Développée en Europe et destinée à être vendue dans plus de 120 pays, la nouvelle Ford Focus affirme son style, peaufine son confort, modère l’appétit de ses motorisations et se démarque de ses nombreuses rivales en ouvrant l’accès à des équipements high-tech inédits dans le segment des berlines compactes.
Date de commercialisation : mai 2011 - date de l'essai : mars 2011
FORD FOCUS III : SOMMAIRE
>> Design
CONCEPTION
Une plate-forme « mondiale » empruntée au nouveau C-Max

Fruit d’un programme de développement mondial sans précédent, la nouvelle Ford Focus a vu sa production démarrer en Allemagne et aux Etats-Unis. Très prochainement, elle sortira des chaînes d’une usine d’assemblage installée à St Petersbourg (Russie) et, au début de l’année 2012, c’est d’une usine chinoise basée à Chongquing qu’elle s’élancera pour attaquer la région Asie Pacifique.
Au total, plus de 120 pays vont donc pouvoir profiter de cette nouvelle Ford Focus qui, en dépit de la féroce concurrence qui règne dans le segment des berlines compactes (segment C), devrait prolonger sans trop de peine le succès de ses deux devancières dont plus de 10 millions d’exemplaires ont trouvé preneurs depuis 1998, année du lancement de la toute première version.
Pour la Ford Motor Company, la nouvelle Focus est le fer de lance de l’approche globale inédite adoptée pour renouveler les produits phares de la marque dans le monde entier.
Elle repose ainsi sur la nouvelle plate-forme mondiale du segment C du groupe Ford, une plate-forme dont bénéficient déjà les nouveaux C-Max et Grand C-Max et qui sera rapidement déclinée en dix véhicules différents à l’échelle mondiale pour un volume de production annuel de deux millions d’unités d’ici à 2012.
Trois carrosseries seulement ont été retenues pour la nouvelle Focus : 5 portes, 4 portes (avec coffre) et break. Ces trois déclinaisons sont toutes proposées sur le marché français, même si la 4 portes ne devrait représenter que 1 % environ des ventes. La version coupé-cabriolet est donc supprimée, tout comme la version 3 portes. On notera à ce propos que sur les 12.600 Focus vendues l’année dernière en France, 1.000 3 portes seulement ont été immatriculées. Et sur ces 1.000 Focus, 600 étaient des RS !
DESIGN
Un dessin plus affirmé

Lors de son lancement en 1998, la toute première Focus avait surpris, voire choqué certains « experts » de la chose automobile, par l’audace de se lignes. Mais histoire de prouver à quel point les jugements les plus éclairés en matière de style n’ont que peu d’effets sur la clientèle, la première Focus allait être l’une des plus grandes réussites de l’histoire de la marque. Produite à plus de 4 millions d’exemplaires, elle pourra même se targuer d’avoir été la voiture le plus vendue dans le monde en 2000 et en 2001 !
En 2004, pour la deuxième génération de sa voiture fétiche, Ford allait faire preuve d’un peu moins d’audace. Esthétiquement plus « sage » mais toujours identifiable comme étant une Focus, la « II » gagnait alors 19 cm en longueur (4,34 m) et 7 cm en hauteur (1,50 m).
La Focus III, elle, se veut la toute dernière expression du « kinetic design », un language stylistique propre à Ford sensé exprimer « l’énergie en mouvement ». Pour répondre à cette expression destinée à traduire visuellement son dynamisme, la nouvelle Ford Focus adopte une face avant agressive caractérisée par une large calandre trapézoïdale, des arches de roues très marquées, une ligne de ceinture de caisse ascendante ainsi qu’une surface vitrée en virgule.
Du coup, étirée de 21 mm et abaissée de 16 mm, la Focus adopte les proportions et l’attitude d’une berline sportive basse et solidement campée sur ses roues. De plus, avec sa ligne de toit abaissée, son pare-brise plus incliné et son profil fluide peaufiné par plus de 1.000 heures passées en soufflerie, la Focus se révèle particulièrement efficace sur le plan aérodynamique. Elle réduit de 10 % son coefficient de trainée en 4 portes et de 7 % en 5 portes. Voilà qui est de bon augure pour la diminution de la consommation et des rejets de CO2, surtout quand on sait que la nouvelle Ford est le premier modèle de sa catégorie à bénéficier de volets de calandre actifs qui, capables de pivoter de 90 degrés pour bloquer le flux d’air, permettent de diminuer de 2 % les émissions de CO2 en position de fermeture totale.
HABITABILITE
Un très léger déficit par rapport à la précédente Focus

