Essai Mercedes S400 CDI 2001 : quand diesel rime avec prestige

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Plus faciles à dépolluer que les gros moteurs à essence... et beaucoup moins voraces, les motorisations Diesel seraient-elles LA solution ? Les constructeurs allemands en semblent persuadés et, pour le prouver, n'hésitent pas à faire rouler au gazole leurs berlines les plus huppées. Mais pas n'importe comment !

Date de commercialisation : mars 2001 / Date de l'essai : octobre 2000

Si vous avez les moyens de vous acheter une Mercedes Classe S, le prix du carburant ne fait certainement pas partie de vos principales préoccupations. Mercedes, BMW et Audi le savent bien, et si leurs grandes berlines héritent toutes aujourd'hui d'un gros V8 turbo Diesel, ce n'est sûrement pas pour répondre à une quelconque exigence du marché.

C'est beaucoup plus simplement parce que ces trois constructeurs savent qu'ils leur sera de plus en plus difficile de satisfaire aux draconiennes normes antipollution à venir, surtout en ce qui concerne les plus gros moteurs à essence.

En revanche, du côté des Diesel, l'injection directe pilotée autorise d'ores et déjà une solide maîtrise des dépenses d'énergie. Et même si Mercedes arrivera certainement dans un avenir très proche à faire encore mieux, le V8 turbo Diesel de sa Classe S consomme déjà entre 50 et 70% de moins que son homologue à essence ! Et qui dit faible consommation dit forcément plus faible pollution.

UNE DÉBAUCHE DE TECHNOLOGIE

Bien entendu, pour arriver à un tel résultat, le moteur de la Mercedes Classe S 400 CDI fait appel aux technologies Diesel les plus avancées. Outre une distribution à quatre soupapes par cylindre, un arbre d'équilibrage contra-rotatif, deux « Common Rail » (un par rangée de cylindres) ou encore deux turbos à géométrie variable reliés chacun à un échangeur thermique air/air, le V8 CDI de 3.996 cm3 bénéficie d'une construction ultra-légère. En faisant largement appel à l'aluminium, il réussit à peser 35 kg de moins que le six cylindres en ligne de la S320 CDI qui ne développe « que » 197 ch. Lui, il en délivre 250, soit 5 de plus que le V8 3.901 cm3 de la BMW 740d et 25 de plus que le V8 3.328 cm3 de l'Audi A8 TDi.

Plus légère que la BMW série 7 (1.895 kg contre 1.960 kg) et bien plus forte en cylindrée que l'Audi, la Mercedes S400 CDI n'éprouve aucune difficulté à être la plus rapide de ce prestigieux trio. Si, sur le dernier rapport de la boîte automatique, vous calez l'aiguille du compte-tours sur 4.000 (c'est très facile !) cela signifie tout simplement que vous roulez à 250 km/h. Et en terme d'accélération, la grande Mercedes fait aussi bien que de nombreuses voitures à prétention sportive : moins de 28 secondes lui suffisent pour couvrir le km départ / arrêté !

LA MEILLEURE BOÎTE AUTOMATIQUE DU MONDE

Le V8 de la Mercedes S400 CDI est accouplé à une boîte automatique qui est assurément l'une des plus agréables qu'il m'ait été donné de manipuler.

Une manipulation qui se limite en fait à passer de la position P (parking) à la position D (Drive). Ensuite, grâce au couple « éléphantesque » du moteur (560 Nm de 1.700 à 2.600 tr/min soit 30 Nm de plus que le V12 essence), cette boîte d'une extrême douceur monte et descend ses 5 rapports sans que le conducteur et ses passagers ne s'en aperçoivent.

Et cela se vérifie que l'on caresse l'accélérateur ou que l'on appuie à fond dessus. Résultat, après avoir un peu joué avec la commande séquentielle qui permet, en déplaçant latéralement le levier, de passer les rapports « à la main », on s'en remet bien vite au mode « tout automatique ». Voilà qui contribue à magnifier un peu plus encore le confort « pullman » qui règne à bord.

D'abord, le moteur est parfaitement inaudible et il faut vraiment rouler à un mètre d'un mur, moteur froid... et avec les vitres grandes ouvertes, pour se rendre compte que l'on tient le volant d'une voiture Diesel. A grande vitesse, les bruits d'air sont parfaitement maîtrisés et le double vitrage, de toute manière, se charge d'éliminer radicalement les dernières nuisances sonores.

UN CONFORT ROYAL

Toutes les berlines Mercedes se signalent par l'excellente filtration des petits et gros défauts de la chaussée. La Mercedes Classe S va encore plus loin grâce à sa suspension pilotée ADS qui reçoit le renfort d'amortisseurs à air travaillant selon trois degrés de dureté.

Tous les mouvements de caisse (roulis, plongée au freinage ou à l'accélération) sont efficacement jugulés et, à aucun moment, le conducteur n'a réellement conscience du gabarit imposant de son véhicule, même lorsqu'il s'agit de la version Limousine rallongée de 12 cm par rapport à la Mercedes Classe S "normale" pour offrir plus de places à l'arrière à d'éventuels hôtes de marques.

UN ÉQUIPEMENT IMPÉRIAL

La Mercedes Classe S propose un équipement complet. Du volant multifonction réglable électriquement en hauteur et profondeur en passant par les 4 miroirs de courtoisie éclairés, tout ce qui est « indispensable » est offert de série. Cela n'empêche pas la liste des options d'être impressionnante.

A la décharge de Mercedes, il faut dire que les petites douceurs qu'elle propose ne se rencontrent pas souvent sur des voitures de série. Un petit coup d'oeil à la fiche technique vous donnera un semblant de début d'aperçu :

Télévision ;
sièges arrière chauffants ;
accoudoir arrière avec minibar ;
chauffage additionnel à télécommande ;
démarrage sans clé grâce à une carte à puces ;
fermeture automatique du coffre ;
contrôle de pression des pneus ;
régulateur de distance Distronic...

Tout ce que vous pouvez imaginer y figure. Et il est même possible d'obtenir des porte-fanions ! Mais Mercedes vous laisse le soin de trouver la république bananière qui va avec !

TOUTES LES FICHES TECHNIQUES ET COTES DE LA MERCEDES CLASSE S