Essai Audi A3 2003 : compacte, luxueuse et dynamique

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Sept ans après son introduction dans le segment "Premium" des berlines compactes, l'Audi A3 effectue sa première mue. Mais, tout en conservant l'élégance de la version originelle, elle met aujourd'hui l'accent sur le dynamisme, répondant en cela à l'image de plus en plus sportive de la marque aux quatre anneaux.

Date de commercialisation : avril 2003 / Date de l'essai : mai 2003

Lancée en version 3 portes en 1996 puis en version 5 portes et S3 en 1999, la première Audi A3 a été produite à plus de 875 000 exemplaires. En France, elle a occupé un temps la tête du sous-segment "Premium" du segment A, celui des berlines compactes de luxe (33.000 immatriculations en 2002).

PLUS ELANCÉE ET PLUS SPACIEUSE

Aux rondeurs de l'ancienne version, la nouvelle oppose des lignes plus tendues, plus structurées qui n'empêcheront pas cependant le grand public et, à plus forte raison les habitués de la marque, de l'identifier immédiatement comme étant une Audi A3. Voilà qui répond parfaitement à l'objectif fixé aux stylistes de la marque qui se devaient toutefois de conférer à la nouvelle Audi une allure sensiblement plus sportive mais toujours "bourgeoise".

Le design de la nouvelle Audi A3 évolue donc subtilement mais profondément : profil en coin aux épaulements plus marqués, face avant rendue plus agressive grâce à des optiques au regard méchant et à une double calandre empruntée au prototype Nuvolari vu au dernier Salon de Genève...

Au delà de ces détails stylistiques, les proportions de la voiture changent également. La nouvelle Audi A3 gagne 48 mm en longueur, 30 mm en largeur (mais perd 10 mm en hauteur) et voit aussi son empattement passer de 2.513 mm à 2.578 mm (+65 mm). Toutes ces majorations profitent bien entendu à l'habitabilité : les passagers bénéficient de 55 mm de plus dans la longueur (+29 mm pour les passagers arrière), et dans la largeur (aux épaules, +42 mm à l'avant et +23 mm à l'arrière). La contenance du coffre reste identique à celle qu'offrait la première Audi A3, passant de 350 dm3 à 1.100 dm3 une fois le dossier de la banquette 1/3-2/3 rabattue.

TOUT EST NOUVEAU !

Nouvelle carrosserie, nouvelle plate-forme, nouvelles suspensions, nouvelles motorisations... La nouvelle Audi A3 ne doit strictement rien à sa devancière, si ce n'est son allure générale.

L'Audi A3 deuxième génération emprunte au Volkswagen Touran sa toute nouvelle plate-forme qui servira à la Volkswagen Golf. La suspension avant reprend le classique principe pseudo McPherson (jambes de forces télescopiques, triangles inférieurs) mais les triangles particulièrement rigides s'articulent ici sur un cadre auxiliaire en alliage léger. Par ailleurs, la barre antiroulis agit directement sur les jambes ce qui rend ses effets plus précis tout en autorisant une réduction de son diamètre. Au final, 2,1 kg ont ainsi pu être gagnés sur le poids du train avant.

A l'arrière, l'essieu de torsion de l'ancienne Audi A3 disparaît au profit d'une solution beaucoup plus sophistiquée... et efficace. L'Audi A3 s'offre donc un ensemble à roues indépendantes constituée, de chaque côté, d'un robuste bras tiré longitudinal et de trois bras transversaux. Le tout s'ancre sur un cadre auxiliaire en tubes et tôles d'acier à haute limite élastique. On le verra plus loin, les nouveaux trains roulants de l'Audi A3 transfigurent radicalement son comportement !

TROIS MOTEURS POUR COMMENCER, DONT DEUX TOTALEMENT INÉDITS

Pour son lancement, l'Audi A3 est proposée avec un 1.6 l essence en aluminium de 102 ch, un 2.0 FSI (injection directe d'essence) de 150 ch entièrement en aluminium également et un 2.0 TDI (turbodiesel à injection directe) 16 soupapes de 140 ch. Le premier de ces propulseurs est déjà connu mais il bénéficie cependant d'un collecteur d'admission à géométrie variable. Valeurs de puissance et de couple (148 Nm à 3.800 tr/min) ne changent pas mais la consommation moyenne est très légèrement en hausse (7 l/100 km au lieu de 6,8 l/100 km) en raison du poids plus élevé de la nouvelle A3 (1.205 kg contre 1.090 kg). Cette motorisation n'était pas disponible lors des premiers essais presse mais on se doute que ses 102 ch risquent d'être un peu juste pour faire de l'Audi A3 une authentique sportive. La fiche technique promet cependant un respectable 185 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 km/h couvert en 11"9.

