Date de commercialisation : juin 2002 / Date de l'essai : juin 2002
>> Design
Une conception aujourd'hui un peu dépassé
Sous une apparence avant-gardiste, le Daewoo Rexton dissimule des solutions techniques qui le sont beaucoup moins. Ses motorisations, même si elles sont d'origine Mercedes, ne sont plus de toute première jeunesse. En essence, on trouve un six cylindres en ligne de 3,2 l qui a laissé la place depuis belle lurette à un moderne V6 sur les produits du constructeur allemand. Le bloc du Daewoo Rexton essence a cependant de beaux restes avec ses 220 ch.
Notre véhicule d'essai, un RX 290 en finition base, était équipé d'un 5 cylindres en ligne de 2,9 litres turbocompressé. Bien qu'équipé d'une injection directe, ce bloc n'a pas droit aux solutions techniques dernier-cri dont dispose la concurrence. Pas question ici de Common Rail ou de turbo à géométrie variable. Résultat, en dépit de sa forte cylindrée, le Daewoo Rexton RX 290 ne délivre que 118 ch, ce qui est un peu juste pour animer avec vivacité un véhicule de près de 2 tonnes !
De plus en plus routiers, les 4x4 modernes font désormais appel à des coques autoporteuses et à des roues indépendantes. La carrosserie du Rexton repose quant à elle sur un robuste châssis-poutre séparé et si les roues avant indépendantes bénéficient d'une double triangulation, les roues arrière sont réunies par un "antique" essieu rigide. Les débattements de ce dernier sont heureusement parfaitement contrôlés par un guidage à 5 bras et des ressorts hélicoïdaux.
Un vrai look !
Difficile de passer inaperçu au volant de cette voiture. Ce n'est pas tant par son gabarit que la "bête" impressionne, c'est surtout par sa face avant très expressive qui a un grand mérite, celui de ne ressembler à aucune autre. De profil aussi, le Daewoo Rexton ne manque pas d'allure. Il faut dire que les auteurs de ses lignes ne sont pas n'importe qui ! Il a en effet été dessiné par Italdesign et par Ken Greenley à qui l'on doit, entre autre, l'Aston Martin Virage et la Bentley Continental R.
Résultat, le Daewoo Rexton attire irrémédiablement l'œil des autres automobilistes même lorsqu'il n'est pas habillé des étranges protections latérales aux rainures verticales réservées à la finition "haute" Pack.
L'habitabilité d'un monospace
Avec le Daewoo Rexton, on "monte" réellement à bord. Une fois installé sur des sièges confortables, on découvre un habitacle spacieux aussi bien à l'avant qu'à l'arrière où les passagers disposent de dossiers séparés 60/40 inclinables. Celui du centre devra cependant se passer d'appuie-tête et assurer sa sécurité à l'aide d'une simple ceinture ventrale.
Profitant d'une longueur de 4,72 m et d'un empattement de 2,82 m, le Rexton peut recevoir en option une troisième banquette qui peut se replier en libérant un plancher rigoureusement plat. En offrant alors sept places, le Daewoo Rexton peut remplir les mêmes services qu'un monospace.
Si elle reste un ton en dessous de ce que peut proposer la concurrence, la finition est d'un très honnête niveau. La planche de bord est agréablement dessinée, les matériaux qui la compose sont de bonne qualité et les placages en faux bois ne sont pas désagréables à l'œil, même si l'on est en droit de les trouver un peu clinquants.
Quant à la position de conduite, elle est à l'abri de la critique en dépit d'un volant qui n'est réglable qu'en hauteur.
Un équipement complet
Trois versions du Daewoo Rexton sont disponibles en France. Avec la motorisation Diesel, deux niveaux de finition sont proposés, "base" et Pack. Avec le moteur essence, uniquement accouplé à une boîte automatique, le Daewoo Rexton n'est distribué qu'en finition Pack.
Rexton "Base" et Pack se différencient extérieurement par :
Bien équipé de série (voir fiche technique), le Daewoo Rexton RX 290 "de base" ne peut envier au Daewoo Rexton Pack que des rétroviseurs rabattables électriquement, une sellerie cuir et des airbags latéraux.
Pour conducteurs placides
S'il peut prétendre rivaliser en terme de look avec des pointures telles que le BMW X5 ou le Mercedes ML, le Daewoo Rexton est bien évidemment largué en terme de performance et d'agrément de conduite. Tenir son volant n'a cependant rien d'une punition. En ville, le gabarit imposant est compensé par un excellent rayon de braquage et sur la route, le confort de roulage est surprenant tandis que le roulis est toujours correctement maîtrisé.
Alors que la version essence dispose de 4 roues motrices en permanence, la version turbo Diesel n'est propulsée, hors utilisation en tout-terrain, que par ses seules roues arrière. Question motricité, pas de crainte à avoir ! Les 118 ch ne sont pas assez vaillants pour faire décrocher l'essieu arrière rigide, même sur le mouillé !
En jouant d'un levier de vitesses aux amples débattements et aux verrouillages un peu caoutchouteux, on arrive pourtant à forcer le rythme. Mais dans ce cas, le Daewoo Rexton RX 290 vous ramène bien vite à la raison par un sous-virage prononcé.
On l'aura compris, même s'il est capable de dépasser 160 km/h après une bonne lancée, le Rexton RX 290 s'apprécie lorsqu'il est conduit "en bon père de famille". Il vous rendra alors les mêmes services qu'un monospace, l'originalité et la possibilité de sortir des sentiers battus en plus.
Conscient des limites de son gros 4x4 et de son prix de vente qui n'a rien d'amical, Daewoo France n'envisage pas de bousculer le petit monde du 4x4 de luxe. Mais l'importateur français dispose là d'un véhicule porteur d'une image suffisamment forte pour prouver au grand public que Daewoo, depuis son rachat par la General Motors est redevenu un grand constructeur à part entière.
D. Allignol
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