Chez Renault, aux côtés des paisibles citadines, des compactes raisonnables et des monospaces familiaux, il y a les excitées du petit club Renault Sport. Bodybuildée et copieusement dopée, la récente Mégane III y fait une entrée fracassante !
Date de commercialisation : octobre 2009 / Date de l'essai : novembre 2009

Filiale du groupe Renault, Renault Sport Technologies développe une offre globale articulée autour de trois axes, l’organisation de championnats monotypes internationaux et de loisirs sportifs, la production et la commercialisation de véhicules de compétition rallye et circuit et la définition, le développement, la fabrication et la commercialisation de véhicules sportifs de série.
C’est à cette dernière activité que l’on doit déjà la Renault Twingo R.S. (133 ch), la Clio R.S. (203 ch) et la Mégane R.S. dont la deuxième génération a connu au fil des années de nombreuses évolutions. La toute dernière fut la très exclusive Renault Mégane R26.R (230 ch) qui peut se targuer d’être toujours détentrice du record du tour dans sa catégorie (roues avant motrices) sur les 21 kilomètres et les 170 virages de l’ancien et mythique circuit du Nüburgring en 8'17''. A titre de comparaison, une Ferrari Enzo trois fois plus puissante (660 ch)… et vingt fois plus chère a bouclé son petit tour en 7’25’’ !
La nouvelle Renault Mégane R.S., élaborée uniquement sur la base de la déclinaison coupé de la récente Mégane III, n’a pas encore les moyens d’aller « chercher » la Ferrari, mais elle ne devrait pas éprouver de grandes difficultés à déposséder la R26.R de son prestigieux record !
LA GUEULE DE L'EMPLOI

Déjà très élancé, le coupé Renault Mégane III devient carrément racé dans sa livrée Renault Sport : ailes élargies accueillant d’imposantes jantes de 18 ou de 19’’, bouclier avant généreusement ouvert intégrant une lame aérodynamique de type F1, sortie d’échappement centrale, diffuseur, aileron arrière… sont autant de promesses de performances de très haut niveau. L’ambiance intérieur reprend l’esprit « sport-chic » de la carrosserie.
La planche de bord est la même que celle de la Renault Mégane III normale mais elle s’en distingue par une harmonie carbone foncée et par des touches de jaune pour le fond du cadran du compte-tours et les surpiqures du volant.
Et si le jaune est votre couleur favorite vous pourrez en rajouter une petite couche avec le Pack Ambiance Jaune (200 €) qui colore les ceintures, la sellerie bi-ton, ainsi que les surpiqures des panneaux de portes et le pommeau du levier de vitesses.
DEUX NIVEAUX D'ÉQUIPEMENTS, DEUX CHÂSSIS

La Mégane R.S. est proposée en deux niveaux de finition, R.S. et R.S. Luxe.
Au premier niveau qui offre déjà tout :
Le second ajoute :
3 600 € séparent les deux niveaux de finition.
Les deux châssis proposés pour la Renault Mégane R.S. bénéficient du même train avant à pivot découplé, un système qui élimine drastiquement les désagréments fréquemment rencontrés sur les tractions avant puissantes (remontées dans le volant, micro-braquage en virage serré, mauvaise tenue de cap en ligne droite…). Comparé à la précédente Mégane R.S. les éléments qui composent le train avant sont en aluminium, ce qui diminue efficacement le poids des masses non suspendues.
Si le châssis Sport « normal » a été étudié pour offrir le meilleur rapport sportivité / confort dans le cadre d’une conduite quotidienne, le châssis Cup (+ 1 600 €) a pour but de combler ceux qui emmèneront de temps en temps leur Renault Mégane R.S. se dégourdir les pneus (et les user !) sur circuit. A des réglages plus fermes (amortisseurs, ressorts, barre anti-roulis), le châssis Cup ajoute un « accessoire » magique, un différentiel mécanique à glissement limité qui améliore le transfert de la puissance au sol et permet d’ouvrir les gaz en grand, quelles que soient les conditions d’adhérence, sans avoir besoin d’attendre d’être sorti des virages, mêmes les plus serrés.
UN SEUL MOTEUR, MAIS QUEL MOTEUR !

La nouvelle Renault Mégane R.S. reprend le moteur de la version précédente mais plus de 25 % de pièces nouvelles (pistons et bielles renforcées, soupapes refroidies au sodium, nouveaux conduits d’admission…) et de nombreuses améliorations (évolution du turbo, décaleur variable en continu sur l’arbre à cames d’admission…) font passer sa puissance de 230 à 250 ch et son couple de 310 NM à 3 000 tr/min à 340 Nm au même régime.
Ce moteur qui pousse très fort dès les plus bas régimes (80 % du couple maximal est disponible dès 1 800 tr/min !) est associée à une boîte manuelle à 6 rapports dont le guidage est précis, les débattements du levier réduits et l’engagement des rapports plus francs.
UNE BOMBE !

Sur route ouverte, à moins de vouloir perdre d’un seul coup tous ses points de permis, il est rigoureusement impossible de cerner et d’exploiter le formidable potentiel de la voiture, même équipée du châssis le plus « confortable ».
Cela revient à dire qu’aux vitesses légales, il faut vraiment le faire exprès pour sortir de la route. Alors (vite !), direction le circuit de Dreux où nous attendent des Renault Mégane R.S. équipées du châssis Cup et du fameux différentiel à glissement limité.
Après quelques minutes passées à se familiariser avec le R.S. Monitor (300 € en option) qui, en plus d’un nombre considérable d’informations (G encaissés en virage, chrono, mémorisation des performances sur le 400 et le 0-100 km/h départ-arrêté…), offre cinq paramétrage de la cartographie de la pédale d’accélérateur, on prend soin de caler le Renault Sport Dynamic Management sur « Sport ».
Le « RDSM » est en effet un outil qui permet de choisir son niveau d’assistance électronique au pilotage :
● « On » : ESP, antipatinage (ASR) et aide au freinage d’urgence activés.
● « Sport » : ASR activé, aide au freinage d’urgence désactivé et seuil d’intervention de l’ESP repoussé.
● « Off » : pilotage sans aucune assistance (à réserver au circuit !).
LE CIRCUIT EST LE DOMAINE DE LA "CUP"

Et allez, c’est parti ! Quelques tours de circuit permettent de mesurer à quel point la Renault Mégane R.S. est une vraie sportive. La précision de la direction permet de viser la corde au millimètre, la motricité n’est jamais prise en défaut même en sortie de virage serré et le mode « Sport » du RDSM autorise de progressifs glissades de l’essieu arrière au lever de pied, une technique bien utile lorsqu’il s’agit de resserrer une trajectoire. Forcément plus violents et plus répétés sur circuit que sur route, les nombreux freinages « appuyés » n’ont pas réussi à mettre à mal l’efficacité des énormes disques de freins ventilés pincés par des étriers Brembo à quatre pistons.
Facturée 28 900 € en version « de base », la Renault Mégane R.S. prouve que l’on sait encore faire de vraies sportives dans notre beau pays, même si l’on n’y parle plus désormais que de voitures électriques, à commencer par… Renault !
D.Allignol