Comme Renault avec sa Vel Satis, Opel choisit de s'attaquer au haut de gamme par des voies détournées. Le résultat, c'est cette grande berline sur base Vectra qui mise avant tout sur l'innovation et la fonctionnalité.
Date de commercialisation : juin 2003 / Date de l'essai : juin 2003
OPEL SIGNUM : SOMMAIRE
>> Design
CONCEPTION

Comme la grande Renault, l'Opel Signum entend séduire la difficile clientèle du haut de gamme par une exceptionnelle qualité de vie à bord. Pour atteindre cet objectif, les ingénieurs de Russelheim ont repris la plate-forme de la récente Vectra dont ils ont majoré l'empattement de 13 bons centimètres, au bénéfice exclusif des occupants des places arrière.
Cet empattement géant fait paraître l'Opel Signum beaucoup plus longue qu'elle ne l'est en réalité. C'est certes une grande voiture mais, en raison d'un porte-à-faux arrière réduit au strict minimum, elle ne mesure en fait que 4.636 mm, soit seulement 40 mm de plus que la berline Vectra.
Si elle fait indéniablement penser à la Vel Satis, l'Opel Signum apparaît toutefois moins imposante, moins massive. Elle le doit d'abord à des dimensions plus raisonnables (22 cm de moins en longueur, 11 cm de moins en hauteur) mais aussi à des lignes équilibrées qui lui confèrent les allures dynamiques de ces coupés-breaks (Volvo P 1800 E, Lancia HPE, Reliant Scimitar...) que l'on appelait, dans les années 60, breaks de chasse.
DESIGN
Zafira, Meriva, Signum : sous le signe de la modularité

L'Opel Signum n'est pas un transport de troupe. Pour cela, il y a le Zafira et ses sept places. Il soigne en revanche ses passagers arrière, enfin pas tous. Plus 4 places que 5 places, la grande Opel sacrifie volontairement la place centrale de la banquette arrière qui, comparée aux places latérales, tient plus du strapontin que du fauteuil. Mais cette place de dépannage ménage quelques bonnes surprises : en retournant son assise, on obtient une console basse munies de rangements et de porte-gobelets. Rabattez ensuite son dossier et vous ferez apparaître un large accoudoir destiné au confort des occupants des places latérales.
Ces derniers sont d'ailleurs particulièrement choyés. Leur siège ne se contente pas de coulisser sur 13 cm pour dégager un espace au jambes exceptionnel de 98,5 cm, il reçoit également un dossier inclinable jusqu'à un angle de 30°. De quoi se peaufiner une position idéalement reposante. Mais si vous voulez travailler, pas de problème. Vous pourrez tapoter sur votre ordinateur portable en équipant votre Signum d'une console multifonction baptisée "Travel Assistant". Disponible en option (400 €), cet grosse boîte qui se greffe entre les deux sièges arrière latéraux recèle deux tablettes aviation dépliantes, un compartiment réfrigéré, un espace de rangement, des porte-gobelets, deux prises électriques, un support pour lecteur de DVD portable ainsi que les commandes individuelles du système optionnel "Twin Audio" (150 €). Ce dispositif permet aux occupants des places arrière d'écouter un CD tandis que la radio fonctionne à l'avant, ou vice versa.
Ne quittons pas le domaine rangement sans signaler les cinq compartiments de l'originale console intégrée au plafond et qui court du centre du pavillon jusqu'aux places arrière. Mais on regrettera l'aspect "cheap" du plastique dont elle est composée, une remarque valable également pour le "Travel Assistant".
HABITABILITÉ
Des capacités de déménageur

Selon la position des sièges arrière, l'Opel Signum dispose d'un coffre dont la contenance varie de 455 à 550 dm3. Il se distingue par une forme régulière et un seuil suffisamment bas pour faciliter le chargement des bagages.
Pour accueillir des objets encombrants, il suffit de rabattre, d'un seul mouvement, assises et dossiers sans avoir besoin de déposer les appuie-tête. On obtient alors un plancher rigoureusement plat et une contenance totale de 1.400 dm3.
Selon les versions, il est de plus possible d'obtenir en option un siège passager avant dont le dossier rabattable autorise le chargement d'objets très longs.
ÉQUIPEMENTS

