Essai Nissan Primera 2.2 Vdi 2002 : la nouvelle image de Nissan

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Pour ne pas désarçonner leur clientèle, les constructeurs s'astreignent à éviter de trop spectaculaires ruptures de style entre ancien et nouveau modèle, à plus forte raison dans les segments réputés les plus conservateurs. Pas Nissan avec sa Primera. Jamais une nouvelle voiture n'aura aussi peu ressemblé à celle qu'elle remplace !

Date de commercialisation : juin 2002 / Date de l'essai : juin 2002

En perdition à la fin des années 90, Nissan semble avoir tiré les plus grands profits de son alliance avec Renault. Deux années seulement après l'entrée de la marque au Losange dans son capital, le constructeur japonais semble avoir retrouvé une santé florissante. Sous la férule de son sévère et efficace Président Carlos Ghosn, parachuté au Japon par Renault et élevé depuis là-bas au rang de demi-dieu, Nissan a en effet dégagé un bénéfice net historique de 3 milliards d'euros sur l'exercice 2001-2002 !

De quoi envisager l'avenir avec confiance... et oser prendre des risques en tirant un trait qui semble définitif sur une philosophie plutôt conservatrice en ce qui concerne le style de ses produits. La tradition a parfois du bon, mais elle atteint ses limites lorsqu'elle réussit à rendre fade des voitures par ailleurs irréprochables.

UNE TOTALE RUPTURE DE STYLE

L'ancienne Nissan Primera se présentait sous la forme d'une (trop) sage berline familiale, idéale... pour passer inaperçu ! Comparée à elle, la nouvelle version est carrément révolutionnaire. En reprenant presque traits pour traits, les lignes du concept Fusion présenté au Mondial de Paris 2000, la Nissan Primera 2002 ose prendre le risque de choquer les clients Nissan les plus conservateurs qui pourront se rabattre sur la version break aux proportions plus classiques... ou moins dérangeantes. C'est selon !

Révolutionnaire, compte tenu du segment attaqué, le dessin de la berline (que l'on doit au centre de style européen de la marque basé en Allemagne) semble faire appel à la superposition de deux grandes courbes. La première va du bouclier avant au bouclier arrière et dessine la ceinture de caisse. La seconde, plus petite et plus cintrée, repose sur la première pour tracer les contours du pavillon. Le résultat ? une voiture presque monolithique qui réussit à dégager une double impression de dynamisme et de solidité.

UN INTÉRIEUR STYLE MONOSPACE

Audacieuse à l'extérieur, la nouvelle Nissan Primera l'est tout autant à l'intérieur. La hauteur de son pavillon – 1,48 m, soit autant qu'une Citroën C5 – permet d'offrir au pilote une agréable position de conduite surélevée.

La planche de bord reprend une disposition typiquement "monospace", ce qui constitue une première dans le segment des familiales. Les trois gros cadrans, légèrement désaxés pour faciliter leur lecture par le conducteur, prennent place au milieu de la planche, sous une grande visière en arc de cercle. Juste en dessous, se trouve un écran d'information dont les multiples fonctions sont commandées à partir d'une platine regroupant les touches et boutons de la climatisation, de l'autoradio-CD et de l'original système de navigation Birdview (option) qui offre une "vue d'avion" de la cartographie affichée.

Félicitation, en passant, à Nissan qui a réussi à rendre particulièrement instinctive la mise en oeuvre de toutes les fonctions disponibles.

UN ÉQUIPEMENT COMPLET... ET NOVATEUR

Dès le niveau de base "Visia", la Nissan Primera bénéficie d'une dotation complète incluant notamment la climatisation automatique et six airbags.

On aura cependant intérêt à opter pour le second niveau "Acenta" qui offre le meilleur rapport prix/équipement, la finition haut de gamme "Tekna" n'offrant en plus qu'un changeur de CD en façade, des projecteurs au Xénon et des jantes alliage de 17 pouces au lieu de 16.