Le 2.0 FSI est un moteur très moderne qui se caractérise donc par des solutions techniques sophistiquées. L'injection du carburant, directement dans les chambres de combustion, se fait par l'intermédiaire d'une rampe commune mise sous pression par une pompe mono-piston. Deux arbres à cames commandent les 16 soupapes actionnées via des linguets à galets à faible frottement. Le calage variable en continu de l'arbre à cames d'admission favorise l'arrivée du couple à bas régime (200 Nm à 3.500 tr/min) tandis que la présence d'un volet réglable en continu dans chacun des conduits d'admission permet au moteur de fonctionner soit en mélange pauvre lorsqu'il est faiblement ou moyennement sollicité, soit en mode normal (comme un moteur classique) à pleine charge et dans les plages de charge partielles supérieures.

De ce fait, c'est dans les périodes de roulage les plus fréquentes que ce moteur FSI autorise les meilleures économies de carburant. Particulièrement propre grâce à ses trois catalyseurs dont le dernier se charge de stocker les NOx puis de les libérer, une fois saturé, sous forme d'azote, le 2.0 FSI confère néanmoins à l'Audi A3 ainsi motorisée des performances de premier ordre : 211 km/h et 0 à 100 km/h en 9"1 pour une consommation en usage mixte de seulement 6,9 litres aux 100 km.
Vient enfin le tout nouveau 2.0 TDI qui mérite bien un petit paragraphe pour lui tout-seul.

LE PREMIER TDI 16 SOUPAPES

D'ores et déjà monté sous le capot du Volkswagen Touran, le 2.0 TDI est un tout nouveau moteur développé à partir du bien connu (et reconnu) 1.9 TDI. L'augmentation de la cylindrée (de 1.896 à 1.984 cm3) est obtenue par une majoration de l'alésage. Grâce à la miniaturisation des injecteurs-pompes (une technique d'injection propre au groupe Volkswagen) la culasse peut désormais s'offrir quatre soupapes par cylindre. Les injecteurs-pompe à six orifices sont placés en position centrale et actionnés par l'arbre à cames d'échappement via des culbuteurs à rouleaux.

Alors qu'il ne développe "que" 136 ch sur le Touran, le 2.0 TDI en délivre 140 à 4.000 tr/min sur l'Audi A3. Le couple, plutôt costaud, atteint 320 Nm de 1.750 à 2.500 tr/min. Résultat, l'Audi A3 peut croiser à 207 km/h (sur circuit bien entendu) et passer le cap des 100 km/h en 9"5 seulement. Le très bon rendement de ce moteur se traduit de plus par une consommation moyenne en usage mixte de 5,5 l/100 km. Comme le 2.0 FSI, le 2.0 TDI est accouplé à une boîte manuelle à six rapports. Fin 2003, il pourra aussi être équipé de la fameuse boîte séquentielle DSG qui permet de changer de rapport sans avoir à lever le pied de l'accélérateur.
Le 2.0 FSI, comme le 1.6 l, pourra recevoir une plus conventionnelle boîte automatique Tiptronic à 6 rapports.

Dans le courant du mois de juillet 2003, le 2.0 TDI recevra le renfort d'un 1.9 TDI de 109 ch. A eux deux, ces moteurs devraient représenter 78% de ventes d'A3 en France avec le mix escompté suivant : 2/3 des ventes "mazout" pour le 2.0 TDI et 1/3 pour le 1.9 TDI.

Pour la première fois dans son histoire, l'Audi A3 va pouvoir bénéficier d'un V6. Il faudra juste attendre la fin de l'année avant de pour pouvoir profiter des 250 ch du V6 3.2 litres récemment découvert sous le capot du coupé TT. Fort d'un couple maxi de 320 Nm disponible entre 2.500 et 3.000 tr/min, l'Audi A3 V6 3.2 atteindra 250 km/h et passera de 0 à 100 km/h e 6"5, bien aidée en terme de motricité par une transmission intégrale Quattro.

4 FINITIONS POUR LA FRANCE

Attraction, Ambiente, Ambition et Ambition Luxe sont les quatre niveaux de finition retenus pour le marché français. Les deux premiers sont typés "confort", le troisième est axé sur le dynamisme et le quatrième entend combiner dynamisme et luxe.

Dès le premier niveau, l'Audi A3 bénéficie d'un équipement complet, ce qui n'empêche pas la liste des options d'être plutôt longuette et de proposer quelques équipements qu'il serait normal de trouver de série sur celle qui se veut (et qui est) la reine du segment des compactes "Premium".

