheur en périphéries. C’est le cas de la commune de Perréon qui attire davantage de nouveaux habitants et où le concept d’habitat participatif gagne du terrain. En effet, c’est au cœur de ce village pittoresque de 1 500 habitants au cœur du Beaujolais, à moins d'une heure de Lyon, que ce projet d’habitat partagé a pris naissance. C’est en décembre 2021 qu’il a trouvé son premier preneur. Ce concept novateur de l’habitat participatif propose des logements individuels à Perréon entremêlés avec des espaces partagés, offrant une vie écologique et communautaire. Avec le "marre du béton, envie d'être au vert" comme mantra, ce rayon de soleil sur les vignobles a définitivement convaincu de nombreuses personnes de choisir une vie où la solidarité et le respect de l'environnement vont de pair.

Une solution d’accès à la propriété innovant et respectueux de l’environnement

Dans le cadre du projet d’habitat participatif, deux édifices historiques, dont une école du 17ᵉ siècle, sont transformés en appartements avec une chaufferie collective. Trois maisons individuelles complètent l'ensemble, bénéficiant toutes d'un vaste jardin orné de deux majestueux séquoias. Si pour de nombreux Lyonnais, l'accès à la propriété signifie un petit appartement en ville, davantage de gens optent pour une approche novatrice en "achetant une prestation globale" au sein de ce projet d'habitat participatif. Cela souligne les avantages de vivre en collectif, il met en lumière la mutualisation des charges comme un élément clé de cette expérience, offrant une perspective unique sur l'accessibilité à la propriété dans le contexte urbain.

Comment Cologi révolutionne l'achat immobilier avec des projets de cohabitat écolos et solidaires

Sous la houlette de l'association Cologi, dédiée à concrétiser des projets d'habitat participatif, ce projet se distingue par un accompagnement complet, de la recherche immobilière à la mise en place de la gouvernance et la constitution du groupe. Gilles Lambert, fondateur de l'association, considère cette formule comme un moyen de réduire les coûts de construction. Cependant, il déplore que l'attention se fixe uniquement sur le prix d'achat immobilier, incitant plutôt à réfléchir sur le "coût global" englobant l'utilisation de matériaux durables, la mutualisation des ressources et la réduction des déplacements. En mettant l'accent sur cette perspective globale du cohabitat, il encourage une approche plus holistique de l'achat immobilier, favorisant la durabilité et la communauté.

Habicoop, une alternative pour devenir propriétaire dans un espace de vie partagé et de qualité

L'intégration de lieux communs tels que salle de vie, buanderie, bibliothèque, chambre d'amis et potager offre une expansion de l'espace de vie à un coût avantageux dans le cadre de projets d'habitat participatif. Pour Michèle Tortonese, membre du collège d'Habicoop Auvergne-Rhône-Alpes, cette approche représente "un moyen d'accéder à un logement de qualité et devenir propriétaire plus facilement". Habicoop, qui promeut les coopératives d'habitants, ajoute une autre dimension au logement participatif. De plus en plus de municipalités, même en dehors des grandes agglomérations, adoptent cette formule pour gérer le foncier. En France, le nombre de projets d’habitat groupé a augmenté de 20% chaque année depuis 2018, avec un quart d'entre eux réalisés en collaboration avec des collectivités territoriales, d'après le rapport 2023 d’Habitat Participatif France. La diversité de ces projets se reflète dans le fait que la moitié se situe en ville, tandis que l'autre moitié s'épanouit à la campagne.

Dans les Hautes Alpes, le maire de Puy-Saint-André favorise le logement des travailleurs locaux

Estelle Arnaud, maire de Puy-Saint-André, un village niché dans les Hautes-Alpes du Briançonnais, aux abords des stations de ski, s'inquiète de la préférence accordée à la location de logement à des touristes, souvent à des tarifs élevés, un phénomène difficile à réguler pour les communes. Cherchant des solutions, elle a identifié l'habitat participatif comme une réponse concrète. La municipalité a ainsi alloué un terrain communal à un projet de logement participatif. Selon l'édile, cette approche vise à résoudre l'incongruité de contraindre les travailleurs locaux à chercher un logement à 20 kilomètres, là où les loyers sont plus abordables et où la construction est possible. L'initiative montre comment l'habitat participatif peut être une réponse ingénieuse pour répondre aux besoins de logement dans des régions spécifiques comme celle-ci.

En Haute-Savoie, Faverges-Seythenex, vise à renforcer le bien commun et l’attractivité du territoire

La ville de Faverges-Seythenex, située au sud du lac d'Annecy en Haute-Savoie, a également été séduite par l'idée de l'habitat participatif. Elle a mis à disposition un terrain municipal pour un tel projet, à travers un bail emphytéotique ou un bail à construction. L'objectif de cette démarche est de "maitriser les coûts" afin de permettre à des personnes aux revenus moyens d'accéder à la propriété, comme l'explique Martine Beaumont, adjointe au maire. Cette initiative a particulièrement pour objet de répondre aux défis d'une population vieillissante et à la difficulté de retenir les jeunes dans la région. L'idée fondamentale est de soutenir les jeunes à acquérir un bien immobilier et à s'établir durablement dans la communauté locale.

Ces logements séduisent par leur philosophie

À Perréon, l'attrait de l'habitat participatif va au-delà des considérations financières, captivant surtout par sa philosophie. Certains résidents récemment installés ont même investi un peu plus que prévu pour leur projet initial de tiny-house ou de logement léger. Plus onéreux certes, mais c’est l'aspect solidaire qui attire les gens vers cette expérience, soulignant ainsi la prédominance des valeurs communautaires dans le choix de l'habitat participatif, même au détriment des coûts personnels.

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Avec ETX / DailyUp