Immobilier, vie de quartier et écologie : à Paris, 85 recommandations pour lutter contre la canicule

Ville dense, Paris s’attaque à l’enjeu de la canicule avec une politique ambitieuse de végétalisation. Débitumer les rues, installer des toiles et ombrières, peindre en clair les toits des bâtiments pour faire face aux épisodes caniculaires. Objectif : rendre la vie plus agréable dans les quartiers parisiens et redynamiser l’immobilier.

Le collectif “Paris à 50 °C” tire la sonnette d’alarme sur les canicules urbaines

La métropole de Paris, urbanisée à plus de 80 %, souffre d’une hausse supplémentaire de température pouvant atteindre 8 à 10 °C par rapport aux zones environnantes, notamment la nuit en raison des matériaux utilisés (pierre, béton, asphalte, zinc) pour la construction de logements collectifs et pour l'aménagement urbain et en raison des activités humaines. C’est ce que souligne la mission "Paris à 50 °C". Face à ce constat alarmant, les élus locaux adoptent une nouvelle politique qui consiste en une série de mesures visant à réduire l’impact de cette forte chaleur urbaine.

Parmi celles-ci, la débitumisation des places de parking et de vélo qui sera remplacée par du gazon ou des pavés enherbés. Les façades des bâtiments les plus exposées seront également végétalisées avec des plantes grimpantes à faible entretien et plantées en pleine terre pour en faire des logements parisiens plus adaptés aux contraintes actuelles. Ces dispositions, si elles sont appliquées, pourraient permettre à la grande métropole de l’Hexagone de mieux s’adapter aux périodes caniculaires et offrir un environnement plus agréable aux citadins. Cela devrait aussi permettre d'améliorer les offres immobilières dans la région parisienne, en proposant des habitations confortables en toute saison.

Prévoir la canicule : de nombreuses recommandations pour adapter les villes à la grosse chaleur

Face à la menace croissante des vagues de chaleur, les autorités françaises ont formulé 85 recommandations pour aider les villes à s’adapter à la canicule. Ces mesures concernent aussi bien les espaces et biens publics que les logements des habitants. En effet, les prévisions sont alarmantes : d’ici 2080, la période caniculaire aura lieu pendant plusieurs jours à Paris : en moyenne 34 jours de période caniculaire par an, soit plus du double par rapport aux 14 jours observés dans les années 2010. De plus, le taux moyen de nuits tropicales pourrait passer de 5 à 35 par an. Ainsi, les élus, dont le rapport a été consulté par l’AFP, préconisent donc des solutions d’adaptation pour minimiser les effets de la canicule sur Paris. Parmi cela : la végétalisation des espaces urbains, la réduction de la densité urbaine et l’augmentation de la réflexion solaire des bâtiments et immeubles des quartiers très exposés au soleil, afin d’en filtrer les rayons, avec l’utilisation de rideaux et de stores. Il est crucial que les villes prennent ces recommandations au sérieux et agissent rapidement pour protéger leurs citoyens contre les conséquences dévastatrices de la chaleur caniculaire.

Les élus parisiens veulent verdir la ville dense et multiplier les zones de rafraîchissement

Pour prévenir l’augmentation de la température dans une ville dense comme Paris, les élus parisiens cherchent à mettre en place des mesures pour aider les habitants des quartiers à mieux supporter les fortes températures. Comme cité plus haut, ils préconisent le reverdissement des façades des bâtiments existants et le retrait des bitumes des espaces publics. Toutefois, lorsque cela n’est pas possible, ils recommandent de peindre les toits plats des immeubles et bâtiments non patrimoniaux avec un revêtement clair afin de réduire l’impact des fortes températures sur la métropole.
 

Dans le même temps, la mairie souhaite multiplier les lieux de rafraîchissement, en particulier les zones de baignade dans la Seine après les Jeux olympiques de 2024 pour pouvoir rester au frais autant que possible. Ces mesures visent à offrir un environnement plus agréable aux habitants citadins et aux touristes de passage en plein été, aussi bien à l’extérieur qu’au sein de leur logement, leur permettant d’aller se rafraîchir. Ce reverdissement de l'immobilier parisien et des espaces de vie commune devrait rebooster le marché de la vente et de la location d'appartement à Paris et à lutter contre la hausse de la température dans une ville dense comme Paris.

Au programme : débitumisation, végétalisation, création d’ombrages dans les quartiers

En plus de la débitumisation des rues et de la végétalisation des façades des logements actuels et futurs programmes immobiliers neufs parisiens, les autorités recommandent également l’ombrage des places publiques avec des pergolas et des ombrières végétalisées, des arcades et des ouvrages d’envergure sur les places les plus minéralisées. En ce qui concerne les bâtiments existants, la mission propose le développement de toits-terrasses collectifs, équipés de collecteurs d’eau, d'un reverdissement résilient et de sources d’énergie renouvelable. Ces recommandations seront prises en compte par l’exécutif de gauche lors de la révision du plan local d’urbanisme et du Plan climat, qui seront présentées au conseil municipal en juin et juillet 2023.

Une politique climatique ambitieuse aidant les habitants à faire face aux vagues de chaleur urbaine

La nouvelle politique de prévention de période de fortes chaleurs devra permettre aux habitants de Paris de mieux se préparer. Ces mesures pourraient également inclure la mise en place d’espaces refuges pour la nuit, tels que des souterrains, des parkings ou des stations de métro désaffectées. Il est en effet important de veiller à ce que la population puisse se tenir à l’abri pendant les pics de chaleur, dans le cas ou leur logement ne leur permet pas de se rafraîchir efficacement. C’est surtout le cas pour les personnes fragiles comme les nourrissons, les jeunes enfants, certains malades… Mais globalement, comme beaucoup de nombreuses villes françaises, l'enjeu est de réduire le nombre d'îlots de chaleur urbains.

Avec ETX/DailyUp