Avec la petite Ford StreetKa, pas besoin de rouler vite pour faire le plein de sensations. Aussi vive et efficace qu'un kart, elle distille un intense plaisir de conduite qui fait bien vite oublier quelques volontaires lacunes d'équipement.
Date de commercialisation : janvier 2003 / Date de l'essai : septembre 2003

Dévoilée sous forme de concept-car au salon de Turin 2000, la Ford StreetKa a entamé sa carrière commerciale au début de l'année 2003. L'arrivée des beaux jours nous a incité à redécouvrir ce petit cabriolet qui, avec ses deux places et sa capote en toile, cultive l'esprit roadster des années 60.
Il aura fallu attendre six ans pour que la Ford Ka se décide enfin à étoffer sa gamme. Fort heureusement, la plus petite berline de chez Ford a conservé une indéniable fraîcheur dont profite tout naturellement sa déclinaison découvrable.
La Ford StreetKa respecte le dessin originel du concept-car de Turin. Elle dérive étroitement de la berline, mais s'en distingue cependant par le traitement plus agressif de sa face avant qui arbore une grande prise d'air flanquée de phares antibrouillard. A l'arrière, la Ford StreetKa reste là encore fidèle au style du concept-car avec des blocs optiques qui empiètent largement sur des ailes rebondies, un petit embryon d'aileron et une grille (purement décorative) placée en dessous du couvercle de coffre. Elle abandonne en revanche la sortie centrale du pot d'échappement, habilement remplacée par un phare de recul.
PAS BESOIN D'ÊTRE GROSSE POUR ATTIRER LES REGARDS !

Plus d'un an après sa sortie, la Ford StreetKa est encore loin de passer inaperçue. Normal pour cette auto qu'on ne croise pas encore à chaque coin de rue ce gros jouet aux lignes atypiques qui surprend avant tout par des roues arrière tellement reculées qu'elles semblent vouloir s'échapper de la carrosserie.
Après avoir intégré cette totale absence de porte-à-faux arrière, l'œil est ensuite attiré par les gros arceaux chromés qui mettent les deux occupants à l'abri des conséquences d'un bien improbable tonneau. Car, avec ses généreux pneumatiques rejetés aux quatre coins de sa carrosserie et ses voies élargies (+22 mm à l'avant, + 35 mm à l'arrière), la Ford StreetKa semble scotchée au bitume. Une impression qui se confirmera volant en main !
VIVE LA SIMPLICITÉ

L'accès à bord est aisé… et pas trop dangereux, les coins du pare-brise n'empiétant pas excessivement sur l'habitacle comme c'est le cas sur une Peugeot 206 CC ou la Peugeot 306 CC. Contrairement aux deux lionnes… et à la tendance actuelle, la SportKa n'abrite pas ses passagers sous un toit en dur escamotable, mais sous une simple capote qui se manœuvre à la main. Heureusement, capotage et décapotage ne sont pas trop fastidieux, même si les deux opérations imposent de descendre de la voiture.
Pour se faire pardonner l'absence d'une capote électrique, et justifier un prix tout de même élevé (1.550 € de plus qu'une Peugeot 206 CC 1.6 l 110 ch), la Ford StreetKa bénéficie d'un honnête niveau d'équipement. Sont "offerts" de série :
La Ford StreetKa reprend l'originale planche de bord de la berline. Ce n'est pas un reproche mais on aurait aimé qu'elle bénéficie ici de plastiques un peu moins grossiers. La Ford StreetKa n'est pas très généreuse au niveau des rangements. La boîte à gants de la planche de bord est minuscule, les bacs des portières également. Il y a heureusement un petit espace fermant à clé aménagé au centre du puit de capote qui prend la place des symboliques sièges arrière de la berline. Avec ses 214 dm3, le coffre n'est pas immense mais il permet tout de même d'accueillir les affaires de deux personnes, à condition qu'elles voyagent "léger".
Par rapport à la Ka, l'assise des sièges a été abaissée. La position de conduite est très correcte même si le volant reste désespérément fixe. Et n'essayez pas de le régler à l'aide de la manette placée sous la colonne de direction. Elle ouvre le capot moteur ! La petite boule en aluminium du levier de vitesses tombe idéalement sous la main. Elle est glaciale en hiver(et sera brûlante en été), mais la manipulation du levier, dont les débattements ont été réduits, est un pur régal.
DES CHEVAUX EN PLUS !

La Ford StreetKa n'a droit qu'à un seul moteur, un 1.6 l extrapolé du "vieux" 1.3 l de la berline. La seule modification majeure a consisté à en augmenter l'alésage et le "nouveau" bloc de la Ford StreetKa conserve une culasse à 8 soupapes.
La puissance passe tout de même de 70 à 95 ch, mais cette valeur n'a rien d'exceptionnel compte tenu de la cylindrée. En raison de sa culasse à 8 soupapes, le 1.6 l de la StreetKa n'affectionne pas particulièrement les hauts régimes mais, en dessous de 5.000 tr/min, il fait preuve d'une extrême souplesse et même d'un certain brio, ce qui permet de bénéficier d'excellentes reprises accompagnées par l'agréable sonorité rauque de l'échappement… qui devient un peu lassante lors des longues étapes sur l'autoroute.
Mais la Ford StreetKa n'a pas été conçue pour ce genre d'exercice. Elle préfère de loin faire étalage de son talent sur les petites routes de montagne.
LA VIVACITÉ D'UN KART, LE CONFORT ET LA STABILITÉ EN PLUS

La Ford streetKa ne se contente pas de voies élargies et de pneumatiques plus généreux que sur la berline. Ses ressorts sont plus raides, sa caisse a bénéficié de généreux renforts et son centre de gravité a été abaissé de 3 cm. La rigidité est donc au rendez-vous et les mouvements de caisse sont parfaitement contenus. Le train avant hyper précis est commandé par une direction directe dont l'assistance est idéalement dosée.
En virage, même si la chaussée est humide, les roues avant "motricent " parfaitement grâce à la haute tenue des pneumatiques à profil bas. Ces derniers font payer cette caractéristique en percutant un peu sur les petites irrégularités, mais comme le débattement des suspensions reste suffisamment ample, la Ford Streetka est loin d'être inconfortable. On prendra ainsi autant de plaisir à attaquer sur les petites routes qu'à se balader tranquillement cheveux au vent.
Au final, la petite Ford est un sympathique jouet qui procure énormément de plaisir au volant. Voilà qui permet de compenser une finition un peu sommaire, une capote manuelle et un prix de vente élevé… qu'il doit être possible de négocier.
TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES DE LA FORD STREETKA
D. Allignol