Essai Ford Focus 2 2004 : futur leader ?

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Plus grande, plus spacieuse, plus confortable, plus équipée… En accumulant les « plus », la nouvelle Ford Focus compte bien faire une aussi belle carrière que celle qu’elle remplace.

Date de commercialisation : octobre 2004 / Date de l'essai : octobre 2004

Lors de son lancement, la première, et désormais ancienne, Ford Focus a fait hurler nombre de critiques éminents de la « chose roulante », choqués qu’ils étaient par les lignes alors dérangeantes de sa carrosserie.

Aujourd’hui, la Ford Focus première génération se fond dans le paysage automobile et, histoire de prouver à quel point les jugements les plus éclairés en matière de style n’ont que peu d’effets sur la clientèle, elle aura réussi à être l’un des plus grands succès de l’histoire de la marque.

Produite à plus de 4 millions d’exemplaires, la Ford Focus 1 peut se targuer d’avoir été la voiture le plus vendue dans le monde en 2000 et en 2001, d’avoir été sacrée voiture de l’année en Europe et aux Etats-Unis, d’avoir glané plus de 80 récompenses dans le monde et d’avoir trusté la tête des ventes de Ford en France et en Europe depuis 2000. Belle carte de visite !

UNE SUCCESSION DIFFICILE

En plus du très intéressant rapport qualité/prix qui a largement contribué à son succès, la Ford Focus 1 pouvait aussi se vanter d’offrir :

des motorisations efficaces ;
une habitabilité honnête ;
une excellente fiabilité ;
et, surtout, un comportement routier exemplaire conjuguant à la fois stabilité et vivacité.

Que pouvait-on lui reprocher d’autre qu’un léger manque de place pour les jambes à l’arrière et une planche de bord originalement dessinée, certes, mais faisant appel, par endroit, à quelques plastiques un peu « cheap ». Bien peu de choses au final, donc.

Prendre la suite d’une voiture pétrie d’autant de qualité n’était donc pas chose aisée. Toujours est-il qu’après deux jours passés à virevolter, dans les environ de Sienne, sur les traîtresses mais magnifiques petites routes de Toscane, force est d’admettre que la nouvelle Ford Focus est solidement armée pour prendre avec succès la suite de son aînée.

UN DESIGN PLUS SAGE MAIS TOUJOURS DYNAMIQUE

Après avoir critiqué les lignes trop osées de la première Ford Focus, va-t-on reprocher à la nouvelle un dessin beaucoup plus sage ? Peu importe en fait car la Ford Focus 2 devrait ainsi plaire au plus grand nombre, sans pour autant déstabiliser les propriétaires de la première version.

En effet, si sa forme est nouvelle, la Ford Focus 2 reste immédiatement identifiable comme étant une Focus. Contrairement à la plupart de ses rivales qui arborent un hayon très vertical, elle conserve sa caractéristique lunette arrière très inclinée et ses feux haut perchés. De quoi lui donner, de profil, des petits airs de coupé, même en 5 portes. Les stylistes ont en effet réussi à conserver pour cette version la même courbure de pavillon que pour la 3 portes.

De face, la Ford Focus se modernise en adoptant de grands projecteurs entre lesquels on trouve la même calandre que sur les autres modèles de la marque, à commencer par le monospace Ford Focus C-Max auquel elle emprunte sa plate-forme.

PLUS DE CENTIMÈTRES

En reposant sur la plate-forme du C-Max, la Ford Focus 2 gagne 2,5 cm en empattement. Toutes ses autres dimensions sont également en hausse. Elle mesure 17 cm de plus en longueur, 14 cm de plus en largeur et 2 cm de plus en hauteur. + 9 cm en longueur par rapport à l’Opel Astra, + 13 cm par rapport à une Renault Mégane 2, +12 cm par rapport à une Volkswagen Golf et une Peugeot 307.

Cela se traduit évidemment par une habitabilité généreuse, même à l’arrière où la garde au toit se révèle étonnante compte tenu de la ligne très plongeante du pavillon. Il vous faudra mesurer plus d’1,90 m pour que vos épis entrent en contact avec le toit.

Cette généreuse habitabilité se retrouve au niveau du coffre qui, lui aussi, devient l’un des plus accueillants de la catégorie : 385 dm3 sous tablette cache-bagages et banquette arrière en place, c’est mieux que l’Opel Astra et la Volkswagen Golf (350 dm3), que la Peugeot 307 (341 dm3) et que la Renault Mégane (330 dm3). Banquette arrière repliée, la Ford Focus offre alors un volume de 1.245 dm3. Dans cette configuration, seule la Peugeot 307 fait mieux avec 1.328 dm3. Mais attention au hayon dans les parkings bas de plafond ! Ouvert, il culmine à 2,10 m.

