Essai Honda Civic Type-R 2003 : civic... mais rebelle !

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Agréable et sage familiale dans ses versions "normales", la nouvelle Honda Civic devient carrément diabolique en "Type R". Son secret : un moteur digne d'une voiture de course qui justifie presque à lui seul un "R"qui veut dire "Racing".

Date de commercialisation : janvier 2003 / Date de l'essai : juillet 2003

Que dire du look de la Honda Civic Type R sinon qu'il est un parfait exemple du "tuning à la japonaise". Et c'est quoi le "tuning à la japonaise" ? C'est comme le "tuning à l'allemande", en aussi propre mais en (un poil) plus exubérant.

Résultat, la Honda Civic Type R est une voiture qui ne fait rien pour dissimuler que de tous les membres d'une famille Civic récemment et profondément renouvelée, c'est elle, et de loin, la plus délurée !

ELLE A DE LA GUEULE !

Elaborée exclusivement sur la version trois portes de la Civic, la Honda Civic Type R bénéficie d'emblée d'une allure beaucoup plus sportive que la 5 portes qui joue les monospaces compacts avec une carrosserie plus longue de 14 cm et, surtout, plus haute de 5.

Comme il est de coutume sur les dérivés (très) sportifs de berlines, la Honda Civic Type R "virilise" ses lignes par la greffe des attributs traditionnels au genre, aileron, spoiler, bas de caisse...

Et le mot "greffe" de prendre tout son sens quand on saura que ces "accessoires" ne remplacent pas des éléments de carrosserie d'origine mais sont positionnés directement sur eux. Les pinailleurs le regretteront sans doute, mais il finiront bien par admettre que la Honda Civic Type R a une sacré gueule, magnifiée qui plus est par une assiette abaissée de 15 mm, de magnifiques jantes alliage de 17" et une double sortie d'échappement chromée.

UN MOTEUR EXCEPTIONNEL

Chargée de succéder au coupé Integra Type R qui laissera à tout jamais un souvenir ému aux amateurs de belles mécaniques de caractère, la Honda Civic Type R se devait de ne pas déchoir.

Son moteur reprend les cotes du 2.0 l monté sur le monospace Stream et bénéficie de la récente technologie i-VTEC qui combine le système VTEC (adopté depuis longtemps par nombre de mécaniques Honda) avec un autre système baptisé, lui, VTC pour Variable Time Control.

Le premier se charge de modifier la durée d'ouverture et la levée des soupapes tandis que le second est capable d'avancer ou de retarder l'ouverture de la soupape d'admission en fonction de la charge du moteur. Les deux systèmes travaillent de concert sous le contrôle du système de gestion du moteur pour "lisser" la courbe de couple tout en limitant aussi les émissions polluantes.

Ajoutez à tout cela un collecteur d'admission avec conduit à longueur variable ainsi que le taux de compression très élevé propre aux motorisations "R", et vous obtenez une belle pièce d'horlogerie qui monte avec délice, et sans aucun problème, jusqu'à 8.000 tr/min.

200CH AVEC UN 2.0L... ET PAS DE TURBO !

Le quatre cylindres de la Honda Civic Type R appartient au clan extrêmement fermé des mécaniques offrant une puissance spécifique supérieure à 100 ch/l. La sienne est de 100,1 ch/l pour être exact.

Sans l'aide du moindre turbo, le 2.0 l DOHC i-VTEC délivre donc une puissance maxi de 200 ch à 7.400 tr/min tandis que son couple maxi atteint 196 Nm au régime plutôt élevé de 5.900 tr/min. Un couple aussi haut perché est rarement synonyme de souplesse mais, grâce à ses technologies de pointe, le moteur de la Honda Civic Type R offre déjà 180 Nm dès 3.000 tr/min.

A l'usage, le moteur de la Honda Civic Type R offre deux visages. Jusqu'à 6.000 tr/min, il fait jeu égal avec les meilleurs 2.0 l de la catégorie puis, passé ce cap et changement de profil de l'arbre à cames aidant, il se transforme d'un seul coup en un redoutable moteur de course. Avec une sonorité stridente, il monte avec une vigueur stupéfiante jusqu'à 8.250 tr/min, régime auquel le rupteur intervient enfin pour ne pas le laisser grimper plus haut encore.

UNE BOÎTE SIX RAPIDE ET PARFAITEMENT ÉTAGÉE

Au volant de la Honda Civic Type R, jouer de la boîte de vitesses est un pur régal. La position en hauteur du levier coudé (comme sur une 4L ou une 2 CV) surprend toujours mais il se trouve ainsi idéalement placé puisqu'il suffit que la main droite quitte le volant pour qu'elle tombe automatiquement sur un très évocateur pommeau en aluminium.

Les débattements du levier sont réduits au strict minimum et la commande se montre aussi rapide que précise. Seul le passage de cinq en six réclame un minimum d'attention. Il convient de bien accompagner le levier pour ne pas se retrouver en quatrième... avec un bon sur-régime à la clé.

Soigneusement étagés, les six rapports permettent au moteur de rester dans la bande de puissance idéale tout au long des accélérations. Légèrement surmultipliée, la sixième se charge de limiter régime, consommation... et bruit en cas de conduite coulée ou sur les longues étapes autoroutières.

UN ÉQUIPEMENT PLUS "SPORT" QUE CONFORT

Une chose est sûre, le niveau d'équipement d'un tel engin ne constitue pas sa principale motivation d'achat. Parfaitement apte à un usage en compétition (ce dont elle ne devrait pas se priver), la Honda Civic Type R ne s'encombre pas d'accessoires superflus qui seraient les premiers à être démontés dans pareil cas. La climatisation n'est donc disponible qu'au rayon accessoires tout comme l'autoradio d'ailleurs.

Question sécurité passive, la Honda Civic Type R se contente de deux airbags frontaux.

A l'intérieur d'un habitacle spacieux qui n'est cependant homologué que pour quatre passagers, l'ambiance est donc plutôt typée "course" que confort. Le ton est donné par :

les deux beaux sièges baquets au maintien latéral renforcé ;
le petit volant cuir à trois branches ;
le fond blanc des compteurs ;
et le traitement "titane" de la console centrale.

CHÂSSIS RIGOUREUX, CONFORT SPARTIATE

Compare aux autres Civic, la Honda Civic Type R bénéficie bien entendu de nombreuses modifications destinées à lui permettre de bien exploiter le formidable potentiel de son moteur. Sa caisse bénéficie d'une structure renforcée, les amortisseurs et les ressorts sont plus fermes et les barres anti-roulis plus raides.

Tout cela se paye par une fermeté générale qui ne gênera pas les amateurs de conduite "active". Parfaitement équilibrée et chaussée de très efficaces Bridgestone Potenza, la Honda Civic Type R repousse très loin les limites de l'adhérence.

Stable en ligne droite, neutre dans les grandes courbes, elle se "place" avec facilité dans les virages plus serrés, acceptant de dériver progressivement de l'arrière sur un lever de pied.

L'amortissement est toutefois un poil moins efficace que sur la défunte Integra Type R, mais cela ne se ressent que sur les chaussées très bosselées. On aimerait alors que les mouvements de caisse soient un peu mieux freinés afin de limiter des effets de pompage qui nuisent (un peu) à la précision des trajectoires. Idem pour la motricité qui peut être prise en défaut sur le mouillé, la Honda Civic Type R étant dépourvue du différentiel autobloquant dont bénéficiait l'Integra.

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