Immobilier et cadre de vie : les conséquences du surpeuplement en Île-de-France

Avec 12,4 millions d'habitants, le surpeuplement en Île-de-France est bel et bien réel. - Photography BERTRAND GUAY / AFP©

Surpeuplement en Île-de-France : un sondage révèle le malaise des Franciliens sur le plan immobilier et en matière de logement. Malgré la loi ZAN, ils sont sceptiques face à la densification et rêvent de maison avec jardin.

Le surpeuplement en Île-de-France : une préoccupation grandissante

82% des Franciliens sont conscients du surpeuplement en Île-de-France, selon un sondage réalisé par l'institut X. Cette perception est particulièrement forte dans la région francilienne, où la densité de population atteint des niveaux records. Avec 12,4 millions d'habitants sur moins de 2% du territoire national, la région concentre 18,1% de la population française. L'augmentation de la densité de population inquiète également 71% des sondés. Cette inquiétude est liée aux nombreuses conséquences du surpeuplement en Île-de-France. La question du logement en Île-de-France est particulièrement cruciale face au surpeuplement. La pénurie de logements et les prix en hausse font de l'accès à un logement décent un défi majeur pour de nombreux Franciliens. Le surpeuplement en Île-de-France est donc un problème complexe qui touche de nombreux aspects de la vie quotidienne des Franciliens. Sur le volet logement en Île-de-France, le gouvernement travaille sur des pistes de réflexion pour trouver des solutions durables afin d’améliorer la qualité de vie des habitants de la région.

Recherche de logement, pollution, bruit… : la densité de population, un frein à la qualité de vie ?

Le surpeuplement en Île-de-France n'est pas sans conséquence sur la qualité de vie des habitants. En effet, la densité de population est souvent associée à des caractéristiques négatives : bruit, pollution, chaleur, bétonisation, et surtout, difficulté à trouver un logement. C'est d'ailleurs ce que confirme un sondage réalisé par l'institut X. 41% des Franciliens estiment que la densité de population a un impact négatif sur leur qualité de vie. Ce sentiment est particulièrement fort chez les habitants des communes les plus denses, où la pression sur les infrastructures et les services publics est la plus forte. Paradoxalement, les Parisiens semblent moins affectés par le surpeuplement en Île-de-France. Ils sont en effet partagés à part presque égale sur la question, avec 34% d'entre eux jugeant l'impact de la densité positif, 33% négatif et 33% neutre. Habiter à Paris, au cœur de la capitale serait donc plus facile pour beaucoup que dans les départements de la couronne.

La densification, une solution controversée à la lutte contre l'étalement urbain

L'étalement urbain est un phénomène qui touche de nombreuses régions françaises, et la région francilienne n'y fait pas exception. Pour lutter contre le surpeuplement en Île-de-France et atteindre l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) fixé par la loi, la densification urbaine est souvent présentée comme une solution incontournable.

La densification consiste à construire des logements sur des surfaces moins importantes, ce qui permet de limiter la consommation d'espace naturel et agricole. La loi ZAN vise à atteindre cet objectif ambitieux en interdisant l'artificialisation des sols à partir de 2050. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de programmes neufs immobiliers sont des écoquartiers.

Si 81% des Franciliens jugent que l'objectif ZAN est une bonne chose pour lutter contre le surpeuplement en Île-de-France, la plupart des solutions concrètes pour l'appliquer reçoivent un accueil mitigé, voire une franche opposition. La construction de tours et d'immeubles plus hauts, par exemple, est souvent perçue comme une menace à la qualité de vie et à l'environnement.

D'autres solutions, comme la rénovation urbaine et la réhabilitation de friches industrielles, semblent plus acceptables aux yeux des habitants pour lutter contre le surpeuplement en Île-de-France. Il est important de trouver un équilibre entre la nécessité de densifier les zones urbaines et la préservation d'un cadre de vie agréable.

Loi ZAN : comment concilier urbanisme et préservation de la nature ?

La loi ZAN, pour zéro artificialisation nette, est un objectif fixé par la loi climat et résilience de 2021. Elle vise à réduire de moitié le rythme d'artificialisation des sols d'ici à 2030, et à le compenser entièrement par des opérations de renaturation d'ici 2050.

L'artificialisation des sols consiste à transformer des espaces naturels, agricoles ou forestiers en espaces bâtis ou aménagés. Elle a des conséquences néfastes sur l'environnement, comme la perte de biodiversité, la pollution ou le réchauffement climatique.

Dans l’Hexagone, entre 2011 et 2021, près de 250 000 hectares ont été artificialisés, soit l'équivalent de la surface de la Corse. La loi ZAN impose aux collectivités locales de prendre en compte cet objectif dans leurs documents d'urbanisme et de planification. Elle prévoit également des outils et des instances de gouvernance pour accompagner les élus dans cette transition.

La maison avec jardin, un rêve inaccessible ?

À cause du surpeuplement en Île-de-France et des prix exorbitants du marché immobilier, l'accès à la propriété est un défi majeur. La maison avec jardin reste un rêve pour un grand nombre de personnes, même s’il existe des offres de maison avec jardin en vente en région parisienne.

Face à cette situation, plusieurs solutions sont envisagées pour favoriser l’accès au logement. La transformation des bureaux et espaces inoccupés en logements semble faire consensus (88% d'opinions favorables).

En revanche, d'autres options divisent davantage. La densification urbaine, qu'il s'agisse de privilégier l'habitat collectif (45% pour, 40% contre), de rajouter des étages aux bâtiments existants (40% pour, 52% contre) ou de densifier les quartiers pavillonnaires (34% pour, 55% contre), rencontre une certaine opposition.

Certaines mesures envisagées pour contrer le surpeuplement en Île-de-France suscitent même une forte hostilité. La limitation de la taille des jardins (26% pour, 67% contre), la réduction de la surface des logements (22% pour, 69% contre) et la suppression d'espaces verts pour construire des logements (13% pour, 83% contre) sont largement rejetées par les habitants.

Immobilier : surélévation des bâtiments, construction de maisons… les solutions du Gouvernement

Bien que la densification urbaine soit présentée comme une solution pour répondre au problème immobilier dû au surpeuplement en Île-de-France, elle ne fait pas l'unanimité.

Une enquête récente révèle que les moins de 35 ans sont significativement moins opposés à la densification que leurs aînés. Cette tendance est également observée chez les habitants des centres-villes, qui sont plus familiers avec la vie en milieu dense.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a récemment promis des investissements pour favoriser la surélévation des bâtiments ou la construction de maisons supplémentaires sur des terrains déjà occupés. Ces solutions peuvent permettre d'augmenter l'offre de logements sans artificialiser de nouveaux sols et de mieux maitriser le surpeuplement en Île-de-France.

Cependant, la densification ne se fera pas sans heurts. La crainte d'une dégradation de la qualité de vie et de la perte d'espaces verts est encore vivace. Il est important de rassurer les habitants et de les associer aux projets de densification urbaine.

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Avec ETX / DailyUp