Fidèle à l'image sportive qu'entend se donner la marque espagnole, le nouveau monospace compact de Seat sacrifie quelques aspects pratiques au profit du dynamisme et du plaisir de conduite.
Date de commercialisation : avril 2004 / Date de l'essai : juin 2004

Comme toutes les Seat, l'Altea porte le nom d'une ville espagnole, en l'occurrence une station balnéaire de la côte Est pas bien loin d'Alicante. Le ton est donné !
Le monospace compact de Seat joue la carte de la séduction, des loisirs… et du sport. Et comme chaque automobile qui sort un peu de l'ordinaire se doit de correspondre à un nouveau concept, la Seat Altea se veut la première représentante de la "niche" MSV (Multi Sports Vehicle) en associant un design innovant et suggestif aux valeurs traditionnelles des monospaces compacts.
DES LIGNES AGUICHANTES

Seat a reçu pour mission d'être l'Alfa Romeo ibère. Et comme les choses sont quand même bien faites, son responsable du style n'est autre que Walter De'Silva, ancien designer d'Alfa auquel on doit, entre autres, la très belle 147.
La Seat Altea de série reprend dans ses grandes lignes les traits du concept-car baptisé lui aussi Altea, qui fut dévoilé au Salon de Francfort 2003. Elle en conserve les flancs très sculptés, une haute ceinture de caisse, une belle calandre en forme de trapèze inversé et un regard expressif procuré par des optiques très étirées.
En fait seul l'arrière diffère du prototype en recevant un hayon beaucoup plus vertical, histoire de préserver l'habitabilité et le volume du compartiment à bagages.
En dépit de cette modification et de la relative hauteur de son toit, la Seat Altea conserve cependant une allure particulièrement dynamique et respecte l'une des règles non écrites de la conception d'un modèle de sport, à savoir "deux tiers de tôle pour un tiers de vitres". La Seat Altea se démarque ainsi nettement du cubique VW Touran, l'autre monospace compact de la nébuleuse Volkswagen à laquelle appartient Seat.
UN INTÉRIEUR SPORTIF

L'habitacle de la Seat Altea se distingue tout d'abord par une très belle planche de bord totalement dédiée au conducteur. La console centrale est ostensiblement orientée vers lui et le tableau de bord, au design sportif, est constitué de trois cadrans sphériques incrustés dans des cylindres métallisés. Le cadran central est réservé au compte-tours... comme sur une Porsche. Le volant est réglable en hauteur et en profondeur et sa jante idéalement épaisse offre une bonne prise en main. Le siège conducteur, réglable lui aussi en hauteur, offre un excellent maintien latéral. On se sent donc immédiatement à l'aise aux commandes de la Seat Altea qui, en dépit d'une hauteur digne d'un vrai monospace, conserve une hauteur d'assise de sièges proche de celle d'une berline. M'enfin quoi, on n'est pas au volant d'une camionnette !!!
Comme dans la plupart des monospaces, l'épaisseur des montants de pare-brise gêne un peu la visibilité dans les virages serrés mais ce ne sont pas les balais d'essuie-glace qui viendront entraver la vue du conducteur. Futur casse-tête pour les contractuelles, ils se dissimulent verticalement dans les montants au plus grand bénéfice de l'aérodynamique.
A l'arrière, la place ne manque pas pour les jambes grâce à la possibilité de glisser les pieds sous les sièges avant, mais la banquette 3 places est en fait conçue pour ne recevoir confortablement que deux passagers. Le siège central est en effet beaucoup plus étroit que les autres et son dossier rabattable sera le plus souvent utilisé en tant que large et confortable accoudoir intégrant, comme il se doit, deux porte-gobelets.
UN INTÉRIEUR PRATIQUE

Rien ne devrait traîner dans la Seat Altea ! Dans son habitacle se dissimulent plus de 30 espaces de rangement. A portée de main du conducteur on trouve :
L'accoudoir avant est doté d'une boîte à gants à double fond et son prolongement offre un autre vide-poches à l'arrière où l'on trouve aussi :
UNE MODULARITÉ MINIMUM MAIS UN GRAND COFFRE

Pas question ici de sièges séparés, ni de banquette coulissante. Cette dernière se contente de dossiers asymétrique 40/60 qui se rabattent (d'une seule main) sur une assise fixe pour libérer un plancher de chargement totalement plat.
Le coffre dispose d'un double fond dont le volume variera selon qu'il recevra une roue de secours normale, galette… ou pas de roue du tout. Le coffre, dont la contenance est de 409 dm3, reçoit des points d'ancrage solides pour fixer les sangles de maintien de chargement, des filets sur les côtés pour profiter de l'espace au niveau des passages de roue et deux patères pour y accrocher des sacs.
Quant à la tablette arrière rabattable, elle est es objets de faible épaisseur comme un triangle de signalisation ou des raquettes de tennis.
RIEN EN DESSOUS DE 100CH !

