L'Opel Speedster, voilà une auto qui ne sert à rien… sinon à se faire plaisir ! Un sacré cadeau pour les amoureux de la conduite !
Date de commercialisation : février 2003 / Date de l'essai : novembre 2003

Présenté au salon de Genève 1999 et commercialisé deux années plus tard, l'Opel Speedster fit alors sensation par son caractère résolument "pur et dur", en totale opposition avec celui des pragmatiques monospaces Diesel qui assurent depuis quelque temps le gros des ventes de la marque allemande.
La première version de l'Opel Speesdster était animée par un quatre cylindres 2.2 l atmosphérique dont les 147 ch étaient déjà largement suffisants pour bien s'amuser à son volant. Oui mais voilà, le petit bolide d'Opel était tellement efficace qu'au terme de sa présentation à la presse spécialisée, c'est avec un ensemble touchant que tous les journalistes présents posèrent la même question à ses concepteurs : à quand un moteur un peu plus puissant ? Le "pourquoi pas" évasif qui nous fut alors donné en guise de réponse est devenu réalité en février 2003.
UN MOTEUR... DE MONOSPACE !

Pour casser son image de constructeur de solides voitures à rouler, et rappeler en passant un glorieux passé sportif qui se poursuit aujourd'hui dans le cadre du championnat allemand de silhouettes de tourisme (le DTM), Opel a créé l'OPC (Opel Performance Center), une structure qui se charge du développement de voitures à tendance sportive affirmée.
En attendant une encore hypothétique Vectra Diesel OPC de 212 ch, la ligne OPC comprend l'Astra OPC (coupé ou cabriolet) ainsi que le surprenant Zafira OPC, premier et unique monospace "de sport". Ces deux véhicules abritent la même mécanique sous leur capot, un quatre cylindres 2.0 l turbo de 200 ch. C'est ce moteur qui a été retenu pour animer la seconde mouture de l'Opel Speedster.
Et quand on sait que cette mécanique est capable de transformer un lourd monospace en gentil dragster, on a déjà une petite idée de ce dont elle peut être capable une fois installée dans une voiture sur laquelle tout a été fait pour qu'elle soit la plus légère possible !
LA GUEULE DE L'EMPLOI !

A l'heure où la moindre citadine dépasse la tonne, l'Opel Speedster se distingue par son poids contenu : 930 kg. Son secret ? Il partage sa structure avec la Lotus Elise dont les concepteurs, fidèles à la philosophie de Colin Chapman, le défunt créateur de la petite firme anglaise, restent à juste titre persuadés que sportivité se doit de rimer avec légèreté.
L'Opel Speedster fait donc appel à un châssis extrêmement rigide réalisé en profilés d'aluminium extrudés collés, sur lequel viennent s'ancrer des suspensions à double triangulation, une architecture qui a prouvé son efficacité en compétition. Sur le châssis alu est posée une carrosserie ouverte en résine armée de fibre de verre qui, contrairement à celle, toute en courbes, de l'Elise, se distingue par des angles vifs qui la rendent à la fois plus spectaculaire et plus agressive.
De plus, comparée à la première version "atmo", l'Opel Speedster Turbo en rajoute une petite louche avec une calandre modifiée pour améliorer le refroidissement du radiateur positionné à l'avant, des écopes d'air latérales élargies pour permettre au turbo de respirer à son aise, des grilles d'évacuation d'air chaud agrandies sur le capot moteur ainsi qu'un petit spoiler arrière plus proéminent.
L'Opel Speedster Turbo se distingue également par ses magnifiques jantes en alliage léger caractérisées par leurs cinq branches en Y. A l'arrière, on retrouve le spectaculaire double échappement superposé qui, avec ses allures de lance-missiles, donne toute sa saveur à la seule partie de la voiture que les autres automobilistes auront le loisir d'admirer. Car on ne reste jamais bien longtemps bloqué derrière les autres usagers lorsqu'on tient (fermement) le petit volant du Speedster !
ÉQUIPEMENT : CIRCULEZ, Y'A RIEN À VOIR !

