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Plus consensuelle que sa devancière en berline, la Renault Mégane III affirme avec force sa personnalité sportive en coupé. Mais dans les deux cas, la compacte de Renault corrige tous les défauts de la Mégane II.
Date de commercialisation : octobre 2008 / Date de l'essai : décembre 2008
>> Design
Des emprunts invisibles à la Mégane II
En ces temps de marasme automobile, le lancement de la nouvelle Renault Mégane revêt une importance toute particulière pour son constructeur. La familiale compacte de la marque au Losange et toutes les différentes versions qui en découlent (break, coupé-cabriolet, monospace…) représentent en effet un tiers des ventes du constructeur français en Europe occidentale. Autant dire que Renault aimerait bien voir la Mégane III réaliser la même performance que la Mégane II qui fut, en 2004 et en 2005, le véhicule le plus vendu en Europe, toutes catégories confondues.
La Mégane II bénéficiant d’une excellente plate-forme, la Renault Mégane III la lui emprunte fort logiquement. Elle repose donc sur la même « base » que sa devancière ce qui ne l’empêche pas d’être plus longue de 8,5 cm, plus large de 3 cm et plus haute de 1,5 cm. La Renault Mégane coupé affiche les mêmes dimensions que la Mégane berline à l’exception de sa hauteur 1,423 m contre 1,471 m.
La Renault Mégane III reprend également à la « II » ses liaisons au sol en leur apportant toutefois quelques modifications. Le berceau avant est ainsi rigidifié par deux « cornes » reliées à la caisse autoportante tandis que le train arrière bénéficie de nouveaux paliers « bi-matières » qui découplent la fonction filtration de la fonction guidage.
Quant à la direction, hormis le fait qu’elle soit toujours assistée électriquement, elle a été totalement redéfinie pour se positionner dans le clan des meilleures réalisations actuelles. Ainsi disparaît sans doute la plus grosse critique adressée à la Renault Mégane II.
Lignes consensuelles pour l’une, agressives pour l’autre
La mission des designers de la nouvelle Renault Mégane III était double. D’une part, « effacer » la partie arrière un peu dérangeante de Mégane II qui aurait heurté (et fait fuir ?) une partie de la clientèle la plus conservatrice du segment, d’autre part dissocier beaucoup plus clairement les versions 3 et 5 portes et donner ainsi naissance à un « vrai » coupé et non plus à un simple dérivé de berline avec deux portes en moins.
Ces deux objectifs ont été atteints et les versions 3 et 5 portes affichent donc clairement des personnalités tout à fait différentes. Du coup, tout en bénéficiant de lignes dynamiques, la Renault Mégane berline apparaît beaucoup plus sage que la Mégane coupé qui, soit dit en passant, ne partage avec elle que son capot, ses phares et ses ailes avant.
Cela étant dit, les deux versions partagent tout de même des critères stylistiques communs, à commencer par des ailes avant rebondies qui se poursuivent par une jolie ligne de carre qui court vers l’arrière pour mettre en valeur les larges épaulements (c’est encore plus vrai sur le coupé) de la poupe.
Les deux versions partagent des voies très larges qui contribuent à les asseoir visuellement sur la route, une impression renforcée sur le coupé par une caisse abaissée de 12 mm et par un design arrière sculpté, soutenu par des épaulements encore plus surdimensionnés que ceux d’une Volvo C30 ou d’une Volkswagen Scirocco.
Du mieux...mais seulement pour le coffre
Si la Renault Mégane III dépasse la Mégane II de 8,5 cm en longueur et de 3 cm en largeur, le volume de l’habitacle n’en sort pas gagnant, surtout à l’arrière où la banquette qui accueille 3 passagers est certes confortable, mais où la largeur aux coudes et la longueur aux jambes régressent sensiblement. Dommage !
On se console avec le compartiment à bagages qui, lui, fait enfin preuve de générosité en faisant passer sa contenance de 330 à 420 dm3, dont 33 dm3 sous le plancher si l’on délaisse la roue de secours (option gratuite) au profit d’un kit de réparation. Le coffre de la Renault Mégane coupé offre 377 dm3, ce qui constitue un record dans la catégorie coupé. A titre d’exemple, le coffre de la Volkswagen Scirocco se contente de 292 dm3.
Ne quittons pas l’habitacle sans souligner, qu’à l’avant, conducteur et passager disposent de très bons sièges, que la position de conduite idéale est facile à trouver et que les matériaux qui composent la planche de bord d’inspiration Laguna sont d’excellente facture.
Des emprunts aux catégories supérieures
Ergonomie soignée et interfaces simplifiées caractérisent l’ensemble des commandes et des équipements de la nouvelle Renault Mégane. Sur toutes les versions, le tableau de bord innove avec un bloc compteur à affichage mixte (c’est déjà courant en moto), analogique pour le compte-tours, digital pour l’afficheur central qui intègre les fonctions vitesse, limiteur/régulateur de vitesse (de série sur toutes les versions), jauge à essence, indicateur de température, indicateur de fermeture des ouvrants et pression des pneumatiques. Ce dernier équipement vous sera facturé 500 € avec le Pack Easy qui intègre aussi un frein de parking assisté et qui est uniquement proposé avec les finitions supérieures de la berline et avec les trois finitions du coupé.
