OPC signifie tout simplement "Opel Performance Center". Collez ces trois lettres magiques sur la calandre d'un sage monospace compact et vous obtenez un engin démoniaque qui bouscule toutes les idées reçues.
OPC signifie tout simplement "Opel Performance Center". Collez ces trois lettres magiques sur la calandre d'un sage monospace compact et vous obtenez un engin démoniaque qui bouscule toutes les idées reçues. Des sièges baquets Recaro à l'avant, un volant cuir, un pommeau de levier de vitesse en acier et des cadrans à fond blanc... Hormis ces quelques attributs sportifs, rien ne différencie intérieurement un Zafira OPC d'un Zafira "normal".
D'ailleurs l'ingénieux système Flex7, qui permet de faire coulisser (et replier) la banquette centrale ou d'escamoter en un tournemain la troisième rangée de sièges dans le plancher, est toujours là. De quoi offrir de 2 à 7 places et faire passer la contenance du coffre de 150 à 1700 dm3. Sur ce plan là au moins le Zafira OPC reste fidèle à sa familiale mission de transport modulaire.
Le plus puissant et le plus rapide des monopaces compacts
"Sport automobile et plus". Telle est la devise du Opel Performance Center dont l'équipe de base, qui ne compte qu'une quinzaine de personnes, se charge de toutes les activités de compétition automobile Opel en Europe. A son actif les sept Astra V8 Coupé qui courent en DTM, un excellent moteur 2,0 l de F3 auréolé d'une bonne trentaine de victoires, une Astra Kit Car 33 fois victorieuse sur un total de 70 courses et, très bientôt, une version "Super 1600" FIA de la petite Corsa. Voilà pour le sport automobile.
Le "et plus" d'OPC consiste à concevoir et réaliser, pour une utilisation routière, des versions exclusives à hautes performances de modèles de la gamme Opel.
But avoué : vitaliser l'image de la marque.
Première "victime" lancée en 2000 : l'Opel Astra Coupé OPC dopée par un 2.0 l suralimenté de 192 ch.
C'est ce même moteur que les ingénieurs d'OPC ont choisi d'installer sous le capot du Zafira qui, du coup, s'en va défricher un tout nouveau segment, celui du monospace de sport !
Au diable les préjugés !
Tous ceux qui pensent qu'une vraie voiture de sport ne peut être qu'un coupé, un roadster ou (au pire) une berline, risquent fort d'éprouver quelques réticences quant à l'audacieuse démarche d'Opel. Pour eux, la haute stature des monospaces et leur centre de gravité forcément élevé est un frein rédhibitoire à une quelconque utilisation sportive.
Je dois bien avouer que je partageais cet avis... avant de me lancer à l'assaut du fameux Col de Vence dont les redoutables enfilades de virages constituent un impitoyable juge de paix. Mais avant de passer aux choses sérieuses, un peu de technique !
Un moteur très généreux
Le moteur qu'emprunte le Zafira au Coupé Astra OPC est un quatre cylindres 2.0 l 16 soupapes dont la particularité est d'être équipé d'un système de suralimentation intégré. Le corps du turbo, la soupape de décharge et quelques autres éléments sont logés en une seule unité au sein du collecteur d'échappement, avec pour corollaire un encombrement minimum et un poids réduit. Le système complet de suralimentation ne pèse que 7,1 kg !
L'autre avantage de l'intégration du système de suralimentation est de réduire la distance parcourue par les gaz d'échappement entre le moteur et le turbo. Conjuguée à une petite turbine à faible inertie, cette caractéristique permet au moteur de délivrer son couple maxi dès les plus bas régime. On dispose ainsi de 250 Nm dès 1.950 tr/min, une excellente valeur qui a, de plus, le mérite de rester constante jusqu'à 5.400 tr/min, régime auquel le moteur libère sa puissance maximum, 192 ch !