Et puis, avec le niveau "Acenta" vous aurez droit, comme sur le "Tekna", à un équipement qui laissera "baba" vos passagers. Il s'agit du système d'aide au stationnement (ou radar de recul) qui, au lieu de faire appel à d'agaçants bip-bip de plus en plus rapprochés, a recours à une caméra située au dessus de la plaque d'immatriculation arrière. Elle envoie une image "grand angle" en noir et blanc sur l'écran de contrôle dès que la marche arrière est engagée ! De quoi réussir les créneaux les plus scabreux au millimètre.

La disposition de l'instrumentation au centre de la planche dégage de grandes surfaces "vides" de part et d'autre du petit pupitre triangulaire. Mais comme les plastiques retenus sont de fort bonne facture, l'ensemble fait écho à la carrosserie en dégageant une réelle impression de qualité et de solidité.

Ne quittons pas l'habitacle sans signaler que l'espace est généreux aussi bien à l'avant qu'à l'arrière et que la banquette est rabattable, même sur cette version 4 portes, ce qui permet de porter la contenance d'un coffre déjà généreux de 450 à 1.670 dm3.

UN TURBO DIESEL MODERNE ET PERFORMANT

La Nissan Primera fait appel à trois motorisations essence et à un seul moteur turbo Diesel. En essence, le petit 1.6 l de 109 ch n'est proposé que sur le niveau "Visia" qui dispose également du 1.8 l de 115 ch. On retrouve ce 1.8 l en niveau "Acenta", accouplé soit à une boîte 5 manuelle, soit à une classique boîte automatique à 4 rapports. Le niveau "Tekna" est le seul à disposer d'un 2.0 l de 140 ch exclusivement secondé par une excellente boîte auto CVT à variation continue offrant, à la demande, six rapports préétablis.

Les trois niveaux de finition ont droit au moteur turbo Diesel qui officie déjà sous les capots du monospace Almera Tino et de 4x4 X-Trail où il délivre 114 ch, ainsi qu'un couple de 230 Nm sur le premier cité, et de 270 Nm sur le second grâce à l'apport d'une injection directe par rampe commune.

Sur la Nissan Primera, ce groupe à double arbre à cames en tête et culasse 16 soupapes bénéficie en plus d'un turbo à géométrie variable qui porte sa puissance à 126 ch (à 4.000 tr/min) et son couple à 280 Nm (dès 2.000 tr/min).

Voilà qui lui permet de 'tirer" des rapports de boîte très longs au plus grand bénéfice de la consommation. Sur autoroute, on peut ainsi enrouler à 130 km/h, sur le sixième et dernier rapport, en ne dépassant pas 2.000 tr/min. En dessous de ce régime, le turbo Diesel est un peu creux, ce qui imposera de jouer du levier pour rentrer, un, voire deux, rapports, afin d'obtenir de franches reprises. Pas de problème, la commande de boîte aux verrouillages fermes fait preuve d'une très bonne précision.

COMPORTEMENT ROUTIER EFFICACE ET RASSURANT

Les Nissan sont reconnues comme étant les voitures japonaises qui offrent le comportement routier approchant au plus près celui des meilleures européennes. La nouvelle Nissan Primera ne fait pas exception à cette règle. Sophistiqués, ses trains roulants font appel à des triangles superposés à l'avant et à un essieu multibras à l'arrière.

Un peu sec à basse vitesse sur les petites irrégularités, l'amortissement fait place au confort au fur et à mesure que le rythme s'accélère. Judicieusement assistée, la direction est suffisamment informative pour bien sentir un train avant peu sensible au sous-virage. Et comme l'arrière suit sans broncher, on peut adopter des vitesses soutenues en toute sérénité, même sans le secours d'un ESP qui n'est proposé que sur la 2.0 l essence.

Au final, la nouvelle Nissan Primera est donc une excellente berline qui, même si elle ne surclasse pas ses meilleures rivales, offre sensiblement les mêmes performances, la même habitabilité et le même confort qu'elles, mais avec deux petits plus, son design audacieux et son équipement exclusif. Ah, la petite caméra de recul !!!

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