Elaboré par AMG, le très officiel préparateur de Mercedes, le coupé Mercedes CLK 55 AMG a débuté sa carrière sur les circuits de Formule 1 en mars 1998. Chargée, en temps que véhicule de sécurité (Safety Car), de canaliser les ardeurs des monoplaces, ce coupé Mercedes très spécial est disponible en «version route» depuis août 1999. Il était temps de faire connaissance.
Date de commercialisation : janvier 2001 / Date de l'essai : mars 2001

Le Safety Car, ou véhicule de sécurité, c'est cette voiture surmontée d'une rampe de feux clignotants qui est chargée de se porter le plus vite possible au devant d'une course de Formule 1 pour la ralentir en cas de très mauvais temps ou lorsqu'une ou plusieurs voitures accidentées se trouvent dans une position dangereuse.
Mais ralentir les Formule 1 ne signifie pas les arrêter. Les bolides qui sont dépourvus de ventilateur ne peuvent en effet compter que sur leur vitesse pour faire entrer dans leurs pontons l'énorme quantité d'air nécessaire au refroidissement de leurs radiateurs. Hors de question donc pour le Safety Car de se "traîner" sous peine de voir les F 1 qui le suivent casser les unes après les autres ! Ajoutons que le véhicule de sécurité est également utilisé pour l'étalonnage des chronomètres placés tout au long du parcours et que, de ce fait, il doit alors rouler en permanence à une vitesse maximum. Accélération exceptionnelle et célérité sont donc les deux exigences posées à un Safety Car.
Avec son V8 poussé à 347 ch, le Mercedes CLK 55 AMG disposait des qualités requises pour cette affectation qu'il a laissé depuis la saison dernière au récent et grand coupé CL.
DE LA PISTE À LA ROUTE

Pour faire un CLK 55 AMG, le préparateur de Mercedes part d'un Coupé CLK 430 dont il remplace le V8 4,3 l de 279 ch par un autre V8 dont la cylindrée atteint cette fois 5,5 l. C'est ce même moteur qui est monté également aujourd'hui sur le Coupé CL AMG cité plus haut, mais également sur d'autres préparations AMG antérieures élaborées sur la base des berlines Classe E et Classe S.
Dépourvu de tout dispositif de suralimentation, le V8 du coupé Mercedes CLK 55 AMG doit son énorme potentiel autant à sa cylindrée conséquente qu'à sa sophistication technologique. Outre des arbres à cames issus de la compétition, il bénéficie d'une culasse à trois soupapes par cylindre, d'une admission à double flux et d'injecteurs d'huile spécialement conçus pour assurer un refroidissement optimum de ses huit gros pistons en fonte d'aluminium.
Le V8 5,5 l développe ainsi 347 ch à 5.500 tr/min ce qui représente une puissance spécifique de 63 ch/litre, une valeur qui peut sembler un peu «juste» comparée aux 105 ch/litre d'une BMW M3 ou aux 142 ch/litre d'une Audi RS4 dopée, il est vrai, par deux turbos. Mais que les amateurs de sensations fortes se rassurent bien vite, le couple indispensable à des reprises fulgurantes est là et bien là ! 510 Nm sont ainsi disponibles de 3.000 à 4.3000 tr/min ce qui reste exceptionnel pour un moteur atmosphérique.
UN CHÂSSIS ADAPTÉ À LA PISTE ET À LA ROUTE

Avouez que cela ferait mauvais effet de voir, retransmis par les télévisions du monde entier, un Pace Car «partir en sucette» dans les courbes d'un circuit. Question trains roulants, le Mercedes CLK AMG a donc bénéficié des soins attentifs des ingénieurs de la société Mercedes-Benz-AMG GmbH. Son châssis sport comprend des amortisseurs à gaz plus fermes, des barres antiroulis renforcée et des ressorts affermis. La carrosserie est abaissée de 25 mm par rapport au coupé Mercedes CLK 430 et les roues en alliage léger siglées AMG reçoivent des pneus à profil ultra-bas de 17 pouces, des 225/45 R 17 sur jantes 7,5 x 17 à l'avant et des 245/40 ZR 17 sur jantes 8,5 x 17 à l'arrière.
Esthétiquement, le Mercedes CLK 55 AMG bénéficie d'office (normal !) du kit carrosserie AMG qui se compose de jantes alliage 5 branches, d'une jupe avant spécifique intégrant des phares antibrouillard, de jupes latérales plus «travaillées» et d'un bouclier arrière également redessiné. Sans le moindre recours à de voyants ajouts tels qu'élargisseurs d'ailes proéminents ou aileron monstrueux, les éléments AMG virilisent sobrement mais incontestablement la silhouette du coupé. Et pour peu qu'un rayon de soleil daigne souligner ses galbes, le Mercedes CLK 55 AMG, dans sa livrée gris métal, semble réellement sculpté d'une pièce dans un (gros) bloc d'acier. C'est sobre, massif et fluide à la fois... c'est beau !
UNE MÉCANIQUE À LA PUISSANCE OMNIPRÉSENTE