Pas de quoi trop râler cependant car l'Audi A3 Attraction offre de série toutes les aides électronique à la conduite (ABS avec amplificateur de freinage d'urgence, antipatinage et programme électronique de stabilisation ESP) ainsi qu'une imposante batterie d'airbags (frontaux, latéraux avant et de tête avant / arrière). Pas de banale climatisation à réglage manuel, mais d'office une climatisation automatique avec réglage de température séparé gauche / droite. L'Attraction offre aussi de série un volant réglable en hauteur et en profondeur, un siège conducteur réglable en hauteur, des vitres et des rétros extérieurs électriques ainsi qu'un verrouillage centralisé par télécommande. Mais il faudra passer à la caisse (920 €) pour s'offrir l'autoradio mono CD.

L'Audi A3 Ambiente se distingue par des inserts bois et par le cuir qui habille son volant, son pommeau de levier de vitesses et la poignée du curieux frein à main dont la forme en Z confère un plus grand volume à l'évidemment aménagé dans la console centrale. A ce niveau apparaissent également le régulateur de vitesse et l'éclairage automatique des phares qui, curieusement, ne sont disponibles qu'en option sur le niveau immédiatement supérieur avant de réapparaître de série sur le niveau le plus élevé.

L'Audi A3 Ambition passe au châssis sport surbaissé de 15 mm, se chausse de jantes alliage de 17" et soigne le confort de ses passagers avant par des sièges sport au maintien latéral renforcé. Elle bénéficie en outre d'un ordinateur de bord et de phares antibrouillard. Spécifique au marché français (heureux veinards que nous sommes !) l'Audi A3 Ambition Luxe ajoute à tout ça une sellerie cuir, des peintures métallisées ou nacrées ainsi qu'un radar de stationnement.

Le niveau Ambiante mis à part, toutes les versions sont équipées d'une radio avec lecteur de CD, celle de la finition Ambiante Luxe incluant un lecteur de cassettes et un chargeur intégré 6 CD.

BIENVENUE À BORD !

Les grandes portières facilitent l'accès à bord. Pour s'installer à l'arrière, où même des adultes seront à leur aise, on apprécie le système Easy Entry qui combine le basculement du dossier des sièges avant avec l'avancée de leur assise. Dès les versions Attraction et Ambiente, les sièges avant se montrent très confortables. Ceux des versions Ambition le sont plus encore grâce au maintien latéral parfait qu'ils offrent, un maintien qui va être le bienvenu sur les petites routes de l'arrière pays niçois où nous allons prendre en main successivement une Audi A3 2.0 FSI puis une 2.0 TDI.

Constante Audi, la position de conduite est parfaite, quelle que soit la taille du conducteur. Sous ses yeux, la sobre planche de bord à la finition irréprochable emprunte quelques éléments de style aux coupés et cabriolets TT. Elle adopte les mêmes aérateurs ronds ainsi que les originales arches de console qui finissent, hélas, par meurtrir les genoux si on bouscule un peu la voiture sur les petites routes... ce dont nous ne nous sommes pas privés.

UN COMPORTEMENT ROUTIER TRANSFIGURÉ

Première et évidente constatation, les bienfaits apportés par la nouvelle plate-forme, déjà constatés sur le Touran de Volkswagen, transfigurent radicalement le comportement de l'Audi A3. Les traditionnels pompages dus à l'amortissement souple/dur de l'ancienne version ont totalement disparus.

Oublié également le comportement quelque peu pataud. La nouvelle Audi A3 négocie les virages avec autorité, guidée par un train avant précis, lui-même secondé par un essieu arrière qui, après avoir aidé au placement de la voiture, se cale sur ses appuis en refusant obstinément de décrocher.

Du coup, l'Audi A3 affiche un comportement routier d'une souveraine neutralité qui autorise cependant une conduite beaucoup plus dynamique que par le passé. Ce constat particulièrement positif est encore plus évident sur les versions Ambition et Ambition Luxe équipées du châssis sport. Ces dernières font cependant payer leur surcroît d'efficacité par un niveau d'absorption des petites irrégularités en léger retrait. Mais il faut savoir ce qu'on veut !

Voilà en tout cas qui permet d'adopter un rythme enlevé sur les petites routes, grâce au tonus du moteur le plus efficace actuellement disponible, autrement dit le 2.0 TDI, et sous la surveillance d'un ESP (aussi discret qu'efficace lors de ses rares interventions) que l'on pourra se permettre de déconnecter sans problème sur le sec pour bénéficier d'une conduite encore plus "active".

TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES DE L'AUDI A3