Une ligne à couper le souffle, des motorisations alertes, une présentation soignée, un comportement routier de très haut niveau… La berline familiale sportive d’Alfa Romeo allie à son inimitable tempérament latin, une rigueur presque germanique.
Date de commercialisation : septembre 2005 / Date de l'essai : septembre 2005

Succéder à la 156, la berline d’Alfa Romeo qui a sorti la marque italienne de son marasme, voilà qui n’est pas une mission facile. Et c’est bien entendu celle de l'Alfa Roméo 159 qui, pour la mener à bien, semble s’être donner de sérieux atouts, à commencer par une ligne admirable qui ne peut qu’éveiller la passion de tous les amateurs de belles auto.
QUAND GIUGIARO SUCCÈDE À DE'SILVA

La 156 avait marqué les esprits par un dessin aussi audacieux que contemporain, intégrant quelques subtiles références au prestigieux passé de la marque. L’auteur du chef d’œuvre ? Le designer Walter De’Silva.
Du coup, c’est à la collaboration entre Giugiaro d’Ital Design et le Centre de Style d’Alfa Romeo que l’on doit la silhouette de la 159.
Aussi harmonieuse dans ses formes que la 156, la 159 gagne :
PLUS GRANDE, GUÈRE PLUS HABITABLE

Plus généreuses dans toutes ses dimensions, la nouvelle Alfa Romeo 159 ne mesure que 6 cm de moins que la « grande » 166. Cela revient à dire qu’elle mesure 23 cm de plus que la 156 et qu’elle gagne également 9 cm en largeur tout en voyant son empattement majoré de 10 bons cm.
Cet accroissement général du gabarit ne profite pas pour autant à l’habitabilité qui reste assez limitée aux places arrière, comme sur les berlines allemandes concurrentes, ce qui ne les empêchent pas d’ailleurs de fort bien se vendre. Tous ces centimètres supplémentaires sont dons essentiellement là pour satisfaire à des normes de sécurité de plus en plus sévères, notamment en ce qui concerne les chocs avec des piétons que l’on devrait bientôt pouvoir renverser sans arrière-pensées.
Reste que, toujours comparée à la 156, l'Alfa Romeo 159 gagne en garde au toit et en largeur aux coudes tandis que le coffre, d’une contenance (presque) honnête de 405 dm3, gagne (en option ou de série selon les versions) une banquette arrière au dossier rabattable – elle était désespérément fixe sur la 156 - qui permet d’en augmenter le volume si nécessaire.
UNE FINITION EN HAUSSE (TRÈS) SENSIBLE

Dans l’habitacle, l’ambiance reste typiquement Alfa, la planche de bord reprenant dans ses grandes lignes le dessin de celle de l'Alfa Romeo156. Tout est fait pour satisfaire le plaisir de conduire avec :
Beaucoup plus surprenante donc est l’incontestable progression de la finition. Les plastiques sont d’une excellente qualité et l’assemblage des différents éléments est pratiquement aussi soigné que dans une Audi, ce qui n’est pas un mince compliment.
TROIS NIVEAUX D'ÉQUIPEMENTS...

Bien mieux qu’un interminable paragraphe sur la question, la fiche technique vous en dira beaucoup plus sur la richesse de l’équipement généreux dont bénéficie l'Alfa Romeo 159. C’est vrai pour les deux niveaux supérieurs Distinctive et Selective mais, une fois n’est pas coutume, c’est vrai aussi pour la finition de base Progression qui offre de série :
On pourrait presque parler de générosité… avant de s’apercevoir que l'Alfa Romeo 159 coûte plus de 4 000 € que la 156 !
... ET SIX MOTORISATIONS

L'Alfa Romeo 159 propose une gamme très complète de motorisations. En essence, elle dispose de trois nouvelles motorisations essence, toutes équipées d’un double variateur de calage continu (à l’admission et à l’échappement) et d’injection directe d’essence (JTS).
Le plus puissant est un V6 3.2 l de 260 ch et 322 Nm de couple à 4.500 tr/min. En dessous on trouve deux quatre cylindres, un 2.2 l de 185 ch (230 Nm à 4 .500 tr/min) et un 1.9 l de 160 ch (190 Nm à 4.500 tr/min).
Comme on peut le constater ces trois groupes délivrent une puissance et un couple plus que confortables compte tenu de leurs cylindrées.
En Diesel, l’Alfa Romeo 159 a droit à un cinq cylindres en ligne 2.4 JTDM de 200 ch et 400 Nm (à 2.000 tr/min) ainsi qu’à deux quatre cylindres 1.9 JTDM : le premier est un 16 soupapes de 150 ch (320 Nm à 2.000 tr/min) et le second un 8 soupapes de 120 ch (280 Nm à 2.000 tr/min). Ces trois moteurs disposent de la technologie Multijet et d’une suralimentation confiée à un turbocompresseur à géométrie variable et échangeur thermique.
En attendant des boîtes de vitesses automatiques et une boîte robotisée Selespeed, toutes les motorisations (essence et Diesel) sont associées à de nouvelles boîtes de vitesses mécaniques à six rapports caractérisées par des débattements réduits et des enclenchements aussi rapides que précis. Le plaisir de conduite, toujours !!!.
MOINS "JOUEUSE", PLUS EFFICACE ET PLUS SÛRE

Plus grande que l'Alfa Romeo 156, l'Alfa Romeo 159 est aussi plus lourde, de 200 kg environ. Grâce à des trains roulants aux épures très évoluées, elle conserve toutefois l’agilité qui caractérisait la 156, tout en apportant le confort de roulage qui sied à son nouveau rang de berline « bourgeoise ».
Au volant on apprécie toujours :
L’essieu arrière, collé à la route, rend l'Alfa Romeo 159 un peu plus sage que sa devancière, mais son équilibre, sa neutralité et la motricité sans faille du train avant permettent d’adopter un rythme rapide avec autant de plaisir que de sérénité.
DE PETITES DIFFÉRENCES ENTRE ESSENCE ET DIESEL

Si toutes les versions de l'Alfa Romeo 159 font preuve d’une rare efficacité, reste que de subtiles différences de comportement se laissent discerner entre versions essence et Diesel.
Après avoir pris, sur le même itinéraire tourmenté (très !), une 159 2.2 l essence puis une 1.9 JTDM 150 ch, et sans pour autant faire d’allergie au Diesel, je dois avouer avoir pris beaucoup plus de plaisir au volant de la première des deux. Plus léger, le moteur essence pèse moins sur le train avant et sa capacité à grimper dans les tours autorise une conduite plus dynamique, plus Alfa, quoi !
Les grands rouleurs, eux, se satisferont pleinement des 150 ch du 1.9 JTDM 16 soupapes qui sera certainement, en France, la motorisation la plus convoitée, même s’il se montre forcément moins brillant que par le passé en raison des « quelques » kilos supplémentaires qu’il lui faut entraîner. Toujours est-il qu’aujourd’hui, la belle Alfa Romeo a tout pour égaler les berlines allemandes : la beauté, la qualité, le confort, l’efficacité, les performances mais aussi, et hélas, le prix.
TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES
Alfa Romeo 159 Sportwagon
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D. Allignol