Essai Infiniti FX30d 2011 : un Diesel très convaincant

Infiniti est à Nissan ce qu’est Lexus pour Toyota, autrement dit un label « luxe » dont tous les produits, généralement hyper équipés, méritent l’appellation « Premium ».
Déjà solidement implantée aux Etats-Unis où elle écoule 84.000 des 112.000 véhicules qu’elle fabrique annuellement, la marque Infiniti n’est arrivée en Europe qu’en 2008. Depuis, elle y vend chaque année environ 2.500 voitures, un tout petit chiffre qui s’explique facilement par trois constats... dont le dernier, on va le voir, n’entre plus en ligne de compte désormais.
- Deux ans c’est un peu court pour asseoir la notoriété d’une « nouvelle » marque.
- Le réseau est encore embryonnaire. Il n’y a que trois centres Infiniti en France (Paris, Lyon et Cannes).
- Jusqu’à l’été 2010, pour tous les modèles de la gamme, c’était essence... ou rien !

Premier modèle Infiniti importé en Europe, l’imposant et spectaculaire « crossover » FX n’était disponible jusqu’alors qu’avec deux gros moteurs essence, un V6 3,7 litres de 320 ch et un V8 5,0 litres de 390 ch. Ce gros 4x4, qui représente 50 % des ventes de la gamme Infiniti en Europe, est également le premier à avoir reçu un moteur Diesel (un V6 3,0 litres de 238 ch), une greffe qui devrait permettre à Infiniti de doubler les ventes de son best-seller.
L’arrivée du même bloc sous les capots du crossover compact EX (EX30d AT) et de la luxueuse routière M (M30d AT) aura également en effet non négligeable sur la diffusion de ces deux autres modèles d’une gamme qui compte également un énorme 4x4 qui n’est pas importé en France (Infiniti QX56) et une G dont les trois déclinaisons (berline, coupé et cabriolet) n’ont toujours droit qu’aux plaisirs... d’essence.

Dire que le FX30d en impose tient de l’euphémisme ! Son design athlétique est d’ailleurs l’une des premières raisons d’achat citée par la clientèle.
Long capot, ligne de caisse musclée, profil du vitrage latéral évoquant un coupé, long empattement, porte-à-faux avant quasi inexistant, énormes roues (20 pouces sur les FX30d et 21 pouces sur les FX30d S) se conjuguent pour lui conférer un look indéniablement sportif.

De nombreux traits de style comme la grille de calandre à double courbure, le capot en vague et les projecteurs frontaux ciselés rappellent les autres modèles Infiniti. Quant aux sorties d’air chromées placées entre les roues avant et les portes, elles ne sont pas là uniquement pour faire joli. Elles guident l’air du compartiment moteur afin de réduire la pression sous le capot ce qui augmente l’appui avant de 5 % au bénéfice de la stabilité à haute vitesse.
Le FX30d partage avec ses frères à essence la même palette de coloris ainsi que les mêmes choix de cuirs et de garnitures avec toutefois une petite particularité, la combinaison d’un Moonlight White à l’extérieur (peinture anti-rayure Scratch Shield Paint) avec un cuir Java.

Certes, le FX30d est long et large (respectivement 4,865 m et 1 ,925 m) mais son design particulier caractérisé par un immense capot moteur (en aluminium) réduit l’espace disponible dans l’habitacle et, surtout, dans le coffre.

A l’avant le confort est bien entendu royal mais à l’arrière de grands adultes courront le risque (pavillon style coupé aidant) de se sentir un peu à l’étroit.
Quant au coffre, sa contenance n’est que de 410 dm3. A titre de comparaison celui d’un BMW X6 offre 500 dm3 et celui du Cayenne de Porsche, 670 dm3.

Le moteur qui va permettre au FX30d de se propulser au cœur même du marché européen des SUV est fabriqué en France, dans l’usine Renault de Cléon. Voilà qui est tout naturel, Infiniti étant lié à Nissan et Nissan l’étant à Renault dans le cadre de l’Alliance qui unit ces deux grands constructeurs.
Le V6 3,0 litres retenu pour le FX30d (EX30d et M30d ont droit au même bloc) est bien connu puisqu’il a équipé la dernière génération de Renault Laguna sous le capot de laquelle, fort de 235 ch, il était monté en position transversale.
En raison du typage propulsion du FX30d, le V6 de 2.993 cm3 adopte une position longitudinale et, alors qu’il était associé à une boîte automatique à 6 rapports sur la Renault, il a droit ici à une boîte, toujours automatique, cela va de soi à un tel niveau de gamme, mais à 7 rapports, et avec palettes au volant.

