Essai Seat Ibiza 4 SportCoupé 2008 : du mieux sur toute la ligne

Lancée il y a 25 ans, la Seat Ibiza a été produite depuis à plus de 4 millions d’exemplaires dans le monde. Modèle phare du constructeur ibérique depuis son entrée, en 1984, sur le marché des petites polyvalentes, l’Ibiza a toujours connu un succès estimable qui l’a amenée à représenter jusqu’à 45 % des ventes de la marque. Dire que l’Ibiza est un modèle important pour Seat tient donc de l’euphémisme !

Pour la quatrième génération de sa voiture fétiche, le constructeur espagnol (qui appartient au groupe Volkswagen) a décidé de frapper très fort dans le domaine du style et c’est Luc Donckerwolke, le designer des Lamborghini Murciélago et Gallardo (excusez du peu !) qui a été chargé de conférer plus de sensualité et de dynamisme à la carrosserie de la nouvelle Ibiza. C’est également sur les conseils de cet illustre et nouveau designer « maison » que Seat a décidé de différencier beaucoup plus nettement que par le passé les déclinaisons 5 et 3 portes de l’Ibiza. De quoi permettre à ces dernières d’ignorer l’appellation un peu trop cheap de berline 3 portes pour celle beaucoup plus évocatrice de SportCoupé ou, en abrégé, SC.

Rien n’est donc trop beau pour cette Ibiza « 4 » qui a ainsi l’honneur d’étrenner une toute nouvelle plate-forme qui sera prochainement reprise, d’abord par la nouvelle Volkswagen Polo puis par l’inédite Audi A1.

« Arrow Design », c’est l’appellation du nouveau concept Seat en matière de dessin de la face avant, suggérant la forme d’une flèche. Un « gimmick » que l’on retrouvera sur les Seat à venir et qui confère à la proue de l’Ibiza, dont les blocs optiques et la calandre ont été abaissés, un caractère beaucoup plus affirmé que celui de sa devancière.

La « Ligne Dynamique » est la seconde signature du design de la nouvelle Ibiza. Ce concept concerne, lui, les flancs de la voiture et a pour mission d’en renforcer le caractère sportif. Il se caractérise par deux lignes obliques dont l’une part du sommet des optiques avant et l’autre du sommet des optiques arrière pour se croiser à mi-hauteur de l’unique porte des versions SC, à mi-hauteur des portes arrière des berlines 5 portes. Ces deux plis de tôle musclent incontestablement le profil de la nouvelle Ibiza.

Comparée à la version 5 portes, l’Ibiza SC renforce un peu plus encore sa sportivité par un épaulement arrière encore plus affirmé. Plus compacte, elle mesure 18 mm de moins en longueur (4,034 m au lieu de 4,052 m) et est plus basse de 17 mm (1,428 m au lieu de 1,445 m. L’empattement reste identique (2,469 m), ce qui permet à la SC d’offrir pratiquement le même espace habitable que sa sœur jumelle. A noter, l’absence des portes arrière permet à la SC de peser 25 kg de moins que la 5 portes.

Avec un empattement identique, il est normal que les deux versions de l’Ibiza offrent sensiblement la même habitabilité. Curieusement, la SC offre même 6 mm de plus en largeur aux épaules à l’avant. Beaucoup plus logiquement, elle perd 24 mm en hauteur en raison de la pente nettement plus accusée de son pavillon. Mais dans les deux cas, deux adultes auront toutes leurs aises à l’arrière de la nouvelle Ibiza.

A l’avant, et comme sur toutes les voitures du groupe VW, ergonomie et position de conduite sont irréprochables. Cette dernière est même carrément sportive grâce aux galbes généreux des maintiens latéraux des sièges avant et à leur assise abaissée de 22 mm par rapport aux Ibiza de la précédente génération.

Les 6 cm supplémentaires dont bénéficie la SC par rapport à la précédente Ibiza 3 portes profitent essentiellement au coffre à bagages qui voit son volume passer de 267 à 284 dm3 (292 cm3 pour la 5 portes). Il suffit ensuite de rabattre la banquette arrière 1/3-2/3 pour obtenir un plancher plat et une contenance de 930 dm3.

