Le Covid n'a pas causé l'exode urbain tant attendu, selon une récente étude

 
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La pandémie n'a pas déclenché l'exode urbain comme beaucoup l'avaient imaginé. - Photography JamesBrey / Getty Images©

Malgré la pandémie, l'exode urbain n'a pas eu lieu. Une étude pluridisciplinaire publiée récemment suggère que la métropolisation se poursuit malgré les incertitudes liées au Covid, et que quitter la ville pour habiter à la campagne n'est pas encore devenu une tendance majeure.

Exode urbain : les grandes villes continuent d’attirer malgré la pandémie

L'étude pluridisciplinaire "Exode urbain : un mythe, des réalités", lancée en juin 2021, apporte un éclairage intéressant sur les effets du Covid sur la mobilité résidentielle. Les chercheurs de la plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (Popsu) suggèrent qu'il faut fortement nuancer l'idée d'un exode urbain massif en réponse à la crise sanitaire et aux périodes successives de confinement. En effet, la crise sanitaire n'a pas provoqué de déménagement massif des villes vers les campagnes, comme certains l'avaient prédit. Au lieu de cela, le Covid a accéléré des tendances préexistantes à la crise. Ainsi, les grandes agglomérations continuent d'attirer la majorité des déménagements. La preuve, les demandes en maison ou appartement à louer dans les différentes métropoles ne fléchissent pas. Cela suggère que la métropolisation se poursuit malgré les incertitudes liées à la pandémie.

Le Covid a entraîné des départs des grands centres-ville, mais pas de manière significative

Il est évident que le Covid 19 a eu un impact significatif sur les décisions de changer de vie de beaucoup de personnes, notamment en matière de mobilité résidentielle. La crise a surtout permis de concrétiser l’exode urbain vers d'autres territoires. Pour cela, les centres urbains moyens et les couronnes périurbaines sont les principales destinations de ce mouvement migratoire. Cette évolution est qualifiée de poursuite du desserrement citadin, qui était déjà en cours avant la pandémie. En revanche, certains habitants des grandes métropoles ont cherché à s'éloigner des centres urbains vers des zones périurbaines ou rurales, mais cela n'a pas été conséquent. En outre, les chercheurs notent également que l’épreuve du Covid a eu des effets différents selon les types de territoires. Ainsi, les grandes municipalités ont enregistré une baisse de la croissance démographique, tandis que certaines cités moyennes ont connu une croissance importante. Cela s'explique par la recherche d'un cadre de vie meilleur et moins dense en population.

Le déménagement entre des métropoles de même taille est très fréquent

L'étude des tendances migratoires révèle que la majorité des déménagements se font entre des villes de même taille, tandis que plus d'un quart du déménagement a lieu au sein de la même commune. En outre, contrairement à l'idée populaire d'un "désamour des villes", 43% des départs enregistrés au cours des 12 premiers mois de la pandémie ont été vers des agglomérations d'au moins 200 000 habitants. Les destinations rurales continuent de représenter une faible part des déménagements (18%), avec seulement une légère augmentation de 1 point par rapport à l'avant-Covid.


Quoi qu’il en soit, ces chiffres soulignent la nécessité de réfléchir à l'aménagement du territoire et aux politiques d'urbanisation (programmes neufs avec balcon et terrasse, jardin partagé, etc.), en particulier en termes de développement dans les zones concernées : la location comme la vente de maisons ou de terrains, les services essentiels… Les métropoles de petite et moyenne taille peuvent être une solution pour ceux qui cherchent un cadre de vie plus agréable sans quitter complètement l'environnement citadin. Cela pourrait également contribuer à réduire les inégalités territoriales en favorisant la création d'emplois et de services publics dans ces zones.

Déménager, quitter la ville pour des zones rurales n’est pas due à la crise sanitaire

La tendance à quitter la ville en faveur de destinations rurales était déjà présente avant l'arrivée du Covid. L'étude révèle que l’exode urbain se poursuit, en particulier vers les littoraux, comme la côte atlantique, et les espaces ruraux. Bien que ces régions aient connu une augmentation significative de leur solde migratoire, cela reste un phénomène minoritaire et concerne principalement les territoires proches des centres urbains. Toutefois, les grandes villes restent toujours en tête des destinations privilégiées.


Contrairement à l'idée reçue d'un profil type de ménages privilégiés pour lesquels l’exode urbain serait plus accessible, l'étude met en avant la diversité des profils de personnes déménageant pendant la crise. Les mouvements concernent donc également des personnes en situation de précarité ou de préretraite. En revanche, environ un quart des déménagements s'effectuent au sein de la même ville, et 18% des départs concernent des zones rurales, avec une hausse d'un point seulement par rapport à la période pré-covid, témoignant que le "quitter la ville" ne concerne pas une majorité de la population.

Les gens veulent habiter à la campagne pour une meilleure qualité de vie

L'attrait pour la vie en milieu rural, l'espace et la nature est devenu un facteur important d’exode urbain ces derniers temps, poussant certains à fuir les villes et à habiter à la campagne en quête de calme et d'un environnement plus sain. Cela s'inscrit dans le cadre des déménagements favorisés par le Covid, mais également motivés par l'essor du télétravail et l'écoanxiété. En effet, la crise sanitaire a été un facteur déclencheur pour de nombreuses personnes qui ont décidé de changer de vie en quittant les métropoles. Les avantages du télétravail ont ouvert la voie à une liberté géographique accrue pour de nombreux travailleurs qui peuvent désormais vivre loin de leur lieu de travail.


En outre, l'impact environnemental des modes de vie urbains a conduit certains citadins à reconsidérer le leur et à chercher des alternatives davantage durables. Cependant, il est important de souligner que cela concerne principalement les catégories sociales privilégiées, disposant des ressources financières et des réseaux nécessaires pour s'installer à la campagne. Les populations vulnérables ont tendance à ne pas quitter la ville, souvent en raison de leur accès limité à l'information et aux ressources nécessaires pour effectuer un déménagement.

La métropolisation est toujours d’actualité

La concentration des populations, des activités et des richesses dans les grandes villes, appelée métropolisation, est toujours d’actualité malgré la crise sanitaire. En effet, l'exode urbain n'a pas entraîné une diminution significative de la concentration des populations dans les centres urbains. En revanche, la périurbanisation s'étend désormais vers des territoires éloignés, avec une hausse de l'installation de populations dans les couronnes périurbaines, qui sont souvent situées à une distance raisonnable des grandes localités. Ce phénomène de périurbanisation pourrait être une conséquence indirecte de l'exode urbain, car de nombreuses personnes cherchent à quitter la ville sans pour autant s'éloigner complètement de leur lieu de travail ou de leur réseau social.


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Avec ETX / DailyUp

 

 

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