Autant dire qu'on en a toujours "sous le pied". Le Zafira OPC n'a besoin que de 8,2 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Quant aux reprises, elles permettent aussi d'atomiser nombre de pseudos vraies sportives : en cinquième, 10,5 secondes suffisent pour passer de 80 à 120 km/h.
Le 2.0 l turbo a reçu les armes nécessaires pour résister à ces fortes contraintes mécaniques : les soupapes sont refroidies au sodium, les pistons sont réalisés dans un alliage d'aluminium et de silice tandis que les axes de pistons sont excentrés par rapport à l'axe des cylindres, du côté où la pression qui s'exerce est la plus forte.
Des suspensions peaufinées par les pilotes DTM d'Opel Il va de soi qu'avec un tel potentiel, le Zafira OPC ne pouvait se contenter des réglages des trains roulants (déjà très efficaces soit dit en passant) des Zafira "normaux" dont les plus puissants ne délivrent "que" 147 ch en essence et 100 ch en Diesel.
L'OPC bénéficie donc d'une assiette surbaissée et de suspensions durcies qui conservent cependant les mêmes débattements que sur les autres versions. Il repose sur de magnifiques jantes alliage de 17 pouces qu'il conviendra de préserver en veillant à ne pas approcher de trop près les bordures de trottoirs. Elles sont chaussées de pneus taille basse 225/45 R17-91.
Vive la montagne ! "Mon" Zafira OPC bleu métal a fière allure. Il bénéficie d'un tuning "à l'allemande" qui, tout en sachant rester discret, souligne efficacement son dynamisme. La recette est simple : de belles jantes, un imposant spoiler avant largement ouvert pour permettre à la mécanique de bien respirer, des bas de caisse spécifiques et... c'est tout.
Contact ! Dans les ruelles de Saint Tropez, la souplesse du moteur permet d'évoluer en douceur. Sur autoroute, passé le péage, je libère toute la puissance du moteur et me retrouve bien vite à des vitesses hautement répréhensibles. Une petite pointe à la vitesse maxi (220 km/h) histoire de constater que la tenue de cap est irréprochable et je redescend à des allures plus compatibles avec la bonne santé de mon permis de conduire. Vivement les petites routes.
Un petit arrêt pour peaufiner ma position de conduite et c'est parti pour l'ascension du col de Vence. En jouant sur les réglages du volant (hauteur / profondeur) et du siège on arrive même à faire corps avec la voiture, ce qui n'est pas toujours évident dans un monospace.
Force est de constater que les ingénieurs châssis ont réalisé un sacré bon boulot. Le Zafira OPC semble insensible au roulis. Le train avant ne sous-vire jamais et il faut vraiment insister pour prendre en défaut sa motricité. De toute manière antipatinage et ESP (non déconnectable) veillent mais leur entrée en action ralentit forcément la voiture. Pour grappiller quelques dixièmes, il suffit de doser l'accélération en sortie d'épingle ce qui est très facile compte tenu de la docilité et de la linéarité de la mécanique.
Au bout de quelques minutes, on prend conscience de l'étonnant potentiel du Zafira que l'on n'hésite plus à balancer avec autorité de virages en virages avec la même assurance qu'au volant d'un coupé sportif. On regrette simplement la mauvaise position du levier de vitesse, trop en arrière sur la console centrale, et l'épaisseur des montants de pare-brise qui gênent la vision à l'attaque des virages à gauche. Mais ces deux petits défauts ne suffisent pas à gâcher le plaisir que l'on prend à attaquer avec ce monospace qui reste étonnement confortable même sur chaussée dégradée.
Déjà 500 OPC vendus en Allemagne
Les allemands raffolent du Zafira OPC. Ils sont déjà 500 à avoir signé le chèque de 29.800 Euros réclamé par Opel. En France la commercialisation de l'OPC débutera en mars 2002 à un prix sensiblement équivalent, inférieur en tout cas au seuil psychologique des 200.000 F. Papas sportifs (mais responsables), passez vite commande. 350 exemplaires seulement sont prévus pour notre marché.