UNE FINITION EN HAUSSE

Si la planche de bord est d’un dessin beaucoup plus classique qu’auparavant, elle se signale par une qualité perçue en très nette hausse. Les espaces de rangement sont nombreux et l’on notera que Ford participe désormais à la lutte anti-tabac en privant de série sa Ford Focus de cendriers. Les fumeurs impénitents devront avoir recours à un « kit fumeur » facturé 10 € en option.

Grâce au réglage en hauteur du siège conducteur ainsi qu’au volant réglable dans les deux plans, il est facile de trouver une position de conduite idéale. Et cela sera encore plus aisé dès le début de l’année prochaine puisque la Ford Focus proposera alors un pédalier réglable électriquement, ce qui est une première dans le segment.

Précisons encore que les sièges avant offrent une assise confortable et un excellent maintien latéral que les innombrables lacets de nos parcours d’essai nous permettront d’apprécier pleinement.

PLUS D'ÉQUIPEMENTS... ET PLUS D'OPTIONS

Nous n’allons pas détailler ici tous les équipements disponibles de série dans la nouvelle Ford Focus. Ils figurent dans la fiche technique que nous vous invitons à consulter. Disons simplement qu’elle fait le plein en ce qui concerne la sécurité passive avec ses six airbags, ses ceintures de sécurité avec prétensionneur et limiteur de charge sans oublier les désormais incontournables systèmes d’ancrage Isofix pour les sièges enfants.

Quelques options se révèlent particulièrement intéressantes. C’est le cas par exemple des phares directionnels que Ford a délibérément choisi de ne pas équiper d’optiques au Xénon comme chez l’ensemble des autres constructeurs. On peut donc ainsi obtenir un éclairage particulièrement efficace pour 350 € alors qu’il vous en coûtera généralement plus de 1.000 € ailleurs.

Un mauvais point en revanche pour l’ESP qui n’est monté de série que sur les versions équipées du 2.0 TDCi 136 ch (500 € en option pour toutes les autres versions) et pour le filtre à particule dont les deux Diesel ne pourront disposer qu’en échange d’un petit surcoût de 700 €, une somme équivalente à l’addition d’un toit ouvrant électrique et d’un chargeur 6 CD. En bon citoyen respectueux de l’environnement, qu’allez vous choisir ?

PLUS DE PUISSANCE

Beaucoup plus grande que sa devancière, la nouvelle Ford Focus accuse une surcharge pondérale d’environ 200 kg sur la balance. Afin d’offrir des performances équivalentes et même légèrement supérieures, la Ford Focus 2 chamboule un peu la palette de motorisations de sa devancière.

En essence, le 1.4 l voit sa puissance passer de 75 à 80 ch. Le 1.6 l stagne à 100 ch et le 1.8 l de 115 ch cède la place à un 2.0 l de 145 ch.

En Diesel, les 1.8 l TDdi 90 ch et les 1.8 l TDCi 100 et 115 ch sont remplacés par un 1.6 l TDCi eu 2.0 l TDCi issus de la coopération entre Ford et Peugeot/Citroën.

Le premier, qui peut être associé à une géniale boîte automatique à variation continue CVT, développe 109 ch et le second 136. Ces deux moteurs turbo disposent de la fameuse fonction overboost qui autorise un petit surcroît de couple temporaire le temps d’un dépassement par exemple.

PLUS DE CONFORT ET DE FACILITÉ DE CONDUITE

C’est au volant d’une 2.0 l essence 145 ch 3 portes équipée d’un châssis sport (amortisseurs, ressorts et barres antiroulis spéciaux, châssis abaissé de 10 mm à l’avant, de 8 mm à l’arrière) que nous avons débuté nos essais.

Dans le domaine du comportement routier, l’ancienne Ford Focus était l’une des références du segment des compactes. La nouvelle Ford Focus le sera aussi même si elle se montre un peu moins « joueuse » à la limite, les réactions de son train arrière ayant été assagies. Elle est en tout cas bluffante de facilité et permet d’enrouler les courbes à vitesse élevée, bien servie par un train avant incisif commandé par une direction aussi précise qu’idéalement assistée. Bien plein à tous les régimes, le 2.0 l essence comblera les amateurs de conduite dynamique… en attendant une éventuelle version RS !

Réalisé sous la pluie sur des routes particulièrement glissantes combinant châtaignes écrasées et revêtements « marbrés » (c’est aussi bien que du verglas), les essais du lendemain, au volant cette fois d’une Ford Focus 2.0 l TDCi 136 ch équipée d’une suspension normale, ont conforté nos impressions de la veille. Plus confortable grâce à un amortissement gommant parfaitement les irrégularités de la route, cette version a également fait preuve d’un équilibre étonnant. Nous avons toutefois apprécié la présence de l’ESP qui, dans des conditions d’adhérence pratiquement nulles, nous a permis de soutenir une allure (plutôt) élevée sans avoir à jouer les équilibristes. Un grand coup de chapeau aux ingénieurs châssis.

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