Les consommateurs étant de plus en plus exigeants, même l’Ibiza SC de base (niveau Référence) qui constitue un excellent choix pour qui recherche une voiture relativement bon marché (à partir de 12.200 € en essence, de 14.300 € en Diesel), bénéficie d’un équipement complet : climatisation manuelle, direction assistée électro-hydraulique, volant réglable en hauteur et en profondeur, rétroviseurs extérieurs électriques et dégivrants, vitres avant électriques anti-pincement et à impulsion, verrouillage centralisé avec télécommande, siège conducteur réglable en hauteur, airbags frontaux et latéraux à l’avant, fixations Isofix sur les sièges arrière latéraux, ABS…

Le niveau Stylance ajoute à tout cela des phares antibrouillard avec fonction éclairage d’angle, une radio CD-MP3 avec satellite de commande au volant, un ordinateur de bord, un régulateur de vitesse, une poche de rangement au dos des sièges avant, un siège passager réglable en hauteur, une fonction « coming home (extinction retardée des phares quand on quitte la voiture), des jantes acier spécifiques, et des phares à double optique.

Le niveau Sport perd la fonction « coming home » et le régulateur de vitesse mais gagne un châssis sport plus ferme de suspensions, des sièges avant sport, des jantes en alliage léger, un volant et un levier de vitesse gainés de cuir. On notera que le châssis sport est disponible en option (100 €) sur toutes les autres finition, y compris la plus luxueuse baptisée Gran Via.

Cette dernière vous fera profiter d’une climatisation automatique, de jantes alliage spécifiques et d’un pack Technique regroupant radar de recul, rétroviseur intérieur jour/nuit automatique, capteur de pluie et allumage automatique des phares.

Parmi les très nombreuses options disponibles, on notera l’incontournable peinture métallisée (400 €), le pré-équipement GPS compatible avec un système portable TomTom (30 €), le toit ouvrant panoramique (655 €), les airbags rideaux (220 €), les sièges avant chauffants (200 €) ou encore les phares au xénon avec éclairage adaptatif en virage (680 €). L’ESP qui est disponible en option sur toutes les versions (500 €) va de pair avec un système d’assistance au démarrage en côte grâce auquel la voiture reste immobile quelle que soit la pente pendant 2 à 3 secondes lorsqu’on lâche la pédale de frein pour appuyer sur l’accélérateur.

Trois « essence » et trois Diesel composent pour le moment la palette des motorisations de la nouvelle Ibiza. En attendant les puissantes versions FR et Cupra, l’offre des moteurs essence débute avec un 3 cylindres 1.2 l 12V de 70 ch réservé à la finition Régérence. Suivent un 1.4 l 16V de 85 ch, Un 1.6 l 16V de 85 ch et un 1.6 16V de 105 ch qui peut s’accoupler soit à une boîte manuelle à 5 rapports soit à l’extraordinaire boîte DSG à double embrayage et à 7 rapports.

En Diesel, c’est un petit 3 cylindres 1.4 TDI de 80 ch qui constitue l’offre de base. Seule la finition Sport n’y a pas droit et c’est sur la base de cette motorisation que l’Ibiza sera proposée en mars prochain en version Ecomotive ne consommant que 3,7 l/100 km avec des rejets de CO2 de 98 g/km seulement. Suivent un 1.9 TDI de 90 ch puis le même en version 105 ch. Tous les Diesel bénéficient de série d’un filtre à particules mais font toujours appel à des injecteurs-pompes qui les rendent sensiblement plus bruyants que les récentes mécaniques Volkswagen qui font appel, désormais, à une alimentation par common rail. Reste que tous les moteurs Diesel de la nouvelle Ibiza ont été optimisés pour abaisser leur consommation de 0,4 l en moyenne et que tous donnent droit à un bonus de 700 €.

Grâce à son nouveau châssis qui offre des voies élargies (de 30 mm à l’avant, de 33 mm à l’arrière), la dernière Ibiza offre un « toucher » de route beaucoup plus précis que par le passé. La direction est beaucoup plus communicative et offre un contrôle idéal du train avant.

Comme il est de coutume chez Seat, l’amortissement reste un peu sec et, même avec le châssis normal, les petites irrégularités de la chaussée ne sont pas aussi bien filtrées que sur une Renault Clio, pour ne citer qu’elle. Toujours est-il que l’Ibiza se distingue aujourd’hui par une facilité de conduite et un comportement routier qui mettent immédiatement en confiance.

● La plus populaire des voitures espagnoles
● La qualité de construction d’une voiture allemande

Les plus
Forte personnalité
Excellente position de conduite
Bon volume de coffre
Présentation soignée
Niveau d’équipement plus que correct
Tarif compétitif

Les moins
Motorisations Diesel bruyantes
Amortissement ferme
ESP en option