La nouvelle Focus ne profite pas de ses 2 cm supplémentaires pour offrir plus d’espace que sa devancière à ses occupants. C’est même l’inverse puisqu’elle régresse (très légèrement) en termes de longueur aux jambes et de largeur aux coudes aux places arrière.
Rien de rédhibitoire cependant puisque, à l’exception de la Volkswagen Golf et de la Kia Cee’d, la Focus reste l’une des compactes les plus « logeables » du moment.
A l’avant, la sensation d’espace est bien réelle même si elle est quelque peu diminuée visuellement par la présence d’une imposante console centrale, voulue tout spécialement enveloppante par les designers de l’habitacle pour créer un poste de conduite typé « cockpit ».
Le conducteur est donc tout particulièrement choyé dans cette nouvelle Focus qui fait tout pour lui permettre de faire corps avec elle. La position de conduite abaissée de 4 cm et les commandes surélevées (pommeau de levier de vitesses, frein à main) lui donneront à coup sûr l’impression de conduire un coupé sportif plutôt qu’un placide monospace !
Tout comme l’espace aux places arrière, la contenance du coffre diminue légèrement en perdant 20 dm3 (365 au lieu de 385 dm3. Là encore, il n’y a pas de quoi crier au scandale puisque la nouvelle Focus en offre plus que la Peugeot 308, la Renault Mégane et la Volkswagen Golf.
EQUIPEMENTS
Des offres inédites dans la catégorie

S’il est un poste sur lequel la Focus fait tout pour supplanter ses adversaires, c’est bien sur celui de l’équipement. Et si la nouvelle Ford en offre plus que les autres, cela s’explique d’une part par le fait que Ford France a fait l’impasse sur la finition de base Ambiante un peu sous-équipée et, de l’autre, parce qu’il est possible d’enrichir la dotation de base par un nombre conséquent de packs qui ont l’immense mérite de ne pas trop alourdir la facture.
En France donc, l’offre débute avec la finition Trend qui donne droit de série à l’ABS, à l’ESP, à l’aide au freinage d’urgence, à un différentiel actif (voir comportement routier), à une climatisation manuelle, à un système audio CD MP3 avec commandes au volant, au régulateur / limiteur de vitesse, à l’ordinateur de bord , au système Stop & Start (1,6 l TDCi et 1,6 l SCTi), à la commande à distance du verrouillage centralisé, aux vitres avant électriques, aux rétroviseurs chauffants, à des fixations Isofix aux places latérales arrière et à un volant cuir réglable en hauteur et en profondeur.
A tout cela, et pour 2.200 € de plus, le niveau de finition Titanium ajoute des jantes alliage de 16 pouces, des antibrouillards avant et feux arrière à LED, une climatisation régulée bizone, un système Blueooth avec commandes vocales, un démarrage sans clé, un système de détection de la pression des pneus, des phares et des essuie-glaces automatique, une aide au stationnement arrière et au démarrage en cote, des vitres arrière électriques, une lumière d’ambiance à LED, des rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement et un rétroviseur intérieur électrochromique.
A tout cela s’ajoutent bien sûr des options classiques comme les jantes alliage de 17 ou de 18 pouces, le toit ouvrant électrique inclinable et coulissant (4 et 5 portes), une alarme périmétrique et volumique avec double verrouillage et bien sûr l’incoàntournable peinture métallisée.
Là où la Focus innove c’est au niveau du nombre de ses packs d’option (on en compte 12 !) qui, pour certains, permettent de bénéficier d’équipement de sécurité jusqu’alors réservés à des véhicules bien plus haut de gamme.
C’est le cas par exemple du pack Aides à la conduite qui, pour 1.100 euros, regroupe l’Active City Stop ((système de détection de collision et freinage automatisé à faible vitesse), le Lane Keeping Aid ( aide au maintien dans la file de circulation et détecteur de franchissement involontaire de ligne), le système de reconnaissance des panneaux routiers, le système de baisse de vigilance du conducteur, l’éclairage intelligent, le BLIS (système de détection des angles morts), le pare-brise chauffant et l’ordinateur de bord couleur 4,2’’.
Quant à celles et ceux qui sont définitivement fâchés avec les créneaux, le pack City Easy (300 euros sur Titanium uniquement) viendra à leur secours avec son aide au stationnement avant et arrière et, surtout, son système de stationnement semi-automatique parfaitement au point qui s’occupe de manœuvrer le volant sans « l’aide » du conducteur.
MOTORISATIONS
Les bienfaits du downsizing