De nombreuses modifications ont été apportées à ce V6 par les motoristes japonais dans le but de le rendre aussi agréable à utiliser que les deux moteurs essence (V6 3,7 l de 320 ch et V8 5,0 l de 390 ch) qui animaient jusqu’alors les FX... et qui restent bien sûr au catalogue.

Ont donc été retouchés le bloc moteur, le vilebrequin, le collecteur d’admission, le système d’injection, le système de recirculation des gaz d’échappement (EGR), le turbocompresseur, le carter d’huile et le groupe catalyseur. Et histoire de bien marquer la différence avec les V6 qui sont déjà, ou qui seront, montés sur d’autres produits de l’Alliance Renault Nissan, l’habillage cosmétique du moteur du FX30d a également été peaufiné.

Au final, le V6 de 2 993 cm³ de l’Infiniti FX30d développe 238 ch, ce qui fait de lui l’un des plus puissants moteurs à un seul turbo actuellement disponibles. Les motoristes d’Infiniti auraient facilement pu faire « cracher » 20 ch supplémentaires à ce V6 mais ils ont préféré renoncer afin de préserver sa réactivité, la réduction de ses émissions de CO2 (238 g/km tout de même)... et sûrement aussi sa fiabilité.

Plus encore qu’une puissance élevée, un couple conséquent est garant de l’agrément que peut distiller un gros moteur Diesel. Avec les 550 Nm qu’il délivre à 1.750 tr/min seulement, le V6 du FX30d lui permet de rivaliser avec le ténor de la catégorie, le Porsche Cayenne Diesel (V6 3,0 l, 240 ch, 550 Nm de 2.000 à 2.250 tr/min).

Ainsi armé, le lourd Infiniti FX30d (2.150 kg !) atteint 212 km/h et il profite de l’association d’un bloc moteur tonique avec une boîte automatique à sept rapports douce mais rapide pour procurer des accélérations et des reprises plutôt vigoureuses pour un véhicule d’un tel gabarit.

Une fois (très) confortablement installé aux commandes du FX30d, et une fois le contact mis, il est rigoureusement impossible de se rendre compte que l’on tient le volant d’un Diesel. Pratiquement inaudible au ralenti, le V6 se permet même d’avoir une sonorité assez flatteuse lorsqu’il grimpe en régime, ce qu’il fait d’ailleurs avec entrain.

Essayé sur des routes particulièrement enneigées, et chaussé de pneumatiques « normaux » (montés sur des jantes de 21 pouces !), le FX30d nous a séduit par son équilibre et par l’excellent « touché de route » qu’il procure, au prix, il est vrai, d’un amortissement plutôt ferme.
Pas question cependant d’aller chercher ses limites sur des routes aussi blanches que notre modèle d’essai. Sur de rares portions de route sinueuses et dégagées, nous avons apprécié la précision de la direction tout comme une absence d’inertie lors des changements d’appuis, assez surprenante pour un véhicule accusant plus de deux tonnes sur la balance. Le secret de la mobilité du FX30d, ce sont les roues arrière directrices dont il bénéficie avec les finitions S et S Premium.

Quant aux 4 roues motrices, elles sont présentes sur toutes les versions. Uniquement propulsion (roues arrière motrices) sur sol sec, le FX30d peut recevoir jusqu’à 50 % du couple moteur sur ses roues avant en fonction du patinage des roues arrière. Le report du couple d’un essieu à l’autre est extrêmement rapide. Sur la neige, les roues arrière ont à peine le temps de ripper avant que les roues de devant ne viennent les seconder.
Bref, à son tempérament de propulsion qui ravira ceux qui aiment encore conduire, le FX30d apporte l’inconstatble sécurité de ses quatre roues motrices. Car, qu’on le veuille ou non, que l’on adore ou que l’on déteste tout ce qui ressemble de près ou de loin à un 4x4, force est de constater que, lorsque les conditions météorologiques se dégradent, disposer de quatre roues motrices est toujours un sacré atout pour rester sur la route.

● Le premier modèle Infiniti à recevoir un moteur diesel
● Esprit « crossover sportif » préservé en dépit d’un moteur carburant au gazole
● Clients traités royalement !

Les plus
Look incomparable
V6 Diesel aussi généreux que discret
Equipement particulièrement généreux
Agilité surprenante (version S et S Premium avec roues arrière directrices)

Les moins
Habitabilité réduite aux places arrière
Capacité du coffre
Suspensions fermes