Quatre niveaux de finition sont disponibles avec la berline : Authentique (uniquement avec le plus petit moteur essence et les Diesel 85, 90, 105 et 110 ch), Expression, Carminat, Dynamique et Privilège).
Dès le niveau Authentique, l’essentiel est présent à bord :
Sont présents dès le second niveau Expression :
Le niveau Carminat ajoute :
Le niveau Dynamique donne droit :
Reste le niveau Privilège qui se distingue par :
Curieusement, les deux niveaux supérieurs Dynamique et Privilège ne sont associés qu’à des motorisations Diesel !
Une fois n’est pas coutume, c’est la version 3 portes qui est plus chère que la version 5 portes. Renault justifie ainsi le positionnement à la fois plus sportif, plus élitiste, bref plus « coupé », de la 3 portes. La Renault Mégane coupé délaisse donc les finitions « basses » de la berline et se propose en trois niveaux, Coupé, Dynamique et Privilège. Seules les deux derniers permettent d’accéder au moteur le plus puissant de la gamme, un 2.0 litres de 180 ch.
Le choix entre 11 moteurs !!!
11 moteurs à terme, pas un de plus, pas un de moins ! Reste qu’avec une offre aussi conséquente, on est en droit de s’étonner de ne pas pouvoir opter, au lancement, pour un moteur essence avec les versions les plus huppées de la berline. Ah, les dures lois du marketing !
En essence donc, la berline vous donne le choix entre un 1.6 18V de 110 ch fonctionnant au super, et le même fonctionnant à l’éthanol. Plus tard apparaîtront un 1.4 Tce de 130 ch et un 2.0 l de 140 ch. Le coupé a droit aux mêmes 1.6 16V que la berline mais seules les déclinaisons Dynamique et Privilège ont droit à un puissant 2.0 TCe de 180 ch. Les deux 1.6 litres « donnent » droit à un malus de 200 €, de 750 € pour le 2.0 TCe 180.
En Diesel, votre choix sera dicté par votre sensibilité à la protection de l’environnement. Les trois moteurs proposés sont en effet vendus proposés avec ou sans filtre à particules. Au 1.5 dCi de 85 ch répond ainsi un 1.5 dCi FAP de 90 ch. Idem pour le 1.5 dCi 105 ch doublé d’un 1.5 dCi FAP 110 ch et pour le 2.0 dCi de 130 ch doublé d’un 1.9 dCi FAP de même puissance. Hormis le dCi 130 au malus neutre, tous les Diesel donnent droit à un bonus de 700 €.
Tous les moteurs sont pour le moment associés à des boîtes manuelles à cinq ou six rapports. Le futur 2.0 16V de 140 ch sera proposé avec une boîte automatique à variation continue d’origine Nissan tandis qu’un prochain 2.0 dCi Fap de 150 ch bénéficiera, lui, d’une boîte automatique classique à convertisseur hydraulique.
Berline confort ou coupé sport ?
Une trop courte prise en main nous aura donné l’occasion de prendre le volant d’une berline 2.0 dCi 130 ch, puis d’un coupé animé par le 2.0 TCe 180 ch. Dans les deux cas, couple abondant oblige (300 Nm à 1.750 tr/min pour le Diesel, à 2.250 tr/min pour l’essence), la souplesse est de mise et les reprises sont du genre musclées.
Même si les réglages des suspensions sont plus fermes que sur l’ancienne version, la Renault Mégane III berline séduit toujours par son confort de roulage et par une facilité de conduite qui met immédiatement en confiance.
Changement d’ambiance avec le coupé qui bénéficie d’un amortissement carrément sportif. Le confort de roulage en pâtit quelque peu mais c’est tout bénéfice pour la vivacité, le coupé virant plus à plat et se montrant moins sensible au sous-virage que la berline. Toujours est-il que, plus que jamais, la Renault Mégane reste l’une des voitures les plus sûres de son segment. Cerise sur le gâteau, on prend désormais beaucoup de plaisir à son volant, la nouvelle direction à assistance électrique délivrant en effet des sensations beaucoup moins artificielles que par le passé.
● Des défauts majeurs corrigés (coffre, direction)
● La note maximale aux tests EuroNCAP
● Un entretien tous les 30 000 km
Les plus
Sécurité passive maximale
Excellente position de conduite
Coffre généreux (berline)
Comportement routier efficace
2.0 TCe 180 ch efficace mais un peu gourmand en ville
Les moins
Visibilité limitée vers l’arrière (coupé)
Suspensions sèches (coupé)
Garde au toit limitée à l’arrière (coupé)
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