Les puissances des blocs proposés pour la nouvelle Focus s’échelonnent de 95 à 182 ch... en attendant la sportive ST qui développera 250 ch.
En essence, la Ford Focus III est disponible avec un 1,6 l Ti-VCT proposé en deux niveaux de puissance (105 et 125 ch en Flexifuel) et dont les rejets de CO2 sont de 139 g/km.
La nouvelle Ford dispose également d’un nouveau 1,6 l SCTi qui bénéficie de trois technologies clés, une injection directe d’essence à haute pression, un turbocompresseur à faible inertie et une double distribution à calage variable. Ainsi gréé, ce nouveau 1,6 l, qui dispose aussi d’un système Stop & Start, développe 150 ou 182 ch tout en ne rejetant dans les deux cas que 139 g/km de CO2.
On notera que, comparé au 2,0 l de 145 ch qui équipait la précédente Focus, le 1,6 l en déclinaison 182 ch délivre 25 % de puissance en plus tout en réduisant ses émissions de CO2 de 18 %. Les performances font également un bond conséquent puisque le 0 à 100 km/h ne réclame plus que 7,9 secondes (9,2 secondes pour l’ancien 2,0 l) tandis que les reprises en quatrième. Vive donc le downsizing, cette méthode qui vise à réduire le poids, la cylindrée et la consommation des moteurs tout en réduisant consommation et rejets polluants !
C’est bien sûr en Diesel que la Ford Focus réalisera le gros de ses ventes dans notre beau pays. A lui seul, le 1,6 l TDCi proposé en 95 et en 115 ch devrait réaliser chez nous 80 ù des ventes ! Associé de série à un système Stop & Start, ce 1,6 l ne rejette que 109 g/km de CO2.
Il est secondé par un 2,0 l TDCi qui propose trois niveaux de puissance. En 115 ch, ce bloc est uniquement asocié à une boîte PowerShift 6 vitesses à double embrayage. En 140 et en 163 ch, il laisse le choix entre une boîte manuelle à 6 rapports et la boîte PowerShift. Ses émissions de CO2 sont de 129 g/km avec la boîte manuelle et de 139 g/km avec la boîte à double embrayage.
COMPORTEMENT ROUTIER
Quand efficacité rime avec confort

Les deux précédentes Focus ont toujours fait l’unanimité sur la rigueur de leur comportement routier associant précision, vivacité et stabilité, trois qualités obtenues cependant avec l’aide d’un amortissement plutôt ferme.
Les responsables châssis de la Focus III ont voulu placer la barre encore plus haut en conférant une précision rare à la direction à assistance électrique et en optimisant les suspensions et la structure de caisse afin d’améliorer encore la tenue de route et l’agilité mais aussi le confort ;
L’objectif est parfaitement atteint et, que ce soit avec le plus puissant de ses motorisations essence ou le turbo Diesel 140 ch à boîte Powershift, la nouvelle Focus procure un rare plaisir de conduite.
Imperturbable à haute vitesse, elle fait oublier les grandes courbes et efface les virages les plus serrés dont elle s’extrait sans perdre une once de motricité grâce à la présence (de série sur toutes les versions) d’un différentiel électronique actif qui freine de manière imperceptible la roue intérieure au virage qui serait tentée de patiner, permettant ainsi de transférer le couple à la roue extérieure qui, plus « chargée », bénéficie d’une meilleure adhérence.
La bonne nouvelle, c’est que cette super efficacité va aujourd’hui de pair avec un amortissement beaucoup plus prévenant. Et si vous ajoutez à cela une position de conduite parfaite et une insonorisation parfaitement maîtrisée, vous obtenez une berline compacte qui est aujourd’hui l’une des plus agréables à conduire, voire à piloter.
A RETENIR

● Des équipements inédits à ce niveau de gamme
● Des motorisations aussi efficaces que sobres
● Un comportement et un confort de très haut niveau
Les plus
Finition et présentation en très net progrès
Richesse de l’équipement
Ligne réussie
Boîte à double embrayage agréables
Les moins
Ergonomie (commandes au volant pas très intuitives)
Capacité du réservoir (53 litres seulement)
Habitabilité à l’arrière et contenance du coffre en légère régression
Mise en ligne : avril 2011
D.Allignol