Trois finitions ou plutôt trois ambiances
Plutôt que d'offrir des finitions basées sur une offre plus ou moins étendue d'équipements, l'Opel Signum préfère bâtir sa gamme sur trois "Profils" adaptés aux goûts de la clientèle. C'est donc avant tout par le style des habillages ou les éléments de décoration que les différentes versions de la Signum se distinguent.
Le niveau Elegance (indisponible avec le V6 essence) adopte une sellerie tissu et un bandeau décor "Terre de Lune". La dotation particulièrement abondante comprend de série :
Le niveau Sport (sauf 1.8, 2.2 essence et 2.2 DTI 117 ch) se distingue extérieurement par :
A l'intérieur, les inserts sont en aluminium, les sièges avant sont plus enveloppants et le volant cuir reçoit les commandes de la radio, du GPS et, éventuellement, du téléphone.
Le niveau Cosmo (sauf 1.8, 2.2 essence et 2.2 DTI 117 ch) se veut moderne et élégant avec sa sellerie cuir et ses bandeaux décors "Ecaille". Il vous fait bénéficier de plus :
D'intéressantes options... à venir
Compte tenu de la richesse de l'équipement monté de série, la liste des options disponibles dès le lancement est plutôt courte. Outre le "Travel Assistant" déjà cité, elle comprend un grand toit ouvrant en verre qui condamne la console de plafond, des phares au Xénon, une sellerie cuir, un chauffage auxiliaire programmable, un correcteur d'assiette ou encore une commande universelle d'ouverture de porte de garage.
Plus tard, l'Opel Signum pourra disposer d'un siège conducteur morphologique multicontours ventilé pouvant se régler sur 18 axes. Dès la rentrée 2003, il sera également possible de bénéficier d'un système d'éclairage particulièrement élaboré baptisé AFL (Adaptative Forward Lighting). Il associe pour la première fois un éclairage dynamique en virage et un éclairage statique pour les intersections ou les virages serrés. Le système AFL est également doté d'une fonction de confort appelée "code autoroute". Quand la vitesse se stabilise aux environs de 120 km/h, et reste constante durant une certaine période en ligne droite, les feux de croisement se relèvent automatiquement pour optimiser le champ de vision. A tester !
MOTORISATIONS
Une gamme de 7 moteurs dont deux V6

Dès sa commercialisation, l'Opel Signum sera disponible avec une impressionnante palette de motorisations, 4 essence (122, 155, 175 et 211 ch) et 3 Diesel (117, 125 et 177 ch). En essence on notera la présence du premier moteur Opel à injection directe d'essence, un 4 cylindres 2.2 l baptisé Direct Ecotec.
Lors de la présentation, seuls les deux plus gros moteurs, deux V6 en l'occurrence étaient proposés. Tous deux sont déjà connus puisque le 3.2 V6 essence équipe d'ores et déjà la Vectra GTS tandis que le 3.0 V6 CDTI n'est autre que le groupe Isuzu qui anime la Renault Vel Satis et la Saab 9-5. Le premier est accouplé à une boîte mécanique à 5 rapports, le second à une nouvelle boîte 6. Une boîte automatique à 5 rapports est disponible en option pour les deux moteurs.
Relativement puissants (211 et 177 ch), les deux V6 ne font pas de la Signum une sportive, ce qui serait d'ailleurs tout à fait contraire à sa vocation. Les performances sont toutefois d'un très haut niveau et la vitesse de pointe (237 et 221 km/h maxi) est atteinte sans effort et sans risques... sur les autoroutes des environs de Berlin où avait lieu la présentation à la presse auto internationale.
COMPORTEMENT ROUTIER
Un comportement efficace et sage mais un amortissement à revoir

L'augmentation de l'empattement de l'Opel Signum ne transfigure pas son comportement par rapport à la Vectra dont elle est issue. On retrouve donc une stabilité sans faille, un train avant précis et une agréable agilité dans les courbes serrées. Le tout est placé sous la surveillance d'un ESP non déconnectable mais suffisamment discret pour ne pas intervenir à tout bout de champ.
Question confort, tout se passe bien sur bon revêtement, ce qui fait de la Signum une excellente autoroutière. En revanche, dès que le revêtement se dégrade, la suspension arrière tressaute ce qui nuit à la sérénité qui règne à bord.
Et c'est encore plus vrai avec le châssis surbaissé de la finition Sport, surtout lorsqu'elle est équipée de la monte optionnelle taille basse de 45. Avec la qualité bon marché de certains plastiques, c'est bien là le seul petit point à corriger sur cette berline qui offre beaucoup plus qu'une architecture intérieure innovante. Confiant, Opel France envisage d'en immatriculer 4.000 unités en 2004.
Un objectif réaliste quand on saura que les Opel Signum les mieux motorisées et les mieux équipées s'afficheront à un prix équivalent à celui d'une Vel Satis d'entrée de gamme, la seule voiture à laquelle cette nouvelle Opel peut (pour le moment) être comparée.
D. Allignol