On l'a déjà dit, l'Opel Speedster est totalement dédié au plaisir de la conduite. Il fait donc volontairement l'impasse sur tous les équipements de confort et tous les gadgets électroniques à la mode. Et c'est bien cela qui fait son charme. La direction se passe d'assistance, tout comme le freinage d'ailleurs qui bénéficie toutefois de l'ABS.
Le siège du passager est fixe et celui du conducteur ne se règle qu'en longueur. La bonne inclinaison de son dossier permet tout de même de trouver une excellente position de conduite face à un minuscule volant à jante cuir qui abrite le seul airbag présent dans l'habitacle. Ce dernier se targue d'être spartiate et ne fait rien pour dissimuler les éléments en aluminium de la voiture.
Omniprésent, cet alu qui fleure bon la compétition est également retenu pour :
Dépouillé au maximum, l'Opel Speedster consent néanmoins quelques efforts pour se montrer pratique en offrant:
Quant au coffre, positionné derrière le moteur… et au dessus de l'échappement, il offre une capacité de 206 dm3 à des bagages qui ne craignent pas la chaleur.
Equipé d'origine d'une petite capote facilement amovible, l'Opel Speedster peut recevoir en option un hard Top couleur carrosserie.
Les autres options proposées offrent le choix entre :
Disponibles en option sur la version "de base" 2.0 Turbo, la sellerie cuir et le repose-pieds passager en aluminium sont offerts de série sur la version 2.0 Turbo Pack qui bénéficie également d'une radio CD 4x45W.
ÇA POUSSE FORT, TRÈS FORT...

240 km/h en vitesse de pointe, 25 secondes pour effectuer le km départ arrêté… Avec ses 200 ch, l'Opel Speedster fait pratiquement jeu égal avec une Porsche 911 de 320 ch, certes plus utilisable au quotidien, mais qui fait payer sa plus grande "polyvalence" par un écart de prix de… 44.945,00 € !
Grâce à son turbo, le 2.0 litres délivre son couple maximum de 250 Nm dès 1.950 tr/min et jusqu'à 5.500 tr/min. De quoi obtenir des accélérations impressionnantes, que l'on joue de la boîte de vitesses parfaitement étagée où que l'on se contente d'écraser l'accélérateur en restant sur le dernier rapport. Et dans ce cas de figure, l'accélération semble réellement ne jamais vouloir prendre fin.
Histoire de renforcer un peu plus encore l'esprit sportif de son roadster, Opel a soigneusement travaillé la sonorité de l'échappement tandis que le turbo vous rappelle sa présence par son sifflement typique. Cela étant, on ne peut profiter bien longtemps de ces "vocalises" car les bruits d'air se chargent de les couvrir sitôt passés les 140 km/h. Mais puisque c'est désormais interdit de rouler à aussi vive allure…
Alors, vite, vite (facile !) une petite route bien tortueuse.
UNE TENUE DE ROUTE DE KART

Avec ses roues avant beaucoup moins larges que ses roues arrière et son essieu arrière dépourvu de barre antiroulis afin de favoriser la motricité, l'Opel Speedster 2.0 Turbo est d'un comportement naturellement sous-vireur, tout comme la version atmosphérique.
Oui, mais ici il y a un turbo et il suffit de se servir de son souffle pour inverser la tendance. Il convient donc d'aborder les virages "sur les freins" jusqu'au point de corde pour donner un maximum de pouvoir directeur à l'avant, puis d'accélérer franchement, mais avec discernement, pour faire gentiment pivoter l'arrière. Attention, facilement réalisable sur le sec puisqu'il suffit de soulager l'accélérateur pour que tout rentre dans l'ordre si la dérive prend trop d'ampleur, l'exercice peut s'avérer particulièrement délicat sur le mouillé. Et il n'y a pas ici d'ESP pour rattraper les erreurs de pilotage. Vous voilà prévenus !
Comme toute vraie voiture de sport, l'Opel Speedster réclame un minimum de compétences de la part de son pilote, de clairvoyance et de retenue aussi. C'est à ces conditions que vous apprécierez (longtemps) un comportement routier magnifié par une direction hyper précise et une totale absence de roulis. Bref, un vrai kart !
D. Allignol