Conseils & Actus
Une ligne spectaculaire, des équipements high-tech, des moteurs performants, un comportement routier exemplaire… Opel a mis le paquet pour cette nouvelle Astra qui va semer la zizanie dans le segment particulièrement disputé des compactes.
Date de commercialisation : février 2004 / Date de l'essai : mars 2004
Pauvre VW Golf V ! Très chère et sans doute pas assez audacieuse, elle connaît un démarrage pour le moins laborieux. Il s'en vend 15% de moins que la Golf IV qu'elle remplace ! Déjà malmenée par de sérieuses rivales comme la Renault Mégane II, la Peugeot 307 ou la Mazda3, voilà qu'Opel lui jette dans les roues son Astra 3e génération avec l'ambition avouée d'en faire la nouvelle icône du segment des compactes.
Il est rare que les badauds se retournent sur les berlines compactes ! Appelées à plaire au plus grand nombre, elles n'ont généralement rien de spectaculaire. Et pourtant, lors des premiers essais de la nouvelle Opel Astra dans le sud de la France, nous avons dû essuyer des regards appuyés… et intéressés. Il faut dire que l'Astra a une sacré gueule !
Elle possède indéniablement une forte personnalité qu'elle doit à des lignes modernes et expressives que viennent souligner des blocs optiques "3D" stylisés. La ceinture de caisse très "épaulée", les bas de caisse évasés et les passages de roues marqués qui permettent d'accueillir des jantes de 18 pouces de diamètre (option), se chargent quant à eux de lui donner une apparence à la fois robuste et athlétique.
Grâce à ses très courts porte-à-faux et au biseautage des parties avant et arrière, la nouvelle Opel Astra paraît plus courte qu'elle ne l'est en réalité. Par rapport à celle qu'elle remplace, elle gagne pourtant 13,9 cm en longueur, 4,4 cm en largeur et 3,5 cm en hauteur.
Avec une longueur de 4,249 m, elle dépasse sa grande rivale (la Golf V pour ne pas la nommer) de 4,5 cm tout en étant moins haute de 2,5 cm. Quant à la grande longueur de l'empattement (2,614 m), elle est garante d'une généreuse habitabilité aux places arrière où, par rapports à la précédente Opel Astra, les passagers bénéficient de 2 cm de plus en largeur aux épaules, de 4 cm de plus en garde au toit et de 1,7 cm de plus en espace aux jambes.
Visuellement, l'habitacle de l'Opel Astra paraît particulièrement soigné. Les matériaux retenus sont d'excellentes qualité (seul le plastique de la console centrale fait un peu "cheap") et l'assemblage des éléments qui constituent la planche de bord est irréprochable. Cette dernière bénéficie d'un dessin très sobre, ce qui est loin d'être une critique. Pour éviter les reflets gênants, sa partie supérieure bénéficie dans tous les cas d'une teinte sombre tandis que la partie inférieure est traitée en gris foncé, en beige ou en gris clair selon l'équipement et le niveau de finition.
L'amplitude des réglages du siège et du volant (hauteur et profondeur) permet de trouver une position de conduite idéale. Le maniement des diverses commandes est aisé et instinctif, mais il faut cependant un certain temps d'adaptation pour maîtriser la commande à impulsion des clignotants.
Au lieu d'avoir une politique de finitions qui empile les équipements au fur et à mesure de la montée en gamme, les chefs de produit Opel on choisit de définir les quatre niveaux de finitions de l'Opel Astra (Essentia, Enjoy, Elegance et Cosmo) en fonction de valeur qui s'articulent autour de notions telles que fonctionnalité, harmonie, caractère sportif, performances, élégance, luxe ou design d'avant-garde. On peut néanmoins considérer la finition Essentia comme étant celle "de base". Et à ce titre, elle offre pourtant un équipement que l'on peut qualifier de généreux (se reporter à la fiche technique). Le contrôle dynamique de stabilité ESP est en option sur les deux motorisations dont la puissance est inférieure à 100 ch, de série sur toutes les autres.
En plus des options classiques (peinture métallisée, toit ouvrant…) ou en passe de le devenir (allumage automatique des phares, détecteur de pluie, détecteur de sous-gonflage…), l'Opel Astra permet d'accéder à des équipements encore inédits dans le segment des compactes :
De 100 à 200 ch en essence, de 80 à 150 ch en Diesel. Les huit motorisations dont pourra disposer la nouvelle Opel Astra devraient lui permettre de ratisser large. Revue de détail :
En septembre 2004, l'Opel Astra pourra bénéficier d'un nouveau 1.9 CDTI de 150 ch qui est en fait le 1.9 JTD Multijet déjà monté sur la belle Alfa Romeo GT (voir rubrique essai). Accouplé à une boîte 6 rapports, il offre des performances quasiment identiques au 2.0 l Turbo 170 ch tout en se contentant de 5,6 l/100 km en moyenne.
Depuis l'arrivée de la Vectra, on a pu mesurer les spectaculaires progrès accomplis par Opel en matière de tenue de route. Mais cela ne nous a pas empêché d'être bluffés par la haute tenue de la nouvelle Opel Astra. On est en droit de trouver l'amortissement un peu ferme à basse vitesse mais son efficacité croît au fur et à mesure que le rythme s'accélère. La direction fait preuve d'une admirable précision sans aucun flou au point milieu. Tout le contraire de la Renault Mégane II dont c'est décidément le point faible. Le train avant de l'Astra motrice parfaitement et le train arrière, agréablement joueur mais sans excès, semble aider la voiture à tourner. Amusant, rassurant et efficace !
Après avoir testé la suspension "normale" sur une 1.7 CDTI 100 ch, nous avons pu essayer la suspension pilotée sur une 1.9 CDTI 150 ch et sur une 2.0 l Turbo 170 ch. Elle dispose de quatre amortisseurs pilotés individuellement qui minimisent l'amplitude des mouvements de la caisse et qui jouent également un rôle préventif de stabilisation avant que l'ESP n'intervienne sur les freins. Baptisé CDC (Continuous Dumping Control) ce système offre le choix entre deux modes, "confort" et "Sport". Le second permet d'adopter un rythme particulièrement soutenu et, en même temps qu'il modifie les lois d'amortissement vers plus de fermeté, il durcit la direction, rend plus vive la réponse de l'accélérateur et retarde l'intervention de l'ESP. En mode "Sport", l'Opel Astra fait preuve d'une redoutable agilité et retarde les limites de pertes d'adhérence jusqu'à un seuil qu'il est difficile d'atteindre sur route ouverte, même humides. C'est tout dire !
Rigoureuse et amusante à la fois, l'Opel Astra dispose de tous les atouts pour connaître le succès et se poser en nouvelle référence du segment des compactes, d'autant plus qu'elle dispose d'une botte secrète, des tarifs particulièrement étudiés qui lui permettent, à finition et à motorisations sensiblement égales, d'être moins chère que la plupart de ses concurrentes.
A titre d'exemple, avec le 1.7 CDTI de 100 ch, elle vous coûtera 350 € de moins qu'une Ford Focus, 1.500 € de moins qu'une Renault Mégane II, 2.750 € de moins qu'une Peugeot 307… et 3.680 € qu'une Golf V !
D. Allignol
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