Contact ! Le «vrooaap» rageur libéré par la double sortie d'échappement vous met immédiatement dans l'ambiance. Comme il n'existe pas chez Mercedes de boîte mécanique capable d'encaisser l'énorme couple du V8, le Mercedes CLK AMG n'est proposé qu'avec une boîte automatique à 5 rapports. Comme sur toutes les autres Mercedes, cette boîte peut se commander manuellement par des impulsions latérales sur le levier, vers la droite pour monter les rapports, vers la gauche pour les descendre. Pour quitter la ville, nous nous contenterons de laisser la boîte travailler toute seule en position D (Drive). Le couple arrive si vite et si fort qu'il est pratiquement impossible, au tout début, de démarrer sans faire patiner les roues arrière. Après quelques feux rouges, le pied droit acquiert la sensibilité requise. Les démarrages se font plus discrets... ce qui ne vous empêchera pas, de toute manière, de vous retrouver systématiquement devant.
Sur autoroute, après chaque péage, on ne peut s'empêcher de lâcher toute l'imposante cavalerie. Vous voilà parti dans une accélération qui vous colle au dossier et qui semble ne jamais devoir s'arrêter. Cette (forte) impression est accentuée par la rapidité avec laquelle la boîte monte les rapports et par l'aisance avec laquelle le moteur grimpe haut dans les tours. Et c'est presque sans s'en apercevoir que l'on atteint la vitesse maximum... avant de bien vite redescendre sur terre en se calant à une vitesse de croisière (un peu) plus proche des limites imposées. On se console alors en se disant qu'il serait presque possible de rouler deux fois plus vite, si la vitesse de pointe du Mercedes CLK 55 AMG n'était pas limitée électroniquement à 250 km/h.
UN COMPORTEMENT EXUBÉRANT... SOUS LE CONTRÔLE DE L'ÉLECTRONIQUE

Sur petite route, après avoir joué durant quelques kilomètres avec la commande séquentielle de la boîte, on s'en remet bien vite au mode automatique. De toute manière, quel que soit le rapport engagé, la puissance est toujours suffisante pour assurer des accélérations dantesques. De plus la boîte réagit avec une très grande rapidité au kick-down, en rentrant un, voire deux rapports, lorsqu'on enfonce à fond la pédale d'accélérateur,
Imperturbable dans les grandes courbes d'autoroute, le Mercedes CLK 55 AMG apprécie également les virages serrés. Sa compacité, son châssis rigidifié et les mouvements parfaitement contrôlés de la caisse lui procurent une vivacité surprenante. La direction, typiquement Mercedes, n'est pas très informative et manque un peu de rappel, mais cela ne nuit en rien à la précision du train avant qui se révèle très directif. Même sur le mouillé le Mercedes CLK ne sous-vire jamais.
Si la route est sèche, vous pouvez vous amuser à déconnecter le système de régulation électronique de comportement. Le Mercedes CLK 55 AMG ne demande alors qu'à partir dans de spectaculaires figures provoquées, plus ou moins à la demande, par l'arrivée de la puissance aux roues arrière. Il faut alors faire preuve d'une bonne maîtrise du contre-braquage car, même si le système antipatinage reste toujours actif, il est bien vite dépassé et autorise de fort belles dérives du train arrière.
Sous la pluie, on se dépêche bien vite de reconnecter toutes les aides à la conduite dont la rassurante présence se traduit par un voyant qui clignote alors pratiquement en permanence. Même sous un véritable déluge, on peut alors conduire sans trop d'arrière pensées, les dérobades du train arrière étant bien vite jugulées par l'ESP (contrôle dynamique de stabilité). Loin d'être frustrant, ce système apporte alors un réel confort de conduite pour celui qui désire conserver un rythme soutenu sans être en permanence sur le qui-vive !
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D. Allignol