Conseils & Actus
Pour nous faire essayer le plus puissante des Fiat Stilo, Fiat-France nous avait laissé le choix entre une 5 portes et une 3 portes. La première jouant au simili monospace, nous avons sans hésiter choisi la 3 portes : son profil en coin, son assiette plongeante et son pavillon beaucoup plus bas lui confèrent des allures de coupé qui, nous semblent-il, collent de plus près à la philosophie Abarth.
Date de commercialisation : octobre 2001 / Date de l'essai : février 2002
Pour mémoire, la magnifique voiture Ritmo Abarth qui fut en 1984, la dernière sportive de Fiat à arborer le célèbre Scorpion, se contentait d'un quatre cylindres de 130 ch.
La Fiat Stilo Abarth succède, elle, à la Fiat Bravo HGT dont le cinq cylindres de 2.0 litres de cylindrée développait 155 ch. Comme cette auto, la Stilo Abarth a recours à un 5 cylindres, mais celui-ci dérive du bloc qui animait la grosse Lancia Kappa. Il s'en distingue cependant par un calage variable de l'arbre à cames.
Cubant exactement 2.446 cm3, le 2,4 litres de la Stilo Abarth développe 170 ch à 6.000 tr/min. Pourtant, en dépit de cette spectaculaire montée en puissance, nos trois Fiat sportives offrent des performances pratiquement identiques, au centième de secondes près !
Cette "stagnation" s'explique tout simplement par la prise de poids des voitures modernes. La Stilo Abarth pèse ainsi 150 kg de plus que la Bravo HGT ! Cette surcharge pondérale est causée, d'une part par le renforcement de la structure des voitures destiné à répondre à des normes de sécurité de plus en plus sévères et, d'autre part, à l'augmentation spectaculaire du nombre des équipements embarqués. Et de ce côté-là, la Stilo Abarth est particulièrement gâtée !
Si elle est la plus sportive de la gamme Stilo, l'Abarth est aussi la plus luxueuse. Hormis l'immense toit ouvrant à lamelles, l'intérieur cuir et la peinture métallisée, elle offre de série tout ce que ses petites sœurs peuvent s'offrir en option. Un petit coup d'œil à la fiche technique vous le confirmera.
Résultat, dans la Stilo Abarth, il y a des boutons et des commandes partout ! Sur le volant, derrière le volant, sur les contre-portes, à l'extrême gauche de la planche de bord, à côté du levier de vitesse et sur la console centrale où trône l'écran géant du Connect+ qui permet de gérer système de navigation, téléphone, autoradio, lecteur CD et liaison avec un centre d'information.
La Stilo Abarth dispose également du système "My Car" qui permet de personnaliser sa voiture. On peut ainsi en appuyant sur le petit bouton "Mode" naviguer dans de nombreux menus qui permettent d'activer des fonctions aussi diverses que :
La maîtrise des différents systèmes informatiques de la Stilo réclamant un minimum de temps, il nous a fallu choisir entre en explorer toutes les subtilités... ou conduire la voiture. Nous avons opté pour la seconde alternative !
Le 5 cylindres de la Stilo Abarth est exclusivement accouplé à une boîte robotisée Selespeed qu'elle emprunte aux Alfa 147 et 156. Cette boîte mécanique à 5 rapports est pilotée électroniquement soit par l'unité centrale en mode "automatique", soit manuellement par l'intermédiaire du levier au plancher (une impulsion vers l'avant pour monter les rapports, vers l'arrière pour les descendre) ou des deux petites palettes positionnées, comme sur la Ferrari Modena F1, derrière le volant.
Celle de droite, frappée d'un petit "+", permet de passer au rapport supérieur, celle de gauche, comportant bien sûr un petit "-" autorise de réjouissants rétrogradages ponctués d'un petit coup de gaz mettant la maîtrise du double débrayage à la portée de tous.
Comparée aux premières boîtes de ce type, celle de la Silo semble avoir progressé dans sa douceur et sa rapidité de fonctionnement. Il n'y a en fait qu'au passage de première en seconde qu'elle semble lente à réagir, tout rentrant dans l'ordre sur les rapports supérieurs.
En revanche, les manœuvres à basse vitesse sont rendues difficiles par le manque de progressivité de la commande d'accélérateur. Sortir d'un créneau serré vous imposera d'appuyer du bout des orteils sur la pédale de droite pour ne pas emboutir les pare-chocs des voitures qui vous ont coincé ! Précisons en passant qu'un radar de recul est monté de série mais qu'il n'est pas d'un grand secours dans le cas présent.
Si l'amortissement est ferme, les ressorts semblent en contrepartie un peu trop souples compte tenu de la vocation sportive de la voiture. A l'attaque sur un itinéraire très sinueux, la Stilo tarde un peu à se caler sur ses appuis, donnant ainsi à son pilote une sensation d'inertie plus gênante que réellement pénalisante en terme d'efficacité.
Les 170 ch sont suffisants pour compenser la lourdeur de la voiture et les performances se situent dans une très honnête moyenne. On peut donc adopter un rythme de conduite élevé, la Stilo se montrant stable à haute vitesse et parfaitement neutre en grande courbe. Il faut donc faire preuve d'un optimisme débordant pour déclencher les nombreuses béquilles électroniques (antipatinage, contrôle dynamique de stabilité, assistance au freinage d'urgence...) qui veillent sur la sécurité des "pilotes" un peu trop impétueux.
Sur la route, que ce soit en essence ou en Diesel, la Stilo se distingue par l'excellent isolement phonique de l'habitacle. Plus familiale, le 5 portes est dotées de réglages de suspension qui privilégient le confort. La voiture est rassurante en toutes circonstances mais, du fait de sa plus grande hauteur, se révèle plus sensible au roulis que la 3 portes.
Avec cette dernière, le confort est toujours au rendez-vous, l'amortissement filtrant parfaitement les petites déformations de la chaussée. Il est toutefois possible d'adopter une conduire beaucoup plus dynamique à laquelle incite une position de conduite moins "haute-perchée" que dans la 5 portes.
Le 1.9 JTD, grâce à son couple omniprésent, permet d'enrouler efficacement tout en limitant les changements de rapports. Mais c'est avec le 1.8 16v de 133 ch que j'avoue m'être le plus régalé sur les petites routes de Sicile, peu fréquentées (heureusement !) mais aussi "viroleuses" que celles de la Corse. Le "petit" 70 de moyenne réalisé sur un parcours de plus de 200 km/h en dit long sur l'efficacité des trains roulants de la Stilo. Sa direction à assistance électrique commande un train avant sans doute moins incisif que celui de l'Alfa 147, mais la précision est au rendez-vous. Quant au train arrière, il suit toujours sans broncher, préservant ainsi un comportement particulièrement équilibré qui permet d'attaquer dans la plus totale sérénité.
Au final, la Stilo, même si elle ne démode pas outrageusement ses rivales, se révèle parfaitement aboutie, à quelques détails de finition près. Ses tarifs particulièrement étudiés (même si Fiat se défend de brader ses Stilo) devraient en outre contribuer à asseoir le succès de cette voiture sur le très exigeant segment européen des berlines compactes. Affaire à suivre !
Fiat Stilo MW
> Cote - fiche technique Fiat Stilo MW 2002
> Cote - fiche technique Fiat Stilo MW 2003
> Cote - fiche technique Fiat Stilo MW 2004
> Cote - fiche technique Fiat Stilo MW 2005
> Cote - fiche technique Fiat Stilo MW 2006
> Cote - fiche technique Fiat Stilo MW 2007
> Cote - fiche technique Fiat Stilo MW 2008
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