La Seat Altea justifie sa philosophie sportive par des motorisations essence et Diesel qui dépassent toutes 100 ch. Le moteur essence d'entrée de gamme est un 1.6 l essence 16 soupapes de 106 ch qui, s'il est économique à l'usage, manque un peu de tonus pour animer efficacement une voiture qui pèse tout de même pas loin d'une tonne et demi à vide.
Un 2.0 l FSI (injection séquentielle directe d'essence) fait son entrée chez Seat. Son système d'injection lui permet d'être particulièrement sobre tandis que sa distribution variable et son collecteur d'admission variable se chargent de lui procurer une agréable rondeur. Capable de délivrer 150 ch, il confère un agréable dynamisme à la Seat Altea d'autant qu'il est accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports rapide, précise et bien étagée. En option, il peut être associé à une boîte automatique Tiptronic à 6 vitesses qui fait preuve de beaucoup de douceur dans ses changements de rapports mais qui conserve les glissements inhérents aux boîtes automatiques classiques.
En Diesel, on retrouve le "vieux" 1.9 TDI dans sa version 105 ch associé à une boîte manuelle à 5 rapports. En terme de performances, il fait jeu égal avec le 1.9 dCi 120 ch du Renault Scénic II mais son alimentation par injecteur-pompe le rend sensiblement plus bruyant.
LE MOTEUR LE PLUS SPORTIF ? UN DIESEL !

Le top du top reste le 2.0 TDI de 140 ch, une évolution du 1.9 TDI, qui bénéficie d'une culasse à 4 soupapes par cylindre. Alors que le 1.9 TDI se content d'un couple déjà conséquent de 250 Nm à 1.900 r/min, le nouveau 2.0 TDI en procure 320 de 1.750 à 2.500 tr/min. Il permet d'atteindre 200 km/h et d'accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes, avec une consommation en cycle urbain de seulement 4,7 l aux 100 km.
Il est accouplé à une boîte mécanique à 6 rapports mais le fin du fin consiste à l'associer à l'extraordinaire boîte automatique séquentielle DSG. Il s'agit en fait d'une boîte mécanique robotisée qui fait appel à deux embrayages multi-disques dont les engrenages agissent alternativement.
Ainsi par exemple, lorsque la deuxième vitesse est enclenchée et que la limite du régime moteur est atteinte, le second embrayage commence à enclencher la troisième. La transition entre les deux rapports est immédiate, puisque lorsque la seconde embraye, la troisième est déjà désembrayée. De cette manière, les changements de rapports étant extrêmement rapides, le temps d'accélération de 0 à 100 km/h est inférieur à celui obtenu avec le même moteur accouplé à la boîte mécanique.
UN COMPORTEMENT ROUTIER À LA HAUTEUR

Essayée sur les grandes et petites routes de Corse, la Seat Altea nous a bluffé par l'efficacité de son comportement routier. Sa plate-forme qu'elle partage avec la nouvelle Golf, le Touran, l'Audi A3 et la nouvelle Skoda Octavia se distingue par d'excellentes suspensions faisant appel à un train McPherson à l'avant et à un essieu multibras à l'arrière.
La direction à assistance électrique est aussi précise qu'informative. Elle adapte son degré d'assistance aux besoins de la conduite (vitesse, rapidité de rotation du volant) et dispose même d'une correction automatique de la trajectoire en ligne droite qui intervient, sans que le conducteur ne s'en rende compte, dans le cas d'un fort vent latéral par exemple.
Résultat, la Seat Altea est sans aucun doute l'un des monospaces compacts (avec le Ford Focus C-Max) le plus agréable à mener rondement… Dès lors, on lui pardonne bien volontiers de ne pas offrir tous les aspects pratiques des (trop ?) classiques monospaces compacts.
D. Allignol