Avec ses lignes belles à couper le souffle, son 6 cylindres de 214 ch et sa boîte automatique séquentielle commandée au volant, le break de Lexus s'adresse plus aux hédonistes de la chose automobile qu'aux déménageurs occasionnels.
Date de commercialisation : septembre 2001 / Date de l'essai : octobre 2001
LA VOIE DE L'ESTHÉTISME

Aujourd'hui, l'automobiliste qui recherche avant tout du volume pour transporter sa petite famille et ses bagages, délaisse le break traditionnel pour se tourner tout naturellement vers la formule monospace. Les breaks qui n'ont plus à jouer les utilitaires, ont donc choisi d'explorer une autre voie, celle de l'esthétique.
C'est exactement la cas de la Lexus IS300 SportCross, le premier break de Lexus, qui peut se permettre, sans que l'on crie au scandale (bien au contraire !) d'offrir un coffre dont la contenance est inférieure à celui de la berline dont elle dérive.
TOUT POUR LA LIGNE !

Nobuaki Katayama, est l'ingénieur en chef du projet IS. Nul n'est donc mieux placé que lui pour nous expliquer la genèse de la Lexus IS300 SportCross.
"Lorsqu'il nous a été demandé d'imaginer une carrosserie supplémentaire pour la gamme IS, nombreux sont ceux qui ont d'emblée envisagé un break. Personnellement, je ne pouvais m'y résoudre. Je souhaitais en effet préserver l'équilibre atteint par la berline, tant physiquement, en termes de répartition des masses, que visuellement, en terme de fluidité des lignes. C'est pourquoi nous avons imaginé un nouveau concept, un "concept croisé" (le "Cross" de SportCross) qui allierait tous les avantages dynamiques et esthétiques de la berline au caractère pratique d'une cinq portes."
UNE CATÉGOGRIE DE CHARGEMENT MODESTE

La Lexus IS300 SportCross est loin d'offrir la plus grande capacité de chargement de sa catégorie. "Notre objectif n'était pas là", précise Monsieur Katayama. "Avec la SportCross, nous raisonnons en terme d'exclusivité et de raffinement, non de charge ou de volume utile. Ce serait indigne d'une voiture de cette classe et d'une marque comme Lexus." Tout est dit !
UN COFFRE PETIT MAIS ASTUCIEUSEMENT MODULABLE

Alors que la berline Lexus IS300 dispose d'un coffre de 400 dm3, la SportCross se contente de 329 dm3 sous sa tablette cache-bagages ! Un petit handicap qu'elle compense par la modularité de son habitacle.
Contrairement à la berline, le siège arrière est rabattable au même titre que le dossier du siège avant droit, ce qui permet d'atteindre une longueur de chargement totale de 2,60 m et un volume dépassant les 1.000 dm3.
En outre, le coffre dispose d'un faux plancher sous lequel se dissimulent trois bacs de rangement qui offrent 36 dm3 supplémentaires. Pratiques et discrets, ces rangements ont aussi le mérite "d'habiller" la généreuse traverse qui relie les passages de roues arrière pour rigidifier au maximum la caisse de la SportCross.
UN COFFRE PETIT MAIS ASTUCIEUSEMENT MODULABLE

Pour Monsieur Katayama, il était impératif que la break, en dépit d'une longueur majorée de 6,5 cm, offre exactement les mêmes sensations au volant que la berline. La Lexus IS300 SportCross reçoit donc un hayon en aluminium ce qui contribue à limiter un poids total supérieur d'une quarantaine de kilos par rapport à la berline. Cette petite surcharge pondérale est due presque exclusivement aux renforts qui rigidifient tout le compartiment arrière de la voiture.
De plus, alors que la berline est chaussée de quatre pneus identiques, la SportCross dispose de pneus arrière un peu plus larges que les pneus avant. Ajoutez à cela le déplacement de certains éléments lourds dans les limites de l'empattement et vous obtenez un break dont la répartition des masses est strictement identique à celui de la berline.
PLUS DE COFFRE... DEVANT !

La gamme IS est apparue en France en 1999 avec la berline IS200 animée par un six cylindres de 155 ch. Lors des premiers essais, tout les essayeurs ont été unanimes : avec un tel châssis, la voiture méritait assurément quelques chevaux supplémentaires. Impossible en effet de déstabiliser cette Lexus, si solidement campée sur des jantes de 17" et dotée de trains roulants incroyablement efficaces faisant appel à des suspensions à triangles superposés sur les quatre roues.
Les voeux des essayeurs... et des clients (surtout !) sont aujourd'hui exaucés. Lexus a tout simplement monté le six cylindres en ligne de la grande GS300 sous le capot de la "petite" IS200 qui devient du même coup IS300.
Résultat, la puissance fait un bond de 37% (de 155 à 213 ch) et le couple passe de 195 Nm à 4.600 tr/min, à 288 Nm à 3.800 tr/min ! Y'a pas photo !
BOÎTE AUTOMATIQUE UNIQUEMENT

Le monde à l'envers ! Alors qu'aux Etats-Unis la Lexus IS300 est proposée avec une boîte automatique à 5 rapports et une boîte manuelle (à 5 rapports également), seule la première a été retenue pour le marché français.
On s'en console bien vite car cette boîte se montre particulièrement agréable à l'usage. En mode entièrement automatique, elle met en valeur, grâce à la douceur du passage de ses 5 rapports, toute l'onctuosité du 6 cylindres, alors qu'en mode séquentiel, elle permet d'adopter un style de conduite réellement sportif, les rétrogradages en entrée de courbes s'effectuant avec une jubilatoire promptitude.
Il faut juste s'habituer au maniement des (trop) petits boutons positionnés sur les branches du volant, devant pour descendre les rapports, derrière pour les monter. Des "palettes" seraient incontestablement plus ergonomiques. Mais c'est bien là l'unique (petit) défaut de cette voiture qui se montre d'une incroyable générosité sur tous les plans.
SUR LA ROUTE, ÉQUILIBRE ET PRÉCISION

Même dopée par son nouveau 6 cylindres, la Lexus IS300 fait toujours preuve d'autant de rigueur. Sur route ouverte, il est pratiquement impossible de cerner les limites du châssis. La direction, d'une admirable précision, permet de placer les roues avant exactement où l'on veut et les roues arrière qui se chargent de la propulsion ne perdent jamais une once de motricité, même dans les sorties d'épingles les plus serrées. Les suspensions sont suffisamment fermes pour contenir tous les mouvements de caisse, ce qui n'empêche pas l'amortissement taré à la perfection de transformer en billard les petites départementales les plus chahuteuses. Du bon, du très bon travail !
On en vient presque à se demander à quoi sert l'ESP (contrôle dynamique de trajectoire) que l'on ne peut déconnecter qu'en "virant" son fusible, alors que, curieusement, le système antipatinage, lui, peut se débrancher depuis la planche de bord !
CONCLUSION

Grisante à conduire, mais toujours sécurisante, luxueusement équipée, hyper confortable et pratique malgré tout, la Lexus IS300 SportCross n'a rien à envier à ces concurrentes germaniques qu'elle attaque de front. Et pour finir de vous en convaincre, précisons encore qu'à motorisation et finition égales, elle reste de 7 à 28% moins chère qu'elles !
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D. Allignol