Avec la Mazda 6, le plus "latin" des constructeurs japonais retrouve enfin sa véritable identité. Remplaçante de la bonne mais pâlichonne 626, sa nouvelle berline familiale fait la part belle au style et au plaisir de conduite... sans oublier d'être pratique.
Date de commercialisation : mars 2002 / Date de l'essai : avril 2008
Dans un passé pas si lointain que ça, Mazda a assis sa réputation sur une gamme de voitures audacieuses, tant sur le plan du style que de la technique. Motoriste de pointe, Mazda s'est distingué, par exemple, en installant un minuscule V6 de 1.8 l seulement dans un petit coupé, ou en restant le seul constructeur à croire aux vertus du moteur à pistons rotatifs. C'est d'ailleurs une voiture équipée d'une telle mécanique qui lui permit d'être le seul constructeur japonais à avoir gagné les 24 Heures du Mans.
Et puis souvenez vous de la mignonne petite 121, première citadine à oser arborer un pavillon haut, une tendance "lourde" aujourd'hui, mais pour le moins révolutionnaire à l'époque. Et n'oubliez pas que c'est aussi à Mazda que l'on doit la résurrection des petits roadsters "à l'anglaise" avec la sympathique et efficace MX-5 !
Hélas, si Mazda méritait la note maximale pour l'originalité de ses produits (et leur fiabilité), il n'en allait pas de même quant à sa politique de gamme. A l'heure où certains constructeurs concevaient des plate-formes communes à plusieurs modèles et même à plusieurs marques, Mazda n'hésitait pas à construire plusieurs plate-formes pour une seule famille de modèles, avec les conséquences que l'on imagine en terme de rentabilité. Au bord du gouffre, la marque japonaise fut alors rachetée par Ford.
L'AUDACE RETROUVÉE

Le premier objectif du géant américain fut bien évidemment d'assainir drastiquement la santé financière de sa nouvelle acquisition. Conséquence : une gamme réduite à une véritable peau de chagrin et, démarche presque suicidaire, une 121 remplacée par un clone insipide de la Ford Fiesta.
Mais Ford est un repreneur intelligent qui entend laisser la possibilité aux marques qu'il possède d'exprimer leur vraie personnalité, comme il a su si bien le faire avec Aston Martin, Jaguar ou Volvo. Aujourd'hui assaini, Mazda a de nouveau le droit, lle devoir même, de renouer avec son glorieux passé. Et la Mazda 6 est le premier maillon d'une gamme audacieuse qui verra très prochainement le retour du moteur à pistons rotatifs monté dans un très beau coupé... à quatre portes.
UN STYLE AGRESSIF
La 626 était, et est encore, une très bonne voiture, desservie hélas par un style d'une trop grande sagesse. Tout change avec la Mazda 6 qui, si elle reprend les grands traits de sa devancière, en affirme spectaculairement le caractère. Solidement campée sur des voies larges, elle joue presque les coupés avec sa carrosserie effilée, magnifiée par une ceinture de caisse plongeante et des passages de roues très marqués.
La face avant se fait presque "méchante" avec un capot dont les nervures affirmées donnent naissance à une orgueilleuse calandre triangulaire, le signe distinctif des nouvelles Mazda aperçu déjà sur le monospace compact Demio récemment restylé. Cette même calandre est entourée de grands projecteurs très high-tech tout comme le sont les feux arrière englobés dans une glace lisse.
DES DIMENSIONS EN HAUSSE

La Mazda 6 repose sur une toute nouvelle plate-forme dont l'empattement est supérieur de 6,5 cm à celle de la 626 qu'elle dépasse de 9 bons cm en longueur totale. Très basse, la Mazda 6 n'offre pas une garde au toit immense aux places arrière, ce qu'elle compense par une largeur supérieure de 50 mm à celle de ses principales concurrentes. Trois adultes peuvent donc tout de même prendre place sur la banquette arrière qui, d'un seul doigt, peut se replier totalement sans avoir à enlever les appuis-tête (système "Karakuri"). De quoi dégager un plancher totalement plat et agrandir ainsi un coffre généreux d'une contenance de 500 dm3.
La Mazda 6 sera commercialisée au début de l'été en versions 4 et 5 portes, deux autos dont le profil est pratiquement similaire. Sous leur capot, trois motorisations carburant, toutes à l'essence. Il faudra attendre le mois d'août pour voir arriver le break et le mois de septembre pour les deux motorisations 2.0 l turbo Diesel "Common Rail" développant respectivement 121 et 136 ch. Les Mazda 6 "à mazout" devraient représenter 80% des ventes en France. Enfin, la gamme 6 se verra complétée d'un break élitiste équipé d'une transmission intégrale permanente et d'une boîte automatique 5 rapports à commande séquentielle.
UN TRAITÉ SPORTIF POUR L'HABITACLE

L'habitacle des Mazda 6 est en accord parfait avec ses lignes élancées. Quel que soit le niveau de finition (au nombre de trois), il se distingue par une excellente finition et un équipement surabondant. Dès le niveau de base Harmonie, la Mazda 6 dispose :
Le niveau Elégance vous offre en prime :
Juste au dessus, la version Elégance Pack y ajoute :
Le sommet de la gamme est aujourd'hui représenté par une 4 portes en finition "Performance" qui reçoit, en plus du plus puissant des trois moteurs essence :
Histoire de vérifier les promesses faites lors de la conférence de presse quant au comportement routier de cette nouvelle Mazda 6, c'est sur cette dernière version que nous avons jeté notre dévolu.
UN SUPER CHÂSSIS

La palette des motorisations essence qui animent la Mazda 6 comprend un 1.8 l de 120 ch, un 2.0 l de 141 ch (qui peut être accouplé à une boîte automatique) et un 2.3 l mécaniquement très sophistiqué puisqu'il dispose d'un arbre à cames d'admission à calage variable en continu. Il délivre un couple maximal de 207 Nm à 4.000 tr/min et une puissance maxi de 166 bons chevaux qui, autant le dire tout de suite, ne parviennent jamais à déborder un châssis particulièrement efficace.
La Mazda 6 repose en effet sur des suspensions très évoluées. A l'avant des triangles superposés avec double pivot et, à l'arrière, un essieu multibras dont les ressorts placés bas et les amortisseurs inclinés contribuent à la générosité du compartiment à bagages. Essieu avant et arrière sont ancrés sur des faux châssis eux-mêmes reliés à la coque par des supports en composite caoutchouc/acier chargés d'assurer le filtrage des vibrations.
UNE FAMILIALE SPORTIVE MAIS CONFORTABLE
Impeccablement installé dans un siège réglable en hauteur, le volant trois branches (ajustable en hauteur et en profondeur) bien en main, le pilote peut adopter une position de conduite idéale plus proche de celle d'une sportive que d'une sage berline familiale.
Le moteur, en bonne mécanique japonaise, fait preuve de souplesse à bas régime et ne rechigne pas à monter dans les tours. Il étonne aussi par son silence de fonctionnement et ne donne réellement de la voix qu'aux abords de la zone rouge. La direction est légère mais précise, cette dernière qualité étant aussi l'apanage de la commande de boîte. Son maniement est toutefois gêné par la console centrale sur laquelle le coude vient souvent heurter. Mais c'est bien la seule "grosse" critique que l'on peut adresser à l'ergonomie des diverses commandes. Hyper stable sur autoroute, la Mazda 6 est un régal sur les petites routes. Le train avant parfaitement guidé autorise un placement précis de la voiture en courbe. Le train arrière suit fidèlement la trajectoire imprimée et, contrôle dynamique de stabilité débranché, il faut vraiment attaquer les virages "sur les freins" pour le faire déboîter, ce qu'il fait alors avec une délicate progressivité.
Le plus fort est que ce comportement routier de haute tenue n'est jamais obtenu au détriment du confort. Même les gros pneus à profil ultra bas ne parviennent pas à empêcher les suspensions de filtrer impeccablement les défauts de la chaussée. Du beau et bon travail !
À LA HAUTEUR DE SES PLUS EFFICACES RIVALES
Certes, la Mazda 6 ne révolutionne pas le segment des familiales au sein duquel elle va devoir combattre des valeurs sûres telles que la Ford Mondeo, la Volkswagen Passat ou la Renault Laguna.
Mais elle dispose de solides arguments - à commencer par sa tenue de route, son confort de roulage et son équipement pléthorique - pour séduire les automobilistes européens qui, tout en sachant rester pragmatiques dans leurs choix, accordent encore beaucoup d'importance au plaisir de conduire.
TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES DE LA MAZDA